L’actu des marchés du 31 mai 2019

L’actu des marchés du 31 mai 2019

Fin de semaine difficile pour les bourses mondiales. Alors que les marchés s’inquiétaient jusqu’ici de l’aggravation des tensions sino-américaines, Donald Trump vient d’ouvrir un nouveau front en matière de commerce en ciblant cette fois le Mexique.

Si bien que les investisseurs sont décontenancés et le CAC 40 chutait en début de journée de 1.55% cassant les 5200 points

Dans le détail le président a annoncé que les USA prélèveraient à partir du 10 juin 5% sur tous les produits importés du Mexique.

Au cours de la semaine écoulé les investisseurs se sont globalement focalisés sur le fort repli des taux américains et sur l’inversion de la courbe des taux US cristallisant les inquiétudes sur la croissance mondiale en plein conflit commercial entre les chinois et les américains. Cette tension a entrainé un « flight to quality », les investisseurs délaissant les marchés actions pour le marché obligataire.

Cette semaine a été aussi marquée par une nouvelle escalade dans les menaces commerciales, Pékin ayant indiqué aux Etat Unis de leur couper l’accès aux terres rares, minerais essentiels à la fabrication d’objets technologiques… la Chine fournit 80% des importations américaines de terres rares. Cette interdiction pourrait frapper de nombreuses industries telles que l’électronique pour les smartphones et l’automobile avec les véhicules électriques.

L’indice PMI manufacturier chinois est tombé en mai à 49.4 après 50.1 le mois précèdent, sous le seuil de 50 qui sépare expansion et contraction de l’activité. De quoi mettre la pression sur Pékin pour mettre en œuvre des mesures supplémentaires de soutien à l’économie chinoise dans un contexte d’escalades de tensions commerciales avec Washington.

Si les exportateurs chinois ressentent l’effet des tensions commerciales entre la Chine et les US les données publiées vendredi montrent que les importations se sont contractées davantage elles aussi soulignant le ralentissement de la demande intérieure malgré les nombreuses mesures de soutien. Ce qui n’arrange pas les constructeurs automobiles.

Dans un climat anxiogène le cours du pétrole a accéléré à la baisse d’autant que les stocks de pétrole brut ont reculé beaucoup moins que prévu la semaine passée.

Lundi matin, la presse a fait écho d’un rapprochement entre Renault et FCA (Fiat Chrysler Automobiles) permettant au groupe français de gagner 15% à l’ouverture.
Ce vendredi matin, nous apprenons que Renault rompt les négociations trouvant le prix trop bas. Mais dans l’après-midi, le groupe français annonce réunir son conseil d’administration le mardi 4 juin 2019 afin de discuter des suites à donner à ce projet de fusion.

Les prochaines séances seront déterminantes pour les marchés US. Mercredi le S&P 5000 a cassé sa moyenne mobile 200 jours envoyant un signal baissier au marché. De plus l’indicateur de la peur (VIX) a établi un sommet cette semaine. Si l’indice cassait son support à 2776 points cela enverrait au marché un fort signal de vente.

La volatilité  devrait demeurer à court terme du moins jusqu’ au sommet de G20 qui se tiendra les 28 et 29 juin prochains au  Japon.

Les élections européennes n’auront finalement pas abouti à un raz-de-marée des partis eurosceptiques. Les deux tiers du parlement restent contrôlés par des élus favorables à l’Union européenne même si le pouvoir n’est plus concentré entre les mains du PPE et des S&D. Le poids des partis d’extrême droite reculera même sensiblement à partir du moment où les Britanniques auront quitté l’Union européenne. En effet, le parti du Brexit a fait un score très élevé, ce qui renforcera la pression sur le parti conservateur pour choisir un leader favorable à un Brexit dur, voire à une absence d’accord avec Bruxelles. L’autre enseignement domestique de ce scrutin européen est la confirmation de la domination de la Ligue dans la coalition avec le Mouvement 5 étoiles. Le risque d’élections anticipées en Italie a sensiblement crû avec à la clé la menace de voir Matteo Salvini au pouvoir et plus hostile que jamais à Bruxelles. Au global, ce scrutin pourrait temporairement aider l’euro mais dans une ampleur modeste. La monnaie unique restera pénalisée par les incertitudes politiques, en particulier celles liées au Brexit.

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