L’actu des marchés du 14 mai 2021

L’actu des marchés du 14 mai 2021

Faux départ pour les « bears » !

Les bonnes dispositions dans lesquelles les marchés nous avaient laissés la semaine dernière pour envisager un mouvement de correction n’auront pas suffi. Entre la surchauffe des places financières, le retour de la volatilité, le record des prix du cuivre, du minerai de fer et les craintes sur l’inflation, toutes les conditions étaient réunies.

L’Eurostoxx a toutefois fait cavalier seul en terminant stable, en contraste avec le SP500 en baisse de 1,38%, le Nasdaq qui décroche de 2,34% et le Nikkei qui s’effondre de 4,34%. A noter qu’en milieu de semaine le bilan était assez catastrophique avant qu’une bonne partie de la baisse ne soit effacée dans un rallye rarement observé. A titre d’exemple, le CAC 40, au plus bas de jeudi, dévissait de près de 4% par rapport à sa clôture de vendredi dernier ; il finit inchangé sur la semaine.

Cette volatilité nous la devons essentiellement à l’inflation qui anime tous les débats depuis le début de l’année. Partagés entre le retour à la croissance et les risques d’une remontée des taux, les marchés manifestent une certaine nervosité au point de devenir insaisissables.

Lundi nous prenions connaissance des prix à la production chinois en hausse de 6,8% sur un an, leur plus forte progression depuis trois ans et demi. Dans la foulée de cette publication, les places internationales amorçaient un mouvement de correction.
Jeudi c’était au tour des  prix à la production américains en avril. Ils sont ressortis en progression de 0,6% sur un mois contre +0,3% de consensus et de 6,2% sur un an soit la plus forte hausse depuis la création de la statistique. La veille, les prix à la consommation affichaient une hausse plus forte que prévue, +0,8% sur un mois et +4,2% sur un an, au plus haut depuis 13 ans.

Nous aurions pu imaginer une confirmation de la baisse mais finalement les marchés se sont repris. L’intervention de Richard Clarida, vice-président de la FED y est pour beaucoup. Ce dernier, surpris de l’ampleur de la hausse des prix, l’a néanmoins jugée temporaire, confirmant la position actuelle de la Réserve fédérale, consistant à maintenir son soutien de façon prolongée.

Pour les autres statistiques américaines, la consommation a déçu au mois d’avril. Les ventes au détail sont ressorties stables par rapport au mois précédent contre 1% de consensus et la production industrielle a progressé de 0,7% en avril contre 1,2% attendu. La production manufacturière a augmenté de 0,4% contre 1,8 attendus. Ces données confirment que la reprise est moins forte que prévu.

Enfin l’emploi, les inscriptions au chômage ont chuté pour la première fois à leur niveau d’avant pandémie. 473 000 inscriptions contre 490 000 attendus.

Du côté des statistiques européennes, l’indice ZEW, du moral des investisseurs allemands, remonte de 13,7 points pour s’établir à 84,4 points en mai, soit son niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie et même depuis février 2000. Toujours en Allemagne l’inflation atteint 2,1% sur un an en avril, dépassant pour le deuxième mois d’affilée, l’objectif de la BCE. En France, elle s’est élevée à 1,6%.

La commission européenne a relevé ses prévisions de croissance pour la zone euro cette année et en 2022 avec les campagnes de vaccination et la levée progressive des restrictions.

Sur le front des valeurs, la semaine est finalement assez neutre, sauf pour les valeurs sensibles à l’inflation. Ainsi, le secteur bancaire a tiré son épingle du jeu, Société Générale s’adjuge 4,78%, BNP Paribas +4,13 et Crédit Agricole 3,54%. En bas du tableau on retrouve les valeurs technologiques comme STMicroelectronics qui perd 5,70% et Wolrdline -3,32%.

Nous terminerons sur une note de légèreté, avec une « découverte », le bitcoin serait une monnaie énergivore. Cette découverte nous la devons à Elon Musk, l’un des hommes les plus puissants du monde qui avait récemment accepté cette monnaie comme moyen de paiement contre ses célèbres véhicules « non polluants ». S’il avait été plus attentif avant d’investir 1,5 milliards de dollars, il aurait pu tomber sur cette étude de 2019 des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique qui estimaient avant la récente flambée des prix, que chaque dollar de valeur issu du bitcoin valait 49 centimes de dégâts pour la santé et l’environnement aux Etats-Unis. Bref, il ne les accepte donc plus et la monnaie perd 10% cette semaine. Il avait probablement anticipé cette annonce en revendant une bonne partie de sa crypto il y’a quelques semaines avec une plus-value dépassant les 100 millions d’euros…

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