L’actu des marchés du 17 décembre 2021

L’actu des marchés du 17 décembre 2021

Alors que le coronavirus occupait tous les esprits en début de semaine avec une ampleur de contamination sans précédent, les investisseurs semblent l’avoir éludé en deuxième partie, aidés en cela par les banques centrales.

Tout d’abord par la Fed qui a annoncé doubler son rythme de réduction de ses achats d’actifs. Le ralentissement progressif de ses injections de liquidités, débuté en novembre, devait en effet, se terminer initialement en juin. Cela lui permettra ensuite de relever ses taux directeurs, maintenus mercredi dans la fourchette de 0 à 0,25%, dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020, face à la propagation de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis. La majorité des membres du Comité monétaire prévoit trois hausses de taux, d’un quart de point de pourcentage, en 2022. Dernier point, la Banque centrale a définitivement ôté de son communiqué le fait qu’elle considérait l’inflation comme « provisoire ».

Puis la BCE, qui a commencé à réduire la voilure, mais de façon plus prudente. L’institution a ainsi confirmé jeudi, la fin de son programme d’achats en période de pandémie (PEPP) en mars prochain, mais elle va en parallèle muscler son programme « classique », pour maintenir un bon niveau de soutien, dans un contexte sanitaire et économique encore incertain. Sa patronne, Christine Lagarde, a en outre jugé très peu probable une hausse des taux en 2022, malgré l’inflation qui a atteint 4,9% en novembre dans la zone euro.

Et enfin la Banque d’Angleterre (BoE), qui n’a pas flanché face à l’accélération de l’inflation. Le comité de politique monétaire, réuni ce jeudi, a décidé de relever son taux directeur de 0,15 point de base à 0,25%. Cette décision a pris les marchés par surprise. Ils tablaient sur un « statu quo » monétaire, compte tenu de la menace que fait peser le variant Omicron sur la croissance.

Il ressort de tout cela une situation conflictuelle entre « bulls » et « bears ». Car si d’un côté l’inflation qui inquiétait tant, semble être dorénavant surveillée de près, elle a pour conséquence de précipiter la remontée des taux. D’un jour sur l’autre, les titres plébiscités se sont retrouvés délaissés et inversement. Nous l’avons vu sur le secteur technologique tributaire des taux, leur développement reposant majoritairement sur l’emprunt. Tantôt en hausse puis en baisse pour finalement sombrer dans le rouge. Idem sur le luxe mais là, probablement plus dans une logique de prise de bénéfices après le beau parcours du secteur. Si on s’y perd, c’est au regard des financières, car si un environnement de taux bas ne leur est pas favorable notamment pour leurs marges, elles auraient dû s’avérer plus résistantes. Tout cela démontre que le marché n’a plus de repères du moins sur la semaine. Et comme toute incertitude n’est jamais bénéfique pour les marchés, c’est la baisse qui l’emporte. Cependant, il est intéressant de noter dans la séance de ce jour, le retour en grâce des titres malaimés, ceux qui ont subi la pandémie et qui n’ont toujours pas rattrapé leurs niveaux de mars 2019, à savoir les valeurs liées au tourisme et aux services à la personne notamment.    

Pour les autres statistiques, les ventes au détail américaines sont ressorties plus faibles qu’attendues en novembre, ceux des prix à l’importation et à l’exportation ont bondi. Même constant pour les prix à la production dont la hausse est plus forte qu’attendue en novembre, +0,8% et +9,6% sur un an, le rythme le plus élevé depuis que le chiffre est publié sur 12 mois glissants.

En France, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a augmenté de 0,4 % sur un mois, comme le mois précédent, a annoncé l’Insee. Sur un an, il a progressé de 3,4%, après +3,2 % en octobre. Ces chiffres sont conformes aux données préliminaires.

En Allemagne, la hausse des prix à la production pour les produits industriels a accéléré à +19,2% en novembre 2021, atteignant ainsi son rythme annuel le plus rapide depuis novembre 1951 (+20,6%), selon les données de Destatis.

Les actions ont donc évolué de manière erratique cette semaine. Les hausses sont rares, Orange s’adjuge 4,26%, aidée en cela par Oddo, qui reprend un suivi du titre de l’opérateur télécoms à « surperformance », avec un objectif de cours de 11€, pointant « au cours actuel, les multiples de valorisation les plus bas de son histoire ». Elle est suivie de Danone, +3,02%, qui semble en redémarrage technique. Dans les baisses Alstom s’illustre en perdant 5,95%, pour atteindre un niveau plus vu depuis les plus bas de mars 2020. Derrière, on retrouve Hermès, qui avec 6% de baisse ce jour, est responsable de plus des 2/3 de la baisse de notre indice. Son bilan hebdomadaire est de -4,24%.

Dans l’indice élargi on notera la chute d’EDF, -20% sur 5 jours. Hier soir dans un communiqué, la société a annoncé la découverte de défauts dans deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). Le groupe a donc décidé d’interrompre provisionnement l’activité des deux réacteurs, ainsi que les deux de la centrale de Chooz (Ardennes), dont ils partagent la même technologie. Pour être tout à fait précis, des anomalies avaient été détectées le 21 octobre dernier.

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