DEBUT DU SECOND SEMESTRE DANS LA TOURMENTE
Chute généralisée des bourses en ce début de semestre et ce, juste avant le début des publications. Ces lourds décrochages interviennent sur fond de brusque remontée des taux et du spectre de récession des économies.
Le CAC40 a perdu ce jeudi 3.13% (- 4.3% sur les 4 premières séances de la semaine) , seconde plus mauvaise séance en un an, faisant suite au ton particulièrement agressif des propos de la FED américaine la veille.
En effet, lors des « minutes » de la FED, il a été confirmé que des nouvelles hausses de taux étaient à prévoir, pas plus tard qu’au mois de juillet pour commencer.
Conséquence immédiate de ces propos, les taux US montent à 4.06 (3.83 vendredi dernier), 3.19 en France (2.96) et 2.66 en Allemagne (2.41).
En Chine, les contrôles à l’exportation pèsent sur le moral des investisseurs, et l’activité manufacturière ralenti encore en juin dans un contexte qui se dégrade.
Il en est de même avec la poursuite du ralentissement dans le secteur des services pour le même mois, se trouvant au plus bas niveau depuis janvier.
Aux USA, inquiétudes pour l’activité manufacturière également, avec un 8ème mois consécutif de contraction, celui-ci se trouvant désormais au plus bas niveau depuis mai 2020 !…
Les données publiées sur l’emploi jeudi, n’ont fait que peser davantage sur les tendances avec un secteur privé dont les créations d’emplois supérieures aux attentes en juin (cabinet ADP) ont surpris par leur vigueur.
Autre sujet de crainte, avec la progression dans le secteur des services (supérieure aux attentes), mettant surtout en exergue un net rebond des nouvelles commandes, le tout alimentant les risques de voir l’inflation repartir à la hausse.
En zone Euro, l’optimisme n’est pas non plus d’actualité. Les décisions monétaires récentes laissent envisager des perspectives économiques plutôt sombres, surtout après le constat de prêts aux entreprises et aux ménages de nouveau détériorés au mois de mai.
La BCE va poursuivre le resserrement de sa politique monétaire, l’économie risquant, de fait, de vivre une récession plus longue que prévu.
En France, la contraction de l’activité du secteur manufacturier en juin s’annonce moins forte qu’attendu et la production industrielle en mai s’affiche à + 1.2% (avec un rebond de l’agro-alimentaire et de l’automobile) contre + 0.8% en avril (INSEE).
Outre Rhin, le secteur manufacturier en juin recule une nouvelle fois sous la faiblesse de la demande.
Concernant le pétrole, l’Arabie Saoudite et la Russie annoncent une réduction de leur offre pour le mois d’août, faisant repartir à la hausse les cours du Brent à 77$ (75$ vendredi passé) et du WTI à 72$ (70$).
Quant à l’once d’or, le cours est stable sur une semaine à 1917$ (1909$ vendredi dernier).
En ce vendredi, les chiffres très attendus du chômage US viennent de sortir avec un taux de chômage à 3.6% (comme attendu) et 209.000 créations d’emplois non agricoles.
Ces données semblent vouloir rassurer les marchés en cette fin de semaine le CAC40 repartant à la hausse avec un gain de 0.70% à 14h45.
Du côté des valeurs, avec une telle baisse sur 4 jours, un palmarès très négatif : Alstom (-7%) Hermès (-6%) et une série de -5% avec Kering, Air Liquide, Schneider, Téléperformance, L’Oréal et BNP…
Seules deux valeurs en hausse avec Unibail et Worldline (+1%). Le reste des valeurs constituant le CAC40 se retrouve en baisse entre 2 et 4% sur cette semaine à l’heure de la rédaction de cette lettre (15h).
Pour conclure, souhaitons un bon anniversaire au dollar américain dont le lancement comme monnaie officielle a vu le jour le 6 juillet 1785.
Autre fait marquant, notons la hausse semestrielle du Nasdaq100 américain qui, avec un bond de +39% sur les six premiers mois de l’année, bat son record sur cette période en 40 ans d’existence.
A présent, nous allons faire place aux publications d’entreprises pour le semestre dès la semaine prochaine en souhaitant vivement un 14 juillet d’unité nationale…
