Décidemment plus rien ne semble pouvoir ralentir cette course effrénée du CAC 40, qui grimpe encore de 1,91%. Alors que les chartistes pouvaient « espérer » une correction, les résultats du T1 et les statistiques relèguent au second plan ces considérations techniques.
Les ventes au détail en zone euro dépassent les attentes pour le mois de février, en progressant de 3% et en reculant de 2,9% sur un an. Les analystes attendaient une progression deux fois moins forte sur un mois et une baisse de 5% sur un an.
La production industrielle a baissé de 1,9% sur une année, alors que le consensus attendait une baisse de 2%. Sur un mois le recul est de 0,1% pour un consensus de -0,2%.
Les marchés ont également pu savourer la bonne nouvelle de l’économie chinoise qui semble avoir effacé les conséquences de l’épidémie de Covid-19. En considérant ses ventes au détail et sa production industrielle, respectivement en hausse de 33,9% et 24,5%, l’impact de la pandémie est désormais nul.
Aux Etats-Unis, Jerome Powell a conforté les marchés en réitérant que la conjoncture s’améliorait clairement, même si les risques liés à la pandémie n’avaient pas disparu.
L’indice manufacturier de la Fed de Philadephie va dans ce sens, en progressant à 50,2 en avril alors que les marchés attendaient 42.
Bonne orientation également des mises en chantier de logements qui ont rebondi de 19,4%, supérieures aux attentes. Le nombre de permis de construire a aussi augmenté de 2,7%.
Une des conséquences de cette embellie est la hausse de 0,6% des prix à la consommation, leur plus forte hausse depuis plus de 8 ans, alors que les économistes attendaient une hausse de 0,5%. Ces derniers jugent que cette accélération n’est pas assez rapide pour justifier un changement de politique de la Réserve Fédérale. Les prix à l’importation américains ont aussi augmenté de 1,2% en mars, supérieur au consensus.
On retrouve cette accélération de l’inflation en Allemagne, en mars, qui atteint 2%. La hausse des prix à la consommation est de 1,6% sur un an.
Même tendance en zone euro avec une hausse de 1,3% des prix à la consommation.
Ces statistiques pourraient faire craindre un retour de l’inflation mais elles sont pour le moment, inhérentes à une reprise d’activité. L’objectif à ne pas dépasser pour la BCE est 2%, niveau sous lequel nous devrions rester cette année.
Les bons souverains restent contenus notamment en raison du rythme de rachat de la dette par les Banques Centrales.
L’emploi US est ressorti à 576 000 demandes supplémentaires pour la 1ère semaine d’avril, bien moins que les 700 000 attendues et les 769 000 de la semaine précédente.
Des petites déceptions toutefois comme la production industrielle américaine qui n’a progressé que de 1,4% en mars sur un mois alors que les marchés attendaient 2,8% et pour l’indice ZEW, reflet du climat des affaires allemand, qui affiche une 1ère baisse depuis novembre dernier à 70,7. Cette baisse est essentiellement due au durcissement du confinement et de l’impact qu’il pourrait avoir sur la consommation. Il était de 76,6 en mars et était attendu à 79.
L’autre indice de confiance qui a déçu est le Michigan, reflet du moral des ménages américains qui s’est amélioré moins que prévu. Il est ressorti à 86,5 après 84,9 en mars contre 89,6 attendus.
Finalement avec la campagne mondiale de vaccination, la pandémie n’occupe plus les esprits. On notera juste la suspension du vaccin Johnson et Johnson aux Etats Unis après 6 cas de thromboses cérébrales, des caillots sanguins dans le cerveau. Cette actualité n’aura eu aucun effet sur le titre.
Sur le front des valeurs, la semaine a été animée.
Véolia et Suez ont trouvé un accord de principe pour leur rapprochement. Elles se sont adjugées 9,66% et 7,73% lundi, peu ou prou leur performance hebdomadaire.
LVMH, malgré les nouvelles mesures de confinement, affiche un chiffre d’affaires en forte hausse de 32% au premier trimestre. UBS attendait une hausse de 17%. Le secteur a logiquement tiré les indices sur les 5 derniers jours. LVMH +7%, Dior +10%, Hermès +3,7% comme Kering.
Bons résultats pour Publicis aussi qui monte de 7,2%.
Dans le bas du classement on retrouve Air France qui perd 7,7% sur la semaine, suite à l’annonce du lancement d’une augmentation de capital de près de 1 milliard d’euros.
Bonne semaine pour les bancaires américaines, Goldman Sachs et Wells Fargo battent le consensus. JP Morgan multiplie son bénéfice net par 5 à 14,3 milliards de dollars. Au T1 Morgan Stanley dépasse les attentes avec un bénéfice net de 3,98 milliards de dollars, malgré la perte de près de 1 milliard liée au débouclage des positions du fonds Archegos.
Nous terminons cette lettre avec l’introduction qui a fait le buzz cette semaine, Coinbase qui est à la cryptomonnaie ce que la pelle est à la ruée vers l’or. La fintech américaine a fait son entrée à Wall Street jeudi, avec une valorisation de plus de 80 milliards de dollars, un niveau jamais atteint depuis Facebook en 2012. Pour la petite histoire, la valeur avait perdu près du quart de sa valeur dans les 10 jours qui suivirent son introduction…
