L’actu des marchés du 03 décembre 2021

L’actu des marchés du 03 décembre 2021

Omicron occupe le devant de la scène ! Au point d’éluder les craintes sur l’inflation, le « tapering » à venir et le potentiel (mais habituel) « shutdown » américain…

La semaine marque aussi le retour de la volatilité. Les marchés réagissant de manière épidermique en attendant de connaître la réelle dangerosité de ce variant. Face au manque de visibilité, les gouvernements appliquent le principe de précaution faisant redouter aux marchés que l’engrenage de la reprise, soit enrayé par des mesures de restrictions, avec confinements notamment. A l’inverse, la moindre lueur d’espoir redonne de la vigueur aux indices. L’environnement est donc favorable au Vix, l’indice de volatilité américain de référence qui s’est offert des variations quotidiennes de 20 à 50% cette semaine !

Le côté positif à court terme se sont finalement les incertitudes auxquelles vont devoir faire face les banques centrales, les réductions des achats d’actifs pouvant être repoussées. Même si dans l’immédiat Christine Lagarde a jugé dimanche que la zone euro était mieux préparée pour faire face à l’impact économique possible du nouveau variant, suggérant que la politique de la Banque centrale européenne ne devrait pas grandement évoluer.

Idem pour le patron de la Fed Jerome Powell qui a jugé que le moment était venu de cesser de parler d’une inflation « temporaire » aux États-Unis. « Les risques d’une inflation plus persistante se sont accrus », a-t-il indiqué tout en continuant d’envisager une réduction plus rapide des achats d’actifs afin de lutter contre cette hausse des prix. « L’économie est très forte et les pressions inflationnistes sont élevées et il est donc approprié d’envisager de conclure quelques mois plus tôt (que prévu) la réduction de nos achats d’actifs », a-t-il encore dit.

Il a été lui-même relayé par Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor (et ex-patronne de la Fed), qui a indiqué qu’elle n’emploierait plus le terme « transitoire » pour décrire l’inflation. Elle a ajouté qu’il incombait désormais à la Fed d’éviter toute spirale haussière sur les salaires et les prix.

En zone euro, l’inflation accélère aussi davantage que prévu. Selon l’estimation préliminaire d’Eurostat, le taux d’inflation annuel de la région est estimé à 4,9% en novembre, contre 4,1% en octobre, et un consensus logé à +4,5%. Un niveau inédit sur le Vieux continent. En séquentiel, les prix augmenteraient de 0,5%. L’inflation annuelle « core » est de son côté estimée à 2,6% contre 2% le mois précédent et +2,3% attendus par les économistes. Il s’agit là aussi d’un niveau sans précédent et nettement supérieur aux objectifs de la BCE, dont la prochaine réunion (le 16 décembre) sera d’autant plus suivie que ses membres ont toujours indiqué que ce pic d’inflation était temporaire…

Sur le marché de l’emploi, les annonces de licenciements aux Etats-Unis ont concerné 4 875 postes, contre 22 822 en octobre, retombant au plus bas depuis 1993 ! Quant aux inscriptions au chômage, elles ont atteint 222 000 la semaine dernière, contre 245 000 de consensus et après 194 000 la semaine précédente (un plus bas de 62 ans). L’économie américaine a par ailleurs généré 210 000 emplois non agricoles en novembre, selon le Département du Travail, manquant largement le consensus qui tablait sur 550 000, mais le taux de chômage a chuté de 0,4 point à 4,2%, un taux nettement en dessous des attentes des économistes (4,5%). Le mois de novembre n’a donc pas donné lieu aux embauches saisonnières massives qui précèdent presque toujours Thanksgiving/Black Friday.

L’indice d’activité manufacturière régionale de la Fed de Dallas pour le mois de novembre 2021 s’est établi à 11,8, contre un consensus FactSet de 17 et un niveau de 14,6 un mois avant. L’indicateur signale un ralentissement de l’expansion de l’activité industrielle dans la région considérée.

En France, la production de l’industrie manufacturière a rebondi en octobre (+0,9% après −1,6%) comme dans l’ensemble de l’industrie (+0,9% après −1,5%) par rapport à septembre, selon les données CVS-CJO de l’Insee.

Par ailleurs, l’indice composite IHS Markit de l’activité globale de la France signale en novembre une accélération de la croissance de l’activité dans le secteur privé, celle-ci ayant en effet affiché un plus haut de quatre mois. L’indice est ainsi passé de 54,7 en octobre à 56,1 en novembre.

Au final, vu le contexte, le CAC 40 assure une semaine honorable. Schneider et Totalenergies font figure de bons élèves. La première a dévoilé des prévisions de croissance qui ont plu aux analystes, la seconde a bénéficié d’achats à bon compte. Elles finissent respectivement à +5,48% et +4,49%.

Dans les baisses Eurofins a décroché de 7,74%, pénalisée par le cabinet Goldman Sachs qui a ramené sa recommandation à neutre contre achat. Elle est suivie par Carrefour dont la correction de 5,40% semble plutôt technique. La valeur nous a habitués depuis plus de 6 mois maintenant, à évoluer dans un « range » compris entre 14,50 et 17,50.

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