L’actu des marchés du 14 octobre 2022

L’actu des marchés du 14 octobre 2022

Une semaine volatile sans trop de volumes.

Une fois encore les statistiques relatives à l’inflation auront été scrutées par les marchés. Ceci nous aura donné des séances avec des retournements de tendance assez spectaculaires, à l’image de celle de jeudi. En effet, en l’espace de dix minutes notre indice a été capable de s’effondrer de 2,79% avant de les reprendre dans l’heure qui a suivi. Cet excès nous le devons essentiellement aux « algo », ces robots utilisés dans le trading, et dont le traitement de l’information est instantané. Il n’en demeure pas moins que la tendance naturelle des marchés a repris ses droits, laissant les analystes se gratter la tête face à cette soudaineté. Et que ce soit l’homme ou la machine, la situation actuelle reste difficile à analyser, face à des Banques centrales qui écrivent l’histoire chaque jour. En effet, résorber une inflation provoquée par une pandémie sans précédent, et une guerre en Ukraine qui s’éternise, en enrayant de manière passagère la croissance, est un jeu d’équilibriste au milieu duquel les acteurs économiques s’y perdent. Ainsi là où une bonne nouvelle n’en est finalement pas une et une mauvaise en est une bonne, le tout dans une nuance qui doit s’ajuster chaque jour, vous comprendrez que les semaines boursières ont de quoi « planter » les analystes les plus aguerris.

Pour ne rien arranger mardi, le FMI a fait part de ses inquiétudes, concernant la hausse rapide des taux qui pourrait alimenter un désordre économique global. Le Fonds monétaire international craint ainsi, que ce contexte de détérioration de la liquidité du marché, ne pose un risque en termes de stabilité financière. Néanmoins, l’institution a aussi expliqué que les banques centrales devraient poursuivre la normalisation monétaire pour lutter contre l’inflation. Dans la foulée les trois indices américains (Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq) ont touché leurs plus bas de deux ans dont le seuil symbolique des 10 000 points pour le Nasdaq.

La Fed n’a pas été plus rassurante avec la publication de ses minutes. Ce document a montré que ses membres étaient préoccupés par la persistance d’une inflation élevée. Ils estiment par ailleurs que le recul des prix nécessitera probablement un affaiblissement du marché du travail.

Les statistiques ont donc fait tourner en bourrique les places financières cette semaine. Les prix à la production aux États-Unis ont progressé en septembre de 0,4% contre 0,2% le mois précédent. En glissement annuel, l’indice des prix grimpe de 8,2%, contre 8,1% de consensus de marché et 8,3% un mois auparavant. Les prix à la production Core (hors alimentation et énergie) ont eux augmenté de 0,3%, conformément aux attentes. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,6% par rapport au mois précédent, contre 0,4% de consensus. Sa hausse sur un an se situe à 6,6%, contre 6,5% de consensus.

Les ventes au détail ont été stables en septembre, contre une hausse attendue de 0,2% et 0,4% (révisé de 0,3%) en août. Les ventes au détail hors automobile et essence ont augmenté de 0,3% en septembre 2022, contre 0,6% (révisé de 0,3%) en août.

Enfin, 228 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées la semaine dernière aux Etats-Unis, un niveau supérieur au consensus de 225 000.

Il est à noter que les marchés US anticipent désormais une probabilité de 85,6% pour une hausse de 75 points de base des taux de la Fed en novembre. La probabilité de deux nouveaux relèvements de 75 points d’ici la fin de l’année est à 62%. 2 ans et 10 ans américains atteignent des niveaux plus vus depuis 15 ans, à savoir 4,52 et 4,07.

Dans la zone euro et dans l’Union européenne, en août 2022, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a augmenté respectivement de 1,5% et de 1,1% par rapport à juillet 2022. Cette remontée intervient après une baisse en juillet de 2,3% dans la zone euro et de 1,5% dans l’UE.

Enfin, en France, l’indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,6 % sur un mois, après +0,5 % en août. Les prix des services se contractent (-1,5 % après +0,3 %), et pour le troisième mois consécutif, les prix de l’énergie baissent dans le sillage de ceux des produits pétroliers. Les prix des produits manufacturés (+0,9 % après +1,8 %) et ceux de l’alimentation (+1,1 % après +1,7 %) ralentissent. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 5,6 %, après 5,9 % en août.

Du côté des valeurs le rebond de cette semaine affecte tous les secteurs. On retrouve en tête Alstom +5,19%, Airbus +5% et Essilor +4,58%.

Les baisses sont très rares, il n’y a guère que STMicro qui se démarque en abandonnant 4,62%. La société se retrouve avec ses pairs au cœur d’une guerre technologique entre les Etats-Unis et la Chine. Depuis le début du mois, les actions des producteurs de semi-conducteurs ont fortement chuté après l’annonce par Washington de restrictions drastiques de ses exportations de puces électroniques vers la Chine. Même si elles sont utilisées aujourd’hui dans tous les domaines, une des premières applications majeures des puces est le système de guidage de missiles. Les Etats-Unis semblent réservés à l’idée de fournir son voisin chinois en précieux composants, à fortiori en cette période de tensions géopolitiques…

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