L’actu des marchés du 20 novembre 2020

L’actu des marchés du 20 novembre 2020

La situation sanitaire américaine est de plus en plus inquiétante, avec 200 000 contaminations et 2 000 morts au cours des dernières 24 heures, un seuil qui n’avait pas été atteint depuis mai. Dans ce contexte, les Américains sont invités à limiter au maximum leurs déplacements pour les fêtes de Thanksgiving qui ont lieu le 26 novembre, tandis que les Etats continuent de renforcer leurs restrictions à l’instar de la mise en place d’un couvre-feu d’un mois entre 22h et 5h du matin en Californie.
Outre la question sanitaire, Donald Trump refuse toujours d’accepter sa défaite alors même que la Géorgie a confirmé la victoire de Joe Biden après un recomptage des voix et que la plupart de ses recours engagés dans les différents Etats sont rejetés par les tribunaux. Pour autant, la bataille juridique de Donald Trump complique toujours plus la transition avec l’administration Biden et la validation d’un compromis budgétaire.
Sur ce point, le secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré hier qu’il ne prévoyait pas de prolonger plusieurs programmes de prêts d’urgence en partenariat avec la Fed au-delà de la fin d’année (ils expirent le 31 décembre). Il aurait demandé à la Fed de restituer au Trésor les fonds non utilisés alloués par le Congrès pour le fonctionnement des programmes (455 MM$) afin de les réallouer. Cette annonce été immédiatement critiquée par la Fed, pointant l’importance de ces outils d’urgence pour soutenir une économie de plus en plus fragilisée, comme l’a rappelé hier le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan.
Pour la Fed, le retrait des programmes de prêts d’urgence pourrait la contraindre à frapper plus fort avec des outils moins précis tels que des achats de dettes souveraines. Cela maintiendra les taux souverains à un niveau durablement faible, continuant de soutenir le secteur immobilier américain qui tire son épingle du jeu ces derniers mois.

En Europe, si les discussions concernant le plan de relance et ses blocages semblent s’être déroulées « dans le calme », aucune avancée n’est à constater. Néanmoins, Bruxelles ne manque pas d’arguments pour essayer de ramener la Pologne et la Hongrie vers une adoption du plan de relance de 750 MM€ malgré la nécessité de respect de l’Etat de droit. En premier lieu, les pays européens commencent à évoquer la possibilité de faire sans eux, pour accélérer la mise en place de la relance en 2021. Cela semble surtout être un avertissement tant le message sur l’unité européenne, à quelques semaines du Brexit, serait dommageable.
Les négociations autour du Brexit rencontrent des arrêts de jeu. Aujourd’hui, c’est pour cause de coronavirus. La partie vient d’être suspendue. Un membre de l’équipe de négociation de l’UE a été testé positif. Michel Barnier a renvoyé tout le monde « pour une courte durée ».
Après près de 10 ans de négociations, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et tous les membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) se sont enfin mis d’accord sur une zone de libre-échange. Cette dernière regroupe 29,7% de la population mondiale, 28,9 % du PIB mondial et 27,4 % du commerce mondial.

Du coté des valeurs, suite à une nouvelle fraude comptable d’une entreprise chinoise, la SEC (régulateur et contrôleur américain des marchés financiers), monte un plan d’urgence pour potentiellement s’octroyer le droit de-lister les entreprises chinoises des indices américains dans le but de protéger les investisseurs. La SEC craint que d’autres entreprises chinoises cotées au US ne manipulent leurs chiffres et que l’investisseur local soit trompé.
Berkshire Hathaway, la société d’investissement cotée du célèbre Warren Buffett, n’avait jusqu’en 2020 jamais distribué de dividendes et jamais racheté ses propres actions. La philosophie était simple : une entreprise et ses actionnaires ont toujours intérêt à réinvestir leurs profits. Mais cette année, la société croule sous une montagne de cash (147, 5 milliards de dollars) et manque, paraît-il, d’opportunités de réinvestissement. Berkshire Hathaway a donc cédé et finalement racheté ses propres actions pour 16 milliards de dollars : elle a misé sur elle-même. Sa capitalisation boursière tourne autour de 530 milliards de dollars aujourd’hui.
Airbnb, au sein d’un des secteurs les plus massacrés de la crise, prévoit son introduction en Bourse (IPO) pour la fin d’année. Le timing ne semble pas idéal. En avril, Airbnb levait en urgence 2 milliards de dettes. Il compte lever 3 milliards de capital avec cette IPO.

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