Dix records consécutifs en clôture pour les actions européennes, 48e record de l’année pour les actions américaines… Voici le bilan de l’évolution des marchés à la fin de la deuxième semaine du mois d’août. Ni la hausse de l’inflation, ni la reprise de la croissance, ni les perspectives proches de resserrement monétaires des banques centrales, ni la diffusion du variant delta n’auront remis en question la tendance haussière des marchés à ce jour.
En matière de performance boursière 2021 en Europe, quatre secteurs enregistrent des hausses moyennes de l’ordre de 25% : la consommation cyclique, les services financiers, les valeurs industrielles et la technologie. Les trois premiers bénéficient de leur casquette cyclique, ce qui signifie qu’ils sont composés majoritairement d’entreprises qui profitent de la vigueur des PIB mondiaux, ou de la présence dans leurs rangs de dossiers jugés décotés. Le quatrième confirme le statut de secteur tout-terrain qui s’est bâti ces dernières années, puisque les valeurs technologiques ont tendance à bien se comporter dans toutes les configurations de marché constatées récemment.
En matière de baisse, cette année, les sociétés star de 2020 ont particulièrement pesé sur la côte. Le secteur de l’énergie se retrouve en queue de peloton du Stoxx Europe 600. Les norvégiens NEL et Scatec enregistrent des baisses de plus de 40%. Les leaders mondiaux de la production de turbines éoliennes, Siemens Gamesa, et des opérateurs de parcs d’énergies renouvelables, Orsted et Iberdrola, sont également parmi les sociétés les moins performantes en 2021 en Europe. Les sociétés de jeux vidéo, tel qu’Ubisoft, ou encore les sociétés dont l’activité est lié à la distanciation sociale, comme Teamviewer, Just Eat Takeaway ou Ocado, ont également enregistré des contre-performances cette année.
Aux Etats-Unis, le Sénat a validé avec une large majorité (69 pour vs 30 contre) le plan de relance en infrastructures de 1000 MM$ (dont 550 MM$ de dépenses nouvelles). Il s’agit là d’une nouvelle victoire pour Joe Biden afin de reconstruire et relancer l’économie américaine ces prochaines années, ce qui porte le dollar face aux principales devises (1 € = 1,172 $). Le plan doit encore être validé par la Chambre des représentants (qui est en congé d’été jusqu’en septembre) mais la présidente démocrate Nancy Pelosi a conditionné son vote à celui de la prochaine enveloppe de 3500 MM$ en « capital humain » (éducation, famille, santé, climat) au Sénat. L’enveloppe de ce dernier a été votée, à la majorité le jour d’après, permettant d’entamer les débats autour des deux plans.
Un nouveau signal encourageant quant à un prochain début d’accalmie de la hausse des prix a été donné cette semaine par le taux d’inflation CPI, avec un indicateur en ligne avec les attentes à +5,4% en glissement annuel contre +5,3% attendu avec +0,5% en glissement mensuel, après +0,9% en juin. Ces chiffres restent certes élevés, mais la dynamique ralentit dans plusieurs segments tels que les biens durables (notamment les voitures usagées), les services de transports ou la santé, confortant l’idée d’un caractère transitoire du pic inflationniste. Ces données devraient permettre à la Fed de sortir progressivement de sa politique monétaire accommodante.
Enfin, des mesures sanitaires restrictives refont leurs apparitions suite au déploiement du variant delta. Les pays qui ont un fort taux de vaccinations s’en sortent mieux avec des taux d’hospitalisation plus faibles. De plus, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonce le lancement d’essais cliniques dans 52 pays pour tester l’efficacité des anti-inflammatoires comme potentiels traitements contre la Covid-19. Les traitements testés sont aujourd’hui utilisés pour traiter le paludisme, certains cancers, ou encore des maladies touchant le système immunitaire comme la maladie de Crohn.
