L’actu des marchés du 13 mars 2020

L’actu des marchés du 13 mars 2020

Cette semaine, les indices actions mondiaux, et en particulier européens ont fortement décroché. Le CAC 40 a chuté de plus de 12% jeudi, l’Eurostoxx 50 a baissé de 22% sur la semaine. La propagation rapide du coronavirus, entrainant la multiplication des mesures de confinement, accentue la crainte d’une fin de cycle économique. L’interdiction d’entrée sur le territoire américain pour les Européens déclarée par Donald Trump a été un signal fort dans la lutte contre cette propagation.

Tous les secteurs de la cote sont pénalisés mais les plus fragiles restent les mêmes : automobile, les ressources de bases, énergie et tourisme & loisirs, ce dernier étant de plus en plus fragilisé par les mesures visant à endiguer l’épidémie.

Le creux conjoncturel sera très probablement plus marqué que ce que nous anticipions il y a encore quinze jours mais nous conservons l’idée d’un rebond de l’activité au plus tard courant S2-2020.

La dissipation du risque sanitaire en Chine et en Corée du Sud (prise rapide de mesures de confinement d’ampleur) reste un élément encourageant pour les autres pays si ces derniers agissent rapidement.

Plusieurs pays européens mettent en œuvre les efforts nécessaires pour permettre un début d’enrayement du virus après plusieurs semaines. Ils finiront par être suivis par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ceci reste l’enjeu crucial pour raviver la confiance, conditionnant aussi l’efficacité des mesures d’assouplissement budgétaire et monétaire annoncées par les Etats et les banques centrales ces derniers jours.

Les Etats-Unis traînent. La prudence est donc encore de mise jusqu’à ce qu’ils agissent, et qu’il soit possible de constater un pays développé qui enraye le virus, mais les premiers signes d’apaisement du risque sanitaire sont à scruter pour se repositionner rapidement sur les indices actions dès qu’ils se présenteront.

Face à l’intensification des tensions financières en réaction à la propagation de l’épidémie, les banques centrales ont adopté de nouvelles mesures de soutien monétaire. Si la BCE n’a pas baissé ses taux directeurs, contrairement à ce qu’attendaient les investisseurs, elle a décidé d’ajouter massivement des liquidités (120 MM€) à très faible coût (TLTRO et achats d’actifs) pour s’assurer qu’il n’y ait pas de rupture dans la transmission de la politique monétaire et limiter les pertes d’accès au financement pour les entreprises et les Etats.

La Fed a annoncé pour sa part, en fin de journée hier, des mesures qui pourraient injecter jusqu’à 1500 MM$ dans le système financier en deux jours et transformer ses achats mensuels de 60 MM$ pour en faire un nouveau programme de quantitative easing. Ces actions n’ont pas permis d’éviter un effondrement des indices boursiers, qui se prolonge ce matin en Asie, ces derniers réagissant avant tout avec 12h de retard sur l’Europe à l’évolution de l’épidémie.

Seul son enrayement mettra à un terme à la déroute financière et les décisions prises hier vont dans la bonne direction. La France, la Belgique ou l’Irlande ont intensifié leur réponse mais l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis (bien que Démocrates et Républicains soient sur le point de valider un paquet d’aide aujourd’hui) manquent encore à l’appel.

Les dernières données sur la propagation de l’épidémie montrent toujours une aggravation de la situation dans le monde même si la Chine et la Corée du Sud obtiennent jours après jours des résultats encourageants.

Face à l’urgence, les Etats prennent des mesures de plus en plus drastiques avec la fermeture des écoles en Belgique, en Irlande et en France. Dans son allocution, Emmanuel Macron a également rappelé la volonté de lutter contre les conséquences économiques de la crise sanitaire. Ainsi, l’accès au chômage partiel sera simplifié, le paiement des impôts et cotisation de mars seront repoussés et l’Etat prendra en charge les arrêts de travail pour les salariés contraints de rester chez eux.

De plus, le gouvernement doit plancher sur un plan de relance massif qui visera à répondre aux enjeux de moyen terme (lutte contre le dérèglement climatique a priori). Le coût s’annonce très élevé pour les finances publiques mais le président a indiqué que les contraintes budgétaires ne s’appliqueraient pas. Il ressort de ce discours que l’Etat s’apprête à supporter l’essentiel du coût de la crise pour réduire au maximum l’impact sur les ménages et les entreprises (la garantie de crédit de la BPI sur les prêts demandés par les PME est d’ailleurs étendue de 70% à 90%) et ne pas compromettre le rebond de croissance qui doit avoir lieu lorsque l’épidémie sera sous contrôle.

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