L’actu des marchés du 28 janvier 2022

L’actu des marchés du 28 janvier 2022

Une semaine haute en couleur avec un Vix qui a retrouvé dans ses excès, des niveaux plus vus depuis 2020 ! Celui qu’on se plait à surnommer « indice de la peur » aura eu de quoi s’alimenter entre l’Ukraine et la Fed.

Sur le dossier de l’Ukraine, Washington a ordonné l’évacuation des familles de diplomates américains en poste à Kiev, tandis que les pays membres de l’Otan ont placé leurs armées en état d’alerte et ont décidé d’envoyer des renforts en Europe de l’Est, dont des navires de guerre et des avions de combat, alors que l’Ukraine et les pays occidentaux s’inquiètent d’une possible attaque russe. Ce vendredi l’heure semblait plutôt à l’apaisement alors que Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone.

Quant à la Fed, elle a implicitement confirmé son intention de relever son principal taux directeur dès le mois de mars. Jerome Powell a même ouvert la porte à deux hausses supplémentaires lors des réunions de mai et juin. Il juge que l’économie a retrouvé son taux de croissance potentiel, le marché du travail a recouvré sa pleine santé et les sociétés parviennent, globalement, à supporter l’inflation du coût des intrants. L’accélération significative de la croissance américaine au quatrième trimestre, +6,9% après +2,3% au troisième trimestre, lui donne raison.

Les marchés ont aussi pris connaissance des nouvelles prévisions économiques du FMI, qui a révisé en nette baisse la croissance mondiale pour 2022, en particulier aux Etats-Unis (4% cette année au lieu des 5,2% espérés) et en Chine (4,8% contre 5,6%). Elle devrait plafonner cette année à 4,4% contre 4,9% prévu en octobre 2021. Les facteurs de risque abondent, note le FMI, citant les incertitudes liées au Covid-19, l’inflation, les problèmes de « supply chain », la crise immobilière chinoise et bien sûr, la hausse attendue des taux directeurs de la Fed.

Pour les autres statistiques américaines, l’indice PMI composite des Etats-Unis est ressorti à 50,8 seulement en janvier, contre 56,7 de consensus de marché. L’indicateur manufacturier s’est établi à 55, contre 57 de consensus, et l’indice des services a été de 50,9, contre 55 de consensus. Ces chiffres signalent donc un net ralentissement de l’expansion américaine au mois de janvier, lié aux perturbations provoquées par la vague Omicron du coronavirus.

L’indice d’activité nationale de la Fed de Chicago a lui aussi déçu en décembre à -0,15, contre un consensus de 0,25 et un niveau révisé (en hausse) à 0,44 en novembre. L’indicateur ressort donc dans le rouge, ce qui signale une expansion inférieure à la normale en fin d’année dernière.

L’indice de confiance des consommateurs mesuré par le Conference Board est ressorti supérieur aux attentes en janvier à 113,8, contre 111,9 de consensus, même s’il recule par rapport à décembre (115,2). L’enquête montre que les Américains restent inquiets de l’inflation mais à un moindre degré que les deux mois précédents, malgré un bond de 7% de l’indice des prix à la consommation en décembre.

L’indice manufacturier régional de la Fed de Richmond a plongé à 8, presque deux fois moins élevé que prévu, contre 16 un mois avant. Il traduit donc un net ralentissement de l’activité manufacturière dans la région considérée.

Enfin, les inscriptions au chômage sont reparties à la baisse aux Etats-Unis après plusieurs semaines de légère hausse. Elles ont atteint 260 000 la semaine dernière, en repli de 30 000 par rapport à la semaine antérieure, alors que le consensus était positionné à 265 000.

Dans la zone euro, les indices d’activité sont ressortis proches des attentes en janvier, l’indice composite ressortant à 52,4, en repli modéré par rapport à décembre (53,3). L’indice manufacturier s’est élevé à 59 (contre 58 en décembre), mais l’indice des services a souffert d’Omicron, tombant de 53,1 à 51,2.

Tout naturellement les valeurs pâtissent de cette semaine défavorable. Avec le lundi noir (-4%) que nous avons connu le bilan aurait pu être catastrophique, nous finissons toutefois sur un repli de 1,45% sur 5 jours qui reste meilleur que les -2,17% de l’Eurostoxx.

Au sein du CAC40 on enregistre toutefois de belles hausses comme Orange +5,81% avec la nomination de sa nouvelle directrice générale Christel Heydemann, suivie de Renault +3,77%, la société a dévoilé son plan stratégique cette semaine. Les investisseurs ont été rassurés par l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi que son président a jugé « incassable » et les 23 milliards d’euros d’investissement sur 5 ans.

Les baisses sont nombreuses, les plus pénalisées sont les plus belles performances de 2021. Nous l’avons déjà vu en début d’année avec le luxe, c’est à présent les technologiques qui prennent le relais en raison notamment de la hausse des taux. Dassault Système -8,81%, (Saint-Gobain, -8,23%), Worldline -6,73.

La palme dans l’indice élargi revient à Orpéa, vous n’êtes sans doute pas passés à côté de l’info, tant le tapage médiatique est sans précédent. La société a vu fondre sa valorisation de 53% soit 2,5 milliards d’euros. La cause, un recueil journalistique dénonçant entre autres, des cas de maltraitance. Les conséquences sont difficiles à évaluer, mais il nous faut garder la tête froide sans pour autant minimiser ces révélations. Orpéa c’est le leader européen de la prise en charge globale de la dépendance, 250 000 résidents chaque année, 70 000 salariés et un patrimoine immobilier évalué à 7 milliards d’euros. Même si certains faits remonteraient à plus de 3 ans, nous sommes dans une situation sanitaire excpetionnelle dans laquelle les Ephad ont eu fort à faire pour satisfaire à la fois les règles sanitaire, la sécurité et la santé à la fois de leurs personnels et de leurs patients. Bref un casse-tête à démêler. Dans l’immédiat, l’exploitant de maisons de retraite a mandaté deux cabinets reconnus, pour évaluer les allégations contre leur groupe.

Nos News