L’actu des marchés du 24 septembre 2021

L’actu des marchés du 24 septembre 2021

Le nuage Evergrande sans être dissipé est moins épais. Tout du moins à très court terme, car si le promoteur a trouvé une solution pour honorer sa dette due jeudi à savoir 37M$, il en reste près de 270Mds$ qui peuvent poser problème à tout moment. Cela étant, les marchés semblent avoir classé l’affaire.

Pas même les propos de la FED auront suffi à enrayer le rebond cette semaine. Et elle n’a pas été spécialement rassurante, en confirmant qu’elle se préparait à réduire ses achats d’actifs, peut-être dès novembre, et qu’elle pourrait aussi remonter ses taux directeurs un peu plus vite que prévu, en 2022 au lieu de 2023 attendu jusqu’ici. La Réserve fédérale a aussi relevé ses projections d’inflation jusqu’en 2024, tout en réaffirmant que l’inflation actuelle, qualifié d’ « élevée », « reflète en grande partie des facteurs transitoires » liés à la crise sanitaire. L’indice « core PCE » (le plus suivi par la Fed) est ainsi attendu à 3,7% en 2021, 2,3% en 2022 et 2,2% en 2023, contre respectivement 3%, 2,1% et 2,1% lors de la réunion de juin.

On retrouve cette même dynamique sur l’inflation allemande avec des prix à la production pour le mois d’août, qui ont grimpé deux fois plus que prévu. L’indice PPI allemand, hors ajustements saisonniers, pour le mois d’août a grimpé de 1,5% en comparaison du mois antérieur. Il s’est même apprécié de 12% par rapport à l’année dernière, du jamais vu depuis 1974, essentiellement avec l’énergie et les produits intermédiaires. Les prix des biens de consommation augmentent également de plus en plus.

Un autre gros sujet aussi, même si on en connait déjà l’issue, le relèvement du plafond de la dette fédérale, que Jerome Powell appelle à faire voter au plus vite par le Congrès américain (qui bloque), sans quoi les Etats-Unis seraient en défaut. Il a précisé en ces termes : « Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que les Etats-Unis ne devraient faire défaut sur aucune de leurs obligations… et que personne ne devrait penser que la Fed ou qui que ce soit d’autre serait capable de protéger les marchés ou l’économie si un tel défaut se produisait ».

Rien de reluisant non plus du côté des PMI européens qui sont ressortis globalement décevants. Ils s’affichent ainsi majoritairement inférieurs aux attentes du consensus, même s’ils restent logés sur la barre des 50 traduisant une expansion. L’indice PMI flash français manufacturier pour le mois de septembre a été de 55,2, inférieur aux attentes (57), alors que l’indice des services s’est établi proche du consensus à 56. En Allemagne, l’indice flash manufacturier a été de 58,5, contre 61 de consensus, tandis que l’indicateur des services est ressorti à 56 contre 60 de consensus. Sans surprise, les indices européens sont donc nettement moins élevés que prévu, avec un indicateur flash manufacturier de 58,7 (consensus 60) et un indice des services de 56,3 (consensus d’environ 58).

Au Royaume-Uni, les deux indices manquent aussi le consensus. L’indice flash manufacturier britannique de septembre se monte à 56,3, contre 59 de consensus, tandis que l’indice des services ressort à 54,6, contre 55 de consensus.

L’équivalent américain rate aussi les attentes. L’indice flash PMI composite américain du mois de septembre 2021 s’est établi à 54,5, contre 55,5 attendu. L’indice manufacturier se monte à 60,5, contre environ 61 attendu. L’indicateur des services déçoit lui aussi, à 54,4 contre 55.

L’emploi déçoit également encore avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close au 18 septembre, ressorties au nombre de 351 000, contre un consensus voisin de 325 000 et un niveau de 335 000 une semaine auparavant.

Enfin, le Conference Board, indicateur avancé de la confiance des consommateurs américains pour le mois d’août 2021, est ressorti en augmentation de 0,9% en comparaison du mois antérieur, contre +0,6% de consensus de marché et +0,8% pour la lecture révisée du mois antérieur.

On observe la même tendance en Allemagne, L’indice Ifo allemand du climat des affaires pour septembre est ressorti proche du consensus à 98,8, avec une composante des conditions actuelles de 100,4 inférieure aux attentes, mais une composante des anticipations supérieure au consensus à 97,3. Le consensus FactSet était de 98,7 pour l’Ifo, 101,9 pour la situation présente et 96,5 pour l’indice des anticipations. Quoi qu’il en soit, l’Ifo se dégrade quelque peu en septembre, puisqu’il était logé à 99,6 un mois plus tôt (lecture révisée). Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement pèseraient particulièrement, selon l’enquête de l’institut d’études économiques Ifo.

Finalement ce sont bien les deux seules statistiques positives de la semaine et après tout, si les consommateurs sont confiants, les marchés aussi !

Sur le front des valeurs les titres en retard depuis la fin des confinements prennent le relais, ainsi on retrouve Renault +6,87%, Safran +5,79% et Carrefour +5,64%. En revanche, peu de baisses, seule Vivendi se distingue en s’effondrant de 30,83%. Certains jugent qu’en introduisant UMG, Vivendi présente moins d’intérêt. UMG s’est d’ailleurs appréciée de 35,68% pour son premier jour de cotation.

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