L’actu des marchés 6 mars 2020

L’actu des marchés 6 mars 2020

La crise sanitaire en Chine causée par le coronavirus Covid-19 a pris une toute autre dimension, celle d’une pandémie. En l’espace de quelques jours, le nombre de pays touchés par le virus a été multiplié par 3, réduisant les espoirs de pouvoir contenir sa diffusion. Au regard de cette nouvelle donne, les estimations des impacts économiques de cette crise sanitaire au niveau mondial ont été revues à la hausse et les marchés financiers ont lourdement corrigé sur la semaine qui a suivi, avec des baisses hebdomadaires des principaux indices mondiaux entre 9 et 12%.

Finalement, la Réserve fédérale américaine n’a pas attendu le 18 mars, date de sa prochaine réunion « traditionnelle » pour intervenir et baisser ses taux directeurs de 50 bps (0,5 %). Il faut remonter à décembre 2008 pour enregistrer un mouvement d’une telle ampleur. Malheureusement, elle envoie un mauvais signal qui traduit son fort pessimisme et son extrême proactivité (en opposition à la réactivité). D’ailleurs, les investisseurs ont mal réagi en Bourse, faisant chuter les indices américains de près de 3 % hier. La baisse reste à relativiser face à la hausse impressionnante de lundi des indices américains (+5 % environ).

Dans la nuit de lundi à mardi, l’Australie et la Malaisie avaient déjà annoncé des mesures similaires. La banque centrale australienne a baissé ses taux de 25 bps, à 0,5 %, le taux le plus bas jamais atteint pour l’institution. Son homologue malaisienne a emboité le pas, abaissant son taux directeur à 2,5 %, son plus bas niveau depuis 2010. Au Japon, la BoJ a augmenté ses achats d’actifs côtés, des ETF actions plus précisément. Sur la seule séance de lundi, elle a déboursé 840 millions d’euros, un montant jamais atteint depuis ses premiers achats en 2010. La prochaine réponse, la plus attendue, est celle de la BCE : rendez-vous le 12 mars.

Ces baisses massives de taux ne remettront pas plus vite les usines en route (offre), ne rendront pas plus fluides les échanges (mondialisation) et n’inciteront pas plus les populations à sortir de chez elles (demande). La propagation du virus a engendré des chocs d’offre et de demande qui ne pourront pas être rattrapés : une perte sèche pour les entreprises.

Les unes après les autres, les compagnies aériennes asiatiques et européennes collent leurs avions au sol du fait des fermetures de frontières un peu partout dans le monde. Selon les dernières estimations de l’Association du transport aérien international (IATA), la perte de chiffre d’affaires du secteur se situerait entre 63 et 113 milliards de dollars. Le haut de fourchette de l’estimation reviendrait à une baisse du chiffre d’affaires de près de 20 %, ce qui mettrait en difficulté bon nombre de compagnies. Une chance pour le secteur : beaucoup dépendent de financements publics, ce qui, en période de crise, pourrait les maintenir en vie plus longtemps. En attendant, notre champion franco-néerlandais Air France-KLM patine : -11,25 % hier et -44,34 % depuis le début de l’année en Bourse.

Les valeurs bancaires sont également sous tension suite à la baisse surprise des taux directeurs des banquiers centraux un peu partout dans le monde. La BCE n’a pas encore réagi, mais cela n’a pas empêché le secteur bancaire européen de baisser lui aussi. Les titres Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole reculent respectivement de 10,94 %, 10,64 % et 7,47 % depuis le début de la semaine contre +0,96 % pour le CAC 40.

Le Brent a baissé de 30% depuis le début l’année, entraînant une chute des valeurs pétrolières et parapétrolières.

Dans le secteur auto, Renault a perdu 45% depuis le début de l’année causé par les affaires en cascades du groupe français…

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