Trente pièces d’argent !
C’est le prix pour lequel Judas aurait trahi Jésus en le livrant aux grands prêtres de Jérusalem. Cet acte immoral vaudra à la Finance d’être un jour chômé le Vendredi saint.
C’est donc une semaine de 4 jours qui aura largement suffi au CAC40 pour réattaquer dès lundi les 6000 points et finir au-dessus de 6100 ce jeudi. Exactement 6102,96 soit une hausse de 1,90% sur la semaine. Nos voisins allemands dont le DAX accélère de 2,43% relève un peu la moyenne de l’Euro Stoxx qui finit la semaine à +2,05%. Ni plus ni moins les plus hauts enregistrés sur ces trois indices. Aux Etats-Unis, le Nasdaq se distingue en reprenant 2,6% et le S&P500 atteint un nouveau record avec une hausse de 1,14%.
Le début de semaine révélait l’affaire Archegos Capital Management qui a dû se débarrasser de 30 milliards d’euros de positions pour rétablir sa couverture. On apprenait que les banques qui lui avaient prêté de l’argent comme Crédit Suisse et le japonais Nomura allaient perdre des milliards. Elles se sont respectivement écroulées de 18,6% et 20,7% sur la semaine. L’effet de contagion sur le secteur a été net lundi mais vite effacé par l’optimisme ambiant.
Il n’est finalement plus question que de reprise économique, les liquidités abondent de par le monde, en témoigne le plan d’investissement américain dans les infrastructures. Après le plan de relance à 1900 milliards approuvé par le congrès début mars, Joe Biden propose d’investir 2300 milliards de dollars pour réparer 10 000 ponts, plus de 30 000 kilomètres de routes, des aéroports mais aussi pour les soins aux américains âgés et handicapés tout en s’attaquant aux inégalités raciales et au dérèglement climatique avec les voitures électriques notamment. De l’emploi en perspective accompagné d’un déficit américain colossal, au plus haut niveau depuis la seconde guerre mondiale et qui devrait encore se creuser de 30% cette année.
L’annonce du 3ème confinement français n’a pas eu non plus d’impact négatif. Pourtant les conséquences ne sont pas neutres, avec 150 000 établissements fermés, le coût total des aides du fonds de solidarité, du chômage partiel pour l’Etat et des exonérations de cotisations sociales va s’élever à 11 milliards d’euros rien que pour le mois d’avril.
Bref pour le moment il n’est pas question de régler la note mais plutôt de profiter à plein de la nette amélioration de la confiance des consommateurs et de l’activité manufacturière.
Aux US la confiance des consommateurs américains est ressortie en nette hausse. L’indice du Conférence Board s’affiche à 109,7 en mars contre 90,4 en février. Il est supérieur aux prévisions et au plus haut sur un an.
L’indice ISM manufacturier de mars est ressorti à 64,7 après 60,8 en février, le consensus Reuters attendait 61,30.
L’activité manufacturière en zone euro a enregistré une croissance record en mars en ressortant à 62,5 contre 57,9 en février. Le taux d’expansion s’est hissé à son plus haut niveau depuis le lancement de l’enquête il y’a presque 24 ans.
Plus précisément, la croissance dans le secteur manufacturier a été plus forte que prévu en France en mars. L’indice des directeurs d’achat pour ce secteur est ressorti à 59,3 contre 56,10 en février.
Même dynamique en Allemagne où le rythme de croissance du secteur manufacturier a été confirmé en mars. Il est ressorti à 66,6 contre 60,7 en février. Là aussi il s’agit d’un niveau record.
En Chine l’activité manufacturière a progressé à son rythme le plus rapide en trois mois. L’indice PMI a grimpé à 51,9 contre 50,6 en février.
Une petite déception sur l’emploi outre atlantique qui n’en a créé « que » 517 000 contre 550 000 de consensus. Il reste toutefois au plus haut depuis 6 mois.
Par ailleurs semaine calme pour le WTI et le Brent qui reprennent moins de 1% après la réouverture du canal de Suez.
Les bons du trésor n’ont pas non plus fait parler d’eux, même s’ils ont repris des couleurs en restant sur des niveaux élevés.
Du côté des valeurs, on notera un évènement peu commun à la Bourse de Paris ce jeudi. En effet, la séance a été animée par la hausse de 27,58% de Solutions 30, le leader européen des solutions pour les nouvelles technologies. La valeur avait dévissé en janvier suite à des accusations de fraude. Ces dernières se sont avérées infondées après un audit. C’est par contre au tour d’Atos le spécialiste de services informatiques de s’effondrer de 13% suite à une anomalie dans ses comptes.
Bon week-end Pascal et bon confinement !
