L’actu des marchés du 9 octobre 2020

L’actu des marchés du 9 octobre 2020
Vendredi dernier, Trump était testé positif au Covid-19. Dans le week-end, il n’a pas manqué d’envoyer tous les signaux positifs qu’il pouvait : travailler depuis sa suite à l’hôpital et se montrer devant les caméras lors d’une courte sortie dimanche. Si sa santé reste aussi bonne qu’elle semble l’être, puisqu’il se remet à tweeter de manière compulsive, il ne manquera pas de se vanter bientôt des traitements expérimentaux qu’il a bien voulu suivre.

La question de la prolongation des aides reste un catalyseur majeur de court terme aussi bien pour les marchés financiers (à l’image du nouveau rebond des actifs risqués) que pour les perspectives de croissance. La volonté affichée de la Maison-Blanche et de D. Trump de relancer et d’avancer dans les discussions avec les Démocrates va donc dans le bon sens et il était crucial pour l’actuel président de ne pas passer pour celui qui a rompu les espoirs d’un accord.

Ces incertitudes à Washington pénalisent les perspectives de croissance à court terme et renforce d’autant la nécessité pour la Fed de rester très accommodante. Les dernières communications des membres, y compris les minutes de la réunion de septembre, affirment la nécessité d’offrir davantage de visibilité quant au programme d’achats d’actifs alors que l’institution en a offert sur les taux directeurs.


Dans ce contexte, la BCE restera aussi particulièrement prudente. Le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire du 10 septembre a d’ailleurs témoigné du fait que le scénario de l’institution, qui tablait sur une levée progressive des restrictions est désormais caduc. Elle était consciente des risques et la BCE se gardait pour cela les moyens d’agir davantage si nécessaire, en rappelant que tous les outils pouvaient être utilisés (baisse des taux directeurs, achats d’actifs, TLTRO), notamment en raison de la faiblesse des perspectives d’inflation à moyen terme. Celle-ci est renforcée par l’appréciation de l’euro qui reste sous surveillance mais c’est le rythme qui pourrait devenir un sujet de préoccupation plutôt que le niveau absolu du taux de change. Au global, entre les risques sanitaires et ceux d’ordre politique (Brexit, validation complexe du plan de relance européen), la BCE n’hésitera pas à renforcer son programme d’achats d’actifs avec à la clé un environnement durable de taux très bas, ce dernier étant souple d’usage et efficace selon l’institution. Ce faisant, elle limitera également le potentiel de remontée de l’euro.  


La publication de l’indice PMI Caixin des services en septembre est une nouvelle confirmation de la longueur d’avance dont dispose la Chine dans la reprise économique par rapport au reste du monde. Du fait de la fin de l’épidémie, le pays a pu lever les contraintes sanitaires, permettant à l’activité économique de retrouver un fonctionnement normal. Plus durablement touchés, les services profitent de cette évolution, notamment dans l’hôtellerie, la restauration ou les loisirs, des secteurs où les contraintes étaient les plus problématiques à gérer.


De son côté, le FMI s’inquiète de l’augmentation du stock de dettes contractées par les pays émergents. L’Angola, l’Argentine, l’Equateur, le Liban, le Tchad ou encore la Zambie sont autant d’exemples où les restructurations de dettes ont commencé. Le G20 et le FMI se sont déjà accordés pour suspendre le service de la dette pour les pays les plus en difficulté. Mais cette situation de gel des remboursements ne sera pas éternelle. D’autant que les créanciers ont, eux aussi, de plus en plus besoin de rentrées…

Cette année, l’OMC ne s’attend plus qu’à un recul de 9,2 % du commerce mondial contre un recul de 12,9 % pronostiqué en avril dernier au plus fort de la crise. En 2021, la perte des volumes d’échanges ne serait toutefois toujours pas rattrapée puisque les volumes ne rebondiraient que de 7,2 %.  

Deutsche Börse propose de réformer son indice vedette : le DAX 30. L’opérateur boursier compte faire passer la composition de l’indice de 30 à 40 valeurs : une manière notamment de diluer la forte exposition de l’indice au secteur de l’automobile et donc réduire sa volatilité.


Sur le front des valeurs, des sanctions exemplaires ont été réclamées aux juges par le rapporteur général du gendarme de l’audit dans l’affaire de fraude du groupe Financière Turenne Lafayette (propriétaire de William Saurin). Le procès disciplinaire contre les commissaires aux comptes Mazars et PwC portait sur leur « insuffisance grave ». Ces derniers n’ayant pas détecté l’émission de fausses factures pour un montant total de 300 millions d’euros. Les sanctions visées sont l’interdiction temporaire d’exercer avec sursis et une amende d’un million d’euros pour chaque partie prenante.  

Veolia remporte la première manche face à Suez. Le Conseil d’administration d’Engie a finalement voté pour la cession à Veolia de sa participation dans Suez (29,9 %). L’administrateur représentant l’Etat avait lui voté contre. Avant de lancer une OPA sur le reste du capital de Suez, Veolia dit vouloir s’assurer que Suez ne considère pas l’opération comme hostile… Il semble donc qu’il reste du chemin !



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