L’actu des marchés du 04 février 2022

L’actu des marchés du 04 février 2022

Les ardeurs des marchés des premiers jours auront été calmées par la BCE. Le CAC 40 finit « flat » sur la semaine et donne un peu l’impression de faire le difficile. Christine Lagarde a reconnu que l’inflation était bien supérieure à ses objectifs mais a exclu toute décision précipitée. Elle a également fait le pari que la hausse des prix devrait refluer dans le courant de l’année, même si elle devrait rester élevée plus longtemps que prévu. Dans ce cadre, elle ne dit plus qu’une hausse de taux en 2022 est improbable, ce qui constitue un réel changement de discours. Bref, il est entendu que l’institution allait devoir relever ses taux, comme tout le monde finalement, ce qui ne constitue pas en soi un évènement majeur mais nos indices auront préféré jouer la surprise. En y regardant de plus près, depuis les plus bas de la semaine dernière le CAC a repris 200 points ce qui est honorable en si peu de temps. On saisit donc l’occasion pour temporiser et c’est d’autant plus sain pour la suite. Sur le plan géopolitique, la prochaine étape sur la crise ukrainienne et la rencontre prévue lundi de notre président avec son homologue russe, et dont l’objectif avéré est une désescalade des tensions.

L’inflation en zone euro ressort, en première estimation, à 5,1% en janvier sur un an, contre 5% en décembre. Le consensus tablait sur 4,4%. Sur un mois, l’inflation s’établit à 0,3%. Hors énergie et alimentation, l’inflation ressort à 2,5% sur un an, après 2,7% en décembre.

En France, sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé a augmenté de 3,3 % en janvier, là où elle était attendue à +3% selon le consensus Reuter et après +3,4 % en décembre.

L’inflation en Allemagne en janvier est ressortie à 5,1% sur un an, en données harmonisées, alors que les analystes tablaient sur 4,7%. Elle a toutefois quelque peu ralenti par rapport à décembre, lorsqu’elle était de 5,7%.

Aux Etats-Unis, l’indice manufacturier régional de la Fed de Dallas a nettement ralenti en janvier à +2 points, contre 11 de consensus FactSet et après 7,8 en décembre. L’indice PMI manufacturier de la Fed de Chicago est en revanche ressorti supérieur aux attentes, à 65,2, contre 62 de consensus de place et après 63,1 en décembre.

Dans la zone euro, le PIB est ressorti en hausse de 5,2% en 2021, sa meilleure performance depuis 1996, selon l’institut EuroStat. Ce rebond n’efface cependant pas le plongeon de 6,4% subi en 2020 face au choc de la pandémie de coronavirus. Au 4ème trimestre, le PIB a augmenté de 4,6% en glissement annuel, conforme aux attentes du consensus. Par rapport au 3ème trimestre, la croissance a cependant nettement ralenti à +0,3%, contre +0,4% attendu, et après +2,3% au 3ème trimestre, en raison de la vague du variant Omicron.

Toujours en zone euro, l’accélération de la croissance du secteur manufacturier en janvier s’accompagne de pressions inflationnistes. « Les prix sortie d’usine ont quant à eux vu leur taux d’inflation grimper à leur deuxième plus haut niveau en près de vingt ans de collecte des données pour cette variable, tendance suggérant le maintien d’une forte inflation au cours des prochains mois », a prévenu l’économiste d’IHS Market, Chris Williamson.  

L’enquête ADP révèle que le secteur privé américain a détruit 301 000 emplois en janvier 2022. Le consensus Reuters tablait sur la création de 207 000 emplois après 776 000 en décembre 2021 (chiffre révisé de 807 000). Les chiffres du département américain au Travail sont en totale contradiction, les créations de postes dans le privé sont ressorties positives de 444 000, deux fois plus que prévu. L’emploi manufacturier a généré 13.000 postes. A vous de choisir…

Du côté des valeurs, sur les 184 entreprises du S&P 500 qui ont publié des résultats, environ 78% ont dépassé les attentes en matière de bénéfices, selon des données compilées par Bloomberg. On  notera toutefois l’absence de demi-mesure. Alphabet (Google) propulsée par des résultats trimestriels record, supérieurs aux attentes, prend pour le moment, 7% sur la semaine. Toutes les activités du groupe (publicité, informatique à distance…) affichent une croissance insolente. Meta (Facebook) s’écroule de 22% en raison d’une prévision de chiffre d’affaires trimestrielle inférieure aux attentes. Même massacre pour le prestataire de services de paiement en ligne PayPal, -24%, qui a publié un bénéfice inférieur aux attentes et surtout des prévisions jugées décevantes. Et selon la qualité des différentes publications on assiste à des effets de contagion quotidiens, donnant un Nasdaq particulièrement volatil. Les cas de Snap et Pinterest qui ont dévoilé des résultats fabuleux en sont un parfait exemple. Snap perdait 24% hier pour en reprendre 55 en ce moment ! Pinterest en reprend 9 après en avoir perdu 20.

En France c’est plus calme, Publicis prend 7% suite à la publication de résultats solides, elle est suivie des bancaires qui profitent des remontées de taux à venir. Société Générale +3,62%, BNPParibas +2,42% et Crédit Agricole +2,38%.

Dans les baisses, on retrouve encore le secteur de la prise en charge globale de personnes indépendantes. Le dossier est assez chaud, le gouvernement a demandé des enquêtes, des clients de la société se sont constitués partie civile, les gérants détenant de l’Orpéa dans les fonds ISR et ESG (Investissement Socialement Responsable, Environnementaux Sociaux et de Gouvernance) se posent la question de conserver le secteur et certains Hedge funds la vendent massivement à découvert. L’histoire n’est pas terminée et il y’a fort à parier qu’à force de remuer le problème il sera bientôt questions des résidences publiques. Au gouvernement maintenant de tout faire pour ne pas être éclaboussé en cette période électorale. Une résolution rapide n’est pas à exclure non plus et il faut garder à l’esprit que les sociétés incriminées aux valorisations devenues très faibles constituent à présent une proie pour les fonds d’investissement. Orpéa -19,5%, Korian -15,5% et Bastide Le Confort -12,63% sur la semaine.

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