La semaine dernière a été une fois de plus marquée par la poursuite de la remontée des taux.
Alors que les deux premiers jours de la semaine laissaient entrevoir une accalmie sur les 10 ans US et Européens, le milieu de la semaine marqua une inversion de tendance avec un rebond qui perdurera jusqu’à vendredi.
Même si les niveaux de vendredi dernier ne sont pas atteints pour le rendement français qui reste légèrement sous 0 à -0.055, on observe l’effet inverse pour le 10 ans américain qui rejoint des niveaux plus vus depuis le début de la pandémie à savoir 1.577.
Mardi, la BCE se voulait rassurante en se disant prête à combattre la remontée des taux pour protéger la reprise. Un ton d’ailleurs opposé à celui du président de la FED jeudi, qui décevait quelque peu les marchés en ne laissant entrevoir aucune mesure supplémentaire à court terme.
Ainsi, le 1er jour de la semaine, les bourses européennes prenaient un bel élan qui ne fut freiné que mercredi avec la hausse des indices des prix en zone euro et US. Un doute aurait pu s’installer lorsqu’on découvrait le lendemain que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé moins d’emplois que prévu en février. Ces chiffres suggéraient que le marché du travail peinait à retrouver sa dynamique d’avant crise. En effet, les économistes attendaient 177000 créations de postes les chiffres de janvier ayant été révisés à 195000 contre 174000 annoncés initialement.
La fin de semaine efface littéralement ces inquiétudes après la publication de l’emploi non-agricole bien plus vigoureux qu’attendu.
Alors que 200 000 créations étaient attendues, l’économie américaine en a généré 379 000. Le secteur privé a créé 465 000 emplois grâce aux loisirs et à l’hôtellerie. Le déficit commercial s’aggrave en passant au-dessus de 68 milliards de dollars en janvier.
Tout n’est pas à relativiser, le déficit commercial américain s’aggrave en passant au-dessus de 68 milliards de dollars en janvier.
Du côté des bonnes nouvelles, les marchés prenaient connaissance lundi des bons chiffres de l’activité manufacturière en Europe, de l’adoption par la chambre des représentants du plan de relance américain et de l’autorisation de La FDA pour la commercialisation du vaccin à dose unique contre la Covid de Johnson & Johnson
C’est d’ailleurs la seule nouvelle marquante qui fit écho à la pandémie cette semaine. A ce sujet les admissions en réanimation ont augmenté légèrement toute la semaine en France sans atteindre pour autant les chiffre des deux confinements précédents.
Dernier événement majeur pour les 5 jours de cotation, la flambée des cours du pétrole. Alors que la précédente réunion de l’OPEP+ élargie à 23 pays dont la Russie, s’était soldée par la décision d’une légère ré-augmentation de la production à partir de février, l’Arabie Saoudite a surpris tous les acteurs en réduisant sa production. Depuis cette annonce, le WTI comme le Brent se sont envolés de plus de 10% depuis.
Par conséquent, lundi fut la plus belle séance haussière de la semaine, l’Euro-Stoxx prenant 1.93%, 2.38% pour le SP500 et le Nasdaq s’envolant de 3.01%. En France, la palme revint au secteur aérien, Airbus finissant en hausse de près de 5% suivie par Safran +3.53%.
Sans la séance de vendredi aux US nous aurions continué à assister à un désintérêt pour les valeurs technologiques en faveur des industrielles et des financières. Mercredi et Jeudi le Nasdaq perdait 1.68% et 2.11% mais vendredi, alors que les indices US évoluaient en territoire largement négatif jusqu’à la clôture des marchés européens, S&P500 et Nasdaq se sont retournés pour finir largement positifs. Respectivement +1.85% et +1.55%.
L’actualité sur les taux a une fois encore, eut une incidence positive sur les bancaires notamment sur la séance de mercredi durant laquelle BNPParibas et Société Générale ont pris +3.62, Crédit Agricole +2.46%.
De son côté Renault a profité d’une recommandation d’UBS qui passe de Neutre à Acheter avec une target qui passe de 22€ à 54€. Elle finit la séance de mercredi en hausse de 5.21% de plus que la veille. Le bilan hebdomadaire n’est que de 3.83%.
Avec la hausse du WTI et du Brent tout le secteur est entraîné dans cette dynamique. On notera la belle performance de Total qui dépasse 41€ en séance, un niveau plus vu depuis le 21 février 2020. Elle prend 6.77% sur la semaine. CGG remonte également de plus de 15%, le management ayant précisé vendredi s’attendre à une reprise cette année. Elle est suivie par Technip avec plus de 9% de hausse.
Le dernier jour de la semaine Air France dévisse de 6.13% et Airbus de 4.87%.
