L’actu des marchés du 5 février 2021

L’actu des marchés du 5 février 2021

Comme d’habitude, les Etats-Unis tirent mieux leur épingle du jeu. Les chiffres de l’emploi américains de janvier sont légèrement décevant, cependant ces dernières semaines, l’économie américaine bénéficie des effets du plan de relance de 900 MM$ validé en décembre mais également de l’amélioration sensible de la situation sanitaire (900 k nouveaux cas en rythme hebdomadaire ces derniers jours vs 1,5 M en fin d’année) qui conditionne l’assouplissement de certaines restrictions. Cela devrait notamment profiter aux secteurs les plus touchés tels que les loisirs, l’hôtellerie et la restauration, qui avaient contribué en quasi-totalité (-500 k emplois pour ces secteurs) aux 140 k destructions d’emplois enregistrées en décembre. Les autres secteurs continuent en effet de profiter pleinement de carnets de commande bien remplis et tous les indicateurs avancés de l’emploi publiés ce mois-ci sont sortis meilleurs que prévu (enquête ADP, sous-composantes « emploi » des indices ISM, demandes hebdomadaires d’allocations chômage), témoignant de la résilience du marché du travail. Pour autant, il ne faut pas crier victoire trop vite alors que la reprise économique dépend largement des mesures de relance, qui portent la demande domestique mais qui prendront fin rapidement, tandis que la situation sanitaire restera encore dégradée pendant de nombreuses semaines (inquiétudes face aux variants, montée en puissance de la vaccination). Pour la Fed, il s’agira de constater une amélioration sensible des perspectives sur le chômage, qui reste encore très largement au-dessus du niveau cible de quasi-plein emploi à 4%, avant d’envisager une réduction de son soutien monétaire (dès cette année selon nous, ce qui alimentera la hausse des taux et du dollar à horizon fin d’année).

De l’autre côté de la Manche, la Banque d’Angleterre (BoE) espère pouvoir se passer des taux négatifs. Malgré un statu quo en termes de politique monétaire à l’issue de sa réunion du jeudi 4 novembre, les éléments apportés par la BoE ont eu un impact marqué sur les actifs, avec une nette remontée des taux souverains britanniques (+ 7 pb à 10 ans) ainsi que la livre sterling qui est passé nettement sous le seuil de 1 € = 0,88 £. Ceci s’explique par une réintégration marquée de la part des investisseurs financiers que la Banque d’Angleterre ne sera pas amenée à baisser les taux directeurs et à les emmener en territoire négatif ces prochains mois. Certes, elle continue d’avancer dans ses travaux de recherche pour illustrer le fait que cette option fait partie de sa boite à outil, mais elle a dans le même temps renforcé ses indications quant au fait qu’elle n’utiliserait pas cette option à court terme. Ce message a été d’autant plus entendu que l’institution n’a pas revu à la baisse ses perspectives de croissance au global, et ce malgré la nette détérioration liée à l’émergence du variant. Dans son rapport de politique monétaire (publié tous les trois mois), l’institution insiste même sur le potentiel d’accélération qui serait permis par le succès des vaccins. Son gouverneur A. Bailey a également évoqué la possibilité d’une réduction du rythme d’achats d’actifs si les perspectives évoluent favorablement, ce qui a également du participer à alimenter le mouvement de hausse des taux souverains et de la livre.

En Italie, l’heure est au rassemblement pour Mario Draghi. L’ancien président de la BCE est toujours en quête de partenaires pour former un gouvernement de coalition majoritaire. M. Draghi a le soutien du parti démocrate, de Matteo Renzi (Italia Viva), de Silvio Berlusconi (Forza Italia), des partis centristes et pro-européens et du précédent Premier ministre Guiseppe Conte mais il doit encore obtenir le soutien d’au moins l’un des deux partis hostiles à la formation d’un gouvernement « technocratique » afin d’obtenir la majorité parlementaire : le Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou la Ligue.
L’Argentine va mettre en place une taxe exceptionnelle sur la fortune qui permettra d’investir dans le domaine médical et d’aider les entreprises en difficulté dans cette crise. Les Argentins détenant plus de 1,8 million d’euros d’actifs seront taxés à hauteur de 3 % de leurs actifs domestiques et 5 % de leurs actifs étrangers. Environ 12 000 Argentins sont concernés. Le gouvernement compte récupérer autour de 2,5 milliards d’euros.

Une tendance de consommation ressort en France : 15 % des produits sont achetés sur internet. La part de marché du e-commerce grandit d’année en année et a fait (logiquement) un bond extraordinaire en 2020. Tandis que les ventes de détail globales ont reculé de 4 % sur l’année, celles réalisées sur internet ont augmenté de 30 %. En résumé, « la crise a fait gagner quatre ans au développement de l’e-commerce » (Marc Lolivier, Délégué général de la Fevad). Si ce bond reste conjoncturel, cette montée en puissance, elle, est structurelle.

Du côté des valeurs, pour la première fois de son histoire débutée en 2003, Tesla est rentable sur une année pleine. Sur l’exercice 2020, le constructeur affiche un chiffre d’affaires de 31,5 milliards de dollars (+28 %) et un résultat net de 721 millions de dollars. Il a toutefois déçu au dernier trimestre par rapport aux anticipations, d’où le décrochage de son cours de Bourse jeudi (-3,6 %) et vendredi (-5 %).

Jeff Bezos a annoncé qu’il quitterait ses fonctions au troisième trimestre de cette année. Il sera remplacé par Andy Jassy, le patron d’Amazon Web Services, l’activité Cloud d’Amazon. Toutefois, Jeff Bezos ne prend pas sa retraite. Il restera Président exécutif d’Amazon et compte développer plus assidûment ses autres « produits et projets » tels que son fonds pour la planète, Blue Origin ou encore le Washington Post.

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