L’actu des marchés du 19 mars 2021

L’actu des marchés du 19 mars 2021

Les semaines passent et se ressemblent. Les thèmes à la mode le sont restés, l’actualité s’étant partagée entre l’évolution de la pandémie et la remontée des taux.

Dès lundi, la Covid-19 a ravivé les inquiétudes du marché avec la suspension dans une quinzaine de pays européens, du vaccin AstraZeneca. Leurs autorités sanitaires lui reconnaissent un lien avéré avec l’apparition de caillots sanguins. Les doutes seront levés jeudi par l’Agence Européenne du Médicament (EMA), emboitant le pas de l’OMS qui s’était déjà prononcée favorablement.

Parallèlement à ce débat, nous nous sommes résignés à constater une accélération des cas en France, en Italie mais aussi, dans des pays sortant à peine du confinement, comme l’Allemagne. La France, dont de nombreux services de réanimations sont débordés, a dû se résoudre à confiner la capitale et quinze autres départements. Il semblerait que l’on tende vers ce que nous voulions éviter à tout prix. En effet, alors que la pandémie aurait déjà couté près de 200 milliards d’euros à la France, ces nouveaux confinements devraient alourdir la note.

C’est finalement ces dernières actualités qui auront ouvert le chemin de la baisse aux places financières vendredi, les Etats-Unis et l’Europe ayant montré jusqu’alors une résistance sans failles. A 14h ce même jour, c’est au tour des agences fédérales de réglementation bancaire d’enfoncer le clou, en rappelant la fin du ratio de levier supplémentaire, au 31 mars. Concrètement, il s’agissait d’une modification temporaire permettant plus de souplesse aux institutions de dépôt pour accorder des crédits aux ménages et aux entreprises pendant la pandémie.

Mardi, nous prenions connaissance des ventes au détail aux États-Unis qui ont baissé plus que prévu en février, en raison de la vague de froid qui a balayé une grande partie du pays. Elles devraient rebondir dans les mois à venir grâce à l’adoption du nouveau plan de relance et ses aides financières directes aux ménages américains.

L’intervention de Jerome Powell, mercredi, a joué son rôle habituel en apaisant les marchés. Le patron de la FED s’est dit prêt à conserver les taux bas au moins jusqu’en 2023 et a relevé ses prévisions de croissance du PIB 2021 de 4,2% à 6,5% et abaissé celle du chômage à 4,5% contre 5% auparavant.

Bon indice également de l’activité manufacturière dans la région de New York « Empire State » à 17.4 contre 14,5 attendu après 12,1 en février.

Du côté du chômage, toujours outre atlantique 770 000 inscriptions ont été enregistrées au cours de la semaine du 13 mars, un nombre supérieur au consensus Reuters de 700 000. Le chiffre de la semaine précédente a été relevé de 13 000 à 725 000.

Déception aussi sur les mises en chantier qui ont chuté de 10,3% à 1,421 million en rythme annualisé, en février, toujours en raison de la vague de froid. Ce repli est plus marqué qu’attendu puisque le consensus Reuters les donnait à 1,56 million.

Pour le deuxième sujet brûlant de la semaine, à savoir l’inflation, la FED a donné un avis plutôt rassurant sur son caractère temporaire. Dans la zone euro, l’inflation en février a été confirmée à 0,9% en rythme annuel. Il n’en demeure pas moins que les taux 10 ans US et des deux premières puissances européennes finissent au plus haut de la semaine.

Enfin, le pétrole a fortement baissé cette semaine pour afficher une baisse de 7% sur 5 jours. Total en pâtit et dévisse de près de 5% cette semaine. Elle est accompagnée de CGG et TechnipFMC qui reculent de plus de 11%. Même constat pour Vallourec qui perd plus de 8%.

Avec l’embellie attendue de l’économie, ce sont une fois de plus les valeurs technologiques qui souffrent. En effet, pour les investisseurs, ces groupes technologiques sont sensibles à la hausse des taux et à l’inflation, car cela rognerait leurs bénéfices futurs et renchérirait leurs besoins en investissements.

Par conséquent, sur notre marché les plus fortes baisses sont pour Worldline -6.10% et hors CAC, Akka Technologies qui perd plus de 20% avec notamment la publication d’une perte nette de 168.8 millions d’euros en 2020 en raison de la pandémie contre un profit de 73 millions un an plus tôt. Elle est suivie de près par Actia Group qui rend plus de 13% pénalisée par la pénurie mondiale de composants électroniques. La société n’exclut pas d’arrêter certaines lignes de production.

Les hausses sont rares en raison de notamment de la dernière séance de la semaine. Le CAC 40 a retracé 1.07%, ce qui est peu ou prou sa performance hebdomadaire.  On retrouve Sanofi qui prend 4.73% suivie de STMicroelectronics avec 3.97%.

Le SP500 se sera montré lui aussi particulièrement résistant davantage que le Nasdaq, en première ligne face à la hausse des taux. L’indice des technologiques américaines marque le pas, et semble parti pour perdre 1% sur la semaine, aidé par Tesla qui lâche encore un peu plus de 7% à cette heure.

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