« Sell in may and go away », mais pas pour tout de suite !
Cette semaine tout du moins aura eu raison du célèbre dicton de La City. Les marchés restent solides et toutes les velléités de baisse auront été instantanément stoppées. On notera par contre un retour de la volatilité. Rien que pour le CAC40 on dénombre 4 séances sur 5 avec des écarts de 1% ce qui n’était pas arrivé depuis trois mois.
Globalement, entre les résultats des sociétés et les différents indicateurs, la reprise semble bien actée. A présent les marchés se trouvent à la croisée des chemins, tiraillés entre la prise de bénéfices et la possible continuité du mouvement tant que les banques centrales pérennisent leurs mesures de soutien.
La volatilité de ces derniers jours témoigne bien de cette rivalité entre les « Bull » et les « Bear ». Ces derniers font toutefois face à des marchés gonflés à bloc depuis près de 6 mois. En début de semaine, ils ont pu profiter d’un coup de main de Janet Yellen, secrétaire au Trésor et ancienne présidente de la FED, qui a laissé entendre que la banque centrale pourrait relever ses taux d’intérêt en cas de surchauffe. Elle s’est rapidement ravisée, affirmant que l’inflation ne représentait pas une menace pour l’économie américaine et qu’elle ne préconisait ni ne recommandait une hausse des taux, étant plus que quiconque attachée à l’indépendance de la Réserve fédérale. Ce revirement de situation a permis aux marchés de reprendre leur marche en avant mais démontre néanmoins une nervosité avec laquelle il faudra composer.
En Europe la très forte expansion du secteur manufacturier a été confirmée avec le PMI qui reste bien orienté, en atteignant même son deuxième niveau le plus élevé depuis le début de cette série de statistiques en 1996. Le précédent record avait été atteint le mois dernier. Il s’est affiché à 62,9 en avril contre 63,3 attendus et 62,5 en mars.
Il en est de même pour le PMI Composite, indice de la croissance dans le secteur privé qui ressort à 53,8 contre 53,2 en mars.
Aux US le PMI manufacturier ressort certes en expansion mais bien plus faible qu’attendu. 60,7 contre 65 et 64,7 en mars.
L’ISM des services s’est lui aussi replié de manière inattendue, à 62,7 contre un consensus de 64,3.
Les commandes à l’industrie aux US a augmenté plus fort que prévu de 1,1% en mars 2021 alors que le consensus attendait une hausse de 0,7% contre +0,5 en février.
Le déficit commercial est quant à lui ressorti à -74,4 mds de dollars en mars contre -70,5 en février. Il est conforme aux attentes.
Les publications relatives à l’emploi aux US étaient particulièrement attendues aux Etats-Unis.
Le secteur privé a créé 742 000 postes en avril, après 565 000 en mars. Le consensus visait 800 000.
D’une manière plus générale 498 000 chômeurs supplémentaires ont été comptabilisés au cours de la semaine du 1er mai, moins que les 540 000 attendus et en baisse par rapport à la semaine précédente où 590 000 inscriptions avaient été enregistrées.
Par contre, grosse douche froide ce vendredi alors que les économistes attendaient presque 1 million de créations de postes non-agricoles le mois dernier, seulement 266000 ont été recensées.
Ce mauvais chiffre a eu pour conséquence la chute ponctuelle des emprunts américains à 10 ans tombant jusqu’à 1,4690% au plus bas depuis début mars.
Ainsi, ce vendredi nous a offert une séance volatile, les marchés étant partagés entre le manque de dynamisme de l’emploi, de la consommation à venir, et le signal d’alerte que ce chiffre envoie à la banque centrale. Bref, de quoi faire tourner les marchés en bourrique pour les semaines qui viennent…
Du côté des valeurs, encore beaucoup de publications de résultats dont Stellantis et Saint-Gobain qui affichent les plus fortes hausses, respectivement +8% et +7,33%. Leur CA au 1er trimestre est ressorti supérieur aux attentes et leur objectif de cours revus à la hausse par certains analystes.
En bas du palmarès il n’y a guère que Worldline qui se démarque quelque peu (-4%) en digérant son récent parcours.
