Entre la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, la 4ème vague de Covid-19, la volonté du président chinois Xi Jinping d’ « ajuster les revenus excessifs » et le dernier procès-verbal de la réunion de la FED, les marchés n’auront pas eu les armes nécessaires cette semaine pour préserver leurs niveaux stratosphériques. Cependant, malgré un bilan hebdomadaire catastrophique, le CAC n’efface que les deux semaines précédentes de hausse.
Dès lundi, le ton était donné. Les chiffres de la production industrielle chinoise et des ventes au détail, ainsi que l’indice manufacturier « Empire State » dans la région de New York se sont affichés en fort repli en raison notamment du variant Delta. Ce dernier est ressorti à 18,30 en août 2021 contre 43 en juillet et un consensus Briefing.com de 26.
D’autres chiffres décevants ont suivi outre atlantique.
Les ventes de détail du mois de juillet 2021 sont ressorties en retrait de -1,1% en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de marché de -0,2% et une lecture révisée à +0,7% un mois auparavant. L’indice du marché immobilier américain de la National Association of Home Builders pour le mois d’août est ressorti à 75, en forte baisse, contre 80 un mois avant et 80 également pour le consensus de marché.
Les mises en chantier de logements aux Etats-Unis pour le mois de juillet ne font pas exception et ont reculé de 7%, ressortant sur un rythme de 1,534 million d’unités (1,61 million de consensus et 1,65 million un mois plus tôt).
Enfin l’indice d’activité manufacturière de la Fed de Philadelphie est ressorti à 19,4 en juillet 2021. Le consensus Reuters tablait sur 23 après 21,9 en juillet.
En milieu de semaine, le compte-rendu de la réunion du Comité monétaire de la Fed des 27 et 28 juillet, était particulièrement attendu. Les responsables de la Banque centrale restent divisés sur le moment le plus opportun pour commencer à réduire les achats d’actifs de l’institution.
Ceux, favorables à un resserrement rapide des conditions monétaires, mettent en avant les risques que l’inflation continue à s’accélérer, tandis que les responsables plus attentistes souhaitent observer encore l’évolution des données économiques, au regard notamment du variant Delta.
Le mois précédent Jerome Powell avait évoqué l’idée que deux mois d’amélioration de l’emploi lanceraient le « tapering » que les marchés redoutent tant. Selon le dernier rapport, 348 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées au cours de la semaine du 14 août, contre un consensus Reuters de 363 000 et après 377 000 (chiffre révisé de 375 000) la semaine précédente.
Les autres statistiques de la semaine sont plutôt favorables. Aux Etats-Unis, l’indice des indicateurs avancés du Conference Board a progressé de 0,9% en juillet 2021, après avoir augmenté de 0,5% en juin (chiffre révisé de +0,7%). Le consensus Briefing.com était de +0,8% pour juillet. La production industrielle américaine pour le mois de juillet a augmenté de 0,9% en comparaison du mois précédent, selon la Fed ce jour. Le consensus était de +0,4%. En juin, la production avait augmenté de 0,2% selon les données révisées aujourd’hui. La production manufacturière du mois de juillet a grimpé quant à elle de 1,4% par rapport à juin (+0,5% de consensus et -0,3% un mois plus tôt). Le taux d’utilisation des capacités est ressorti à 76,1% (75,7% de consensus et 75,4% un mois auparavant).
Du côté du pétrole, les dernières données de l’agence américaine de l’énergie montrent que les stocks aux Etats-Unis ont chuté de 3,234 millions de barils la semaine passée, soit trois fois plus que le repli attendu par les analystes (1,055 million). La semaine précédente, ils avaient reculé de 0,447 million de barils. Les stocks d’essence ont progressé de 0,696 million de barils, alors qu’ils étaient attendus en baisse de 1,671 million. Sur la semaine Brent et WTI perdent respectivement 6 et 7%.
En zone euro, la croissance au 2e trimestre a été confirmée à +2% par Eurostat en matinée. Il s’agit d’un net rebond par rapport au repli de l’activité de -0,3% observé au cours des trois premiers mois de 2021. En glissement annuel, le PIB, corrigé des variations saisonnières, affiche un gain de +13,6% (+13,7% annoncé précédemment).
L’inflation annuelle dans la zone euro est confirmée au-dessus de l’objectif de la BCE en juillet. Elle s’établit à 2,2% en juillet, en hausse par rapport au taux de 1,9% du mois précédent.
L’indice britannique des prix à la consommation a augmenté un peu moins que prévu (+2% en juillet en glissement annuel, +1,8% pour le CPI ‘core’).
En ce qui concerne les valeurs, la palme des plus fortes baisses revient au secteur du luxe, l’actualité du deuxième marché mondial de l’industrie du luxe les impactant en priorité. Kering dévisse de 17,24%, LVMH 12,50% et Hermès -8,31%.
A la hausse, Sanofi s’adjuge 3,66% de hausse, elle est suivie de Engie et Vivendi, respectivement +3,49% et +3,25%.
