L’actu des marchés du 28 mai 2021

L’actu des marchés du 28 mai 2021

Le sort du mois de mai sera scellé lundi. Malgré le retour de la volatilité les 3 premières semaines, rien n’a pu enrayer la machine de la hausse et le CAC 40 part pour finir en hausse de plus de 3%. Ainsi l’adage n’a pas été respecté n’en déplaise aux théoriciens.

Ceci est d’autant plus compréhensible que la seule vraie inquiétude actuelle, à savoir l’inflation, a été régulièrement levée par les banques centrales. Encore cette semaine, les derniers commentaires des responsables de la Fed, ont laissé entendre que des discussions devraient débuter prochainement sur le sujet de la réduction des achats d’actifs ou « tapering » pour les puristes. Mais dans l’absolu les banquiers centraux ont donné le sentiment aux marchés qu’aucun changement de politique monétaire n’était envisagé à court terme. Ils ont aussi assuré que la banque centrale américaine considérait l’accélération de l’inflation (+4,2% en avril sur un an) comme un phénomène passager, lié à la désorganisation des chaînes d’approvisionnement, en période de sortie de la pandémie de Covid-19.    
Richard Clarida, le vice-président de la Fed, a ainsi estimé mardi que les tensions sur les prix se « révéleraient essentiellement transitoires ». Il a ajouté qu’en cas de dérapage, la Fed serait en mesure de contrôler l’inflation sans pour autant faire dérailler la reprise économique. Il a ajouté que les responsables de la Réserve férérale « pourraient commencer à discuter du calendrier approprié, pour commencer à réduire les achats d’obligations, lors de ses prochaines réunions de politique monétaire », sans plus de précisions. Les trois prochaines réunions de la Fed auront lieu les 15-16 juin, les 27-28 juillet, puis les 21-22 septembre.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) fait passer le message qu’il n’est pas encore temps, de réduire le rythme des achats de titres sur les marchés.

La Banque d’Angleterre a quant à elle adopté un ton un peu moins accommodant, ouvrant la voie à une possible hausse de taux dès le premier semestre 2022.

Ainsi les marchés restent sensibles aux indicateurs relatifs à l’inflation. Les prix ont connu leur plus forte hausse annuelle depuis 2007 aux États-Unis en grimpant de 3,6% le mois dernier, selon l’indice PCE du département du Commerce publié vendredi. Ceux de l’immobilier ont cru de 13,3% en mars en rythme annuel. Par contre, l’indice PCE a également montré une chute des revenus des ménages (-13,1%) et un ralentissement de la croissance des dépenses (+0,5%, contre +4,7% en mars).

En regardant de plus près le moteur de l’économie à savoir la confiance des consommateurs, le « Conference Bord » est ressorti à 117,2 en mai 2021, inférieur aux prévisions du consensus Briefing.com (118). L’indicateur s’établissait à 117,5 en avril (chiffre révisé de 121,7). Celui mesuré par l’université du Michigan est ressorti pour le mois de mai à 82,9, très proche du consensus de marché, contre une lecture préliminaire de 82,8. L’indice des anticipations d’inflation lié à l’indicateur du Michigan a été confirmé quant à lui à 4,6%.

En France, ce même indicateur progresse au mois de mai selon l’Insee. Il ressort à 97 points, soit une progression de 2 points par rapport au mois d’avril, sans pour autant atteindre les 100 points de sa moyenne longue période.

En Allemagne, l’indice GFK devrait remonter à -7. Les économistes tablaient sur -5,2 après -8,6 en mai.

Du côté de l’emploi, aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage au cours de la semaine du 22 mai se sont élevées à 406 000. C’est moins que les 425 000 attendus et que les 444 000 lors de la semaine précédente.

Enfin la croissance du PIB aux US s’est établie, en seconde estimation, à 6,4% au premier trimestre 2021. La première estimation avait fait état d’une croissance de 6,5%, après +4,3% lors du dernier trimestre 2020. L’indice manufacturier PMI de Chicago confirme la vigueur de la reprise dans la région, il est ressorti à un niveau historique de 75,2 pour le mois de mai, contre un consensus de 70 et un niveau déjà extrêmement élevé de 72,1 pour le mois antérieur.

En France le PIB se contracte de 0,10% pour le premier trimestre 2021, niveau révisé en baisse par rapport à une première estimation en croissance de 0,4%. La contraction du PIB en 2020 est par ailleurs légèrement moins forte que prévu, révisée à -8% contre -8,2% auparavant.

Du côté des valeurs de l’indice français élargi à 120 sociétés, l’aéronautique s’est distingué. Airbus s’adjuge 10%, avec le relèvement de ses objectifs de production et Dassault Aviation, notamment aidée par une vente à venir de 12 Rafale d’occasion à la Croatie, prend 10,50%. A la baisse c’est essentiellement Solutions 30 qui a animé le marché. La valeur est sous pression depuis que le fonds Muddy Waters, réputé pour dévoiler les irrégularités des sociétés cotées de par le monde, a révélé des liens étroits entre la société et des organisations mafieuses ou criminelles. Les tensions s’étaient apaisées ces dernières semaines, après que la société ait mandaté deux auditeurs indépendants afin d’éclaircir les zones d’ombre. Cependant, il y’a trois semaines, la société avait demandé la suspension de son cours, en raison d’un désaccord avec leur commissaire aux comptes Ernst & Young, qui n’a pas souhaité se positionner quant à la certification de ses comptes. La manœuvre est assez inhabituelle car elle n’infirme ni ne confirme les états financiers de la société. Le jour de la reprise de cotation, la valeur s’est effondrée de 70% et elle a amorcé depuis un rebond, mais le chemin est encore long. La prochaine étape pour S30 et de faire certifier au plus vite ses comptes 2020, elle est d’ores et déjà à la recherche d’un nouveau « CAC » qui succèdera à EY.

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