L’actu des marchés du 13 mai 2022

L’actu des marchés du 13 mai 2022

Cette semaine les marchés se seront doucement remis de la précédente, le tout dans une volatilité exacerbée par la guerre en Ukraine et les confinements en Chine. Que ce soit pour l’un ou pour l’autre, la situation s’enlise entrainant avec elle l’économie mondiale. Ces évènements sont le témoignage d’une époque devenue folle et où certaines consciences se réveillent, à l’image de ces centaines d’employés de l’usine Quanta, fournisseur principal d’ordinateurs Apple, qui se sont échappés d’un confinement devenu privatif de libertés. On retrouve ce paradoxe sur les places financières où les inquiets de l’inflation sont à la lutte avec les satisfaits des résultats suscitant l’incompréhension des algorithmes. Il en résulte de fortes amplitudes « intraday » quasi constantes sur la semaine, de 2% chaque jour en Europe atteignant même jusqu’à 3,5% pour l’indice des valeurs technologiques américaines.

Première conséquence de cette inflation, les taux obligataires qui ont atteint des niveaux plus vus depuis des années. En France, le consommateur déjà très impacté sur ses dépenses quotidiennes le ressent désormais sur les taux immobiliers. A titre d’exemple, depuis le 1er janvier, le taux d’emprunt fixe hors assurance sur 20 ans a augmenté de 40%.

Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la production en avril reste proche de ses plus hauts depuis 40 ans, +0,5% sur un mois et +11% en rythme annuel. C’est moins que les 11,5% de mars, mais c’est plus que ce visait le consensus (+10,7%). L’indice « core » a grimpé de 6,9% contre 7,1% en mars. L’indice des prix à la consommation (CPI), est lui ressorti en hausse de 8,3% sur un an, après +8,5% en mars, alors que les marchés espéraient un ralentissement plus marqué à 8,1%. L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, accélère sur un mois, à 0,6% contre 0,3% en mars, à un niveau au-dessus des anticipations des analystes. Ces chiffres devraient conforter la Fed dans sa politique de hausse des taux, avec un tour de vis de 0,5 point, voire 0,75 point lors de sa prochaine réunion, les 14 et 15 juin.

La confiance des consommateurs commence à être affectée, l’indice préliminaire de leur sentiment mesuré par l’Université du Michigan pour le mois de mai 2022 est ressorti à 59,1, loin du consensus qui se situait à 64 environ, après une lecture finale de 65,2 en avril.

Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage, publiées jeudi, se sont maintenues près de leur plus bas niveau depuis les années 1960. Elles ont atteint 203 000 sur la semaine close au 7 mai, en hausse de 1 000 par rapport à la semaine antérieure, alors que le consensus était positionné à 193 000.

En Europe, les investisseurs commencent à toucher du doigt les contours de la nouvelle politique monétaire de la BCE. Après les déclarations de plusieurs membres en faveur d’un premier relèvement des taux directeurs en juillet pour lutter contre l’inflation, la présidente de l’institution, Christine Lagarde, a pour la première fois jugé « plausible » cette hypothèse. La Banque centrale européenne pourrait ainsi commencer à relever ses taux d’intérêt dès le mois de juillet, a déclaré la présidente de l’institution, dans un discours prononcé à Ljubljana, pour les trente ans de la Banque centrale slovène. La BCE « va mettre fin » dans un premier temps à ses achats nets d’actifs « au début du troisième trimestre », soit juillet, puis « quelque temps après une première hausse de taux interviendra ».

La production industrielle a reculé de 0,8% en mars, en rythme mensuel, alors que les analystes attendaient un repli de 1%. Le mois précédent, elle avait diminué de 1,7%. Sur un an, la production a baissé de 1,8% (contre +0,5% en février), ce qui reste là aussi au-dessus des anticipations (-2%).

Sur le front des valeurs, STMicroelectronics reprend 8,96% grâce à de belles perspectives, elle est suivie de L’Oréal +5,21%. La valeur dont le secteur a été particulièrement plombé depuis le début de l’année, profite d’achats à bon compte. A l’inverse, dans les baisses, on retrouve Thalès qui elle, a surfé sur les inquiétudes entourant la guerre Ukraine et le souhait de certains pays de se remilitariser. Euroapi, la filiale de Sanofi qui a fait ces premiers pas en bourse la semaine dernière, finit en baisse de 4,03%. Le bilan aurait été davantage impacté si BlackRock n’avait pas franchi à la hausse les 5% du capital et des droits de vote.

Outre atlantique, nouvel épisode de la saga Twitter, dont le rachat a été suspendu « temporairement » par Elon Musk. L’entrepreneur dit vouloir vérifier que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5% du nombre d’utlisateurs, comme l’affirme le groupe à l’oiseau bleu. Après avoir plongé dans les échanges électroniques préalables à l’ouverture de Wall Street, le titre se reprend un peu à l’heure qu’il est par rapport au plus du jour, soit -8,15%  soutenu par un nouveau tweet d’Elon Musk : « Toujours engagé dans cette acquisition ».

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