L’actu des marchés du 03 juin 2022

L’actu des marchés du 03 juin 2022

Les marchés auront profité de cette semaine pour reprendre leur souffle. Le bilan aurait été largement négatif sans le secteur du luxe qui a confirmé son rebond, rassuré notamment par l’assouplissement des mesures sanitaires chinoises. Le sujet de l’inflation reste au cœur des préoccupations mais il est toujours délicat d’en déterminer son caractère durable tant que la guerre en Ukraine perdure.

En zone euro elle a atteint un niveau record, +8,1% sur un an en mai, pénalisant le pouvoir d’achat des ménages. Le repli de la consommation qu’elle induit, a entrainé une contraction de l’économie française au début d’année. Au premier trimestre, son PIB s’est contracté de 0,2% en raison de la faiblesse de la consommation des ménages qui a reculé de 1,5%. La tendance semble se confirmer pour le deuxième trimestre, la consommation des ménages ayant diminué de nouveau en avril de 0,4%. Dans ce contexte, la BCE est sous pression pour adopter une politique monétaire restrictive plus énergique.

Outre-Atlantique l’inflation a légèrement ralenti en avril mais reste à un niveau très élevé. Sur un an, les prix ont bondi de 8,3% en avril, après +8,5% en mars. Sur un mois, ils ont augmenté de 0,6% en avril après un bond de 1,2% en mars, laissant espérer aux marchés financiers qu’un pic pourrait désormais avoir été atteint.

Le pétrole, à qui l’ont doit une bonne partie de cette inflation continue son ascension. En cause, le recentrage du marché sur l’interdiction à venir de l’UE imposée aux importations de brut russe par voie maritime et les perspectives de demande positives dues aux « déverrouillages » en Chine. L’UE s’est donnée jusqu’à la fin de l’année pour réduire de 90% ses importations de pétrole russe. Certains membres de l’OPEP envisageraient de suspendre la participation de la Russie à son accord de production de pétrole, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la production de pays tels que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Irak.

L’indice manufacturier PMI de Chicago est ressorti supérieur aux attentes en mai à 60,3, contre un consensus de 57 et après 56,4 en avril. L’indicateur signale donc une accélération de l’expansion de l’industrie manufacturière dans la région considérée. L’indice manufacturier de la Fed de Dallas est en revanche ressorti négatif à -7,3 points, contre +4 de consensus et +1,1 un mois avant, signalant donc une contraction. L’indice ISM manufacturier du même mois, s’est quant à lui, établi à 56,1, contre 54,5 de consensus et 55,4 un mois avant.

Sur les marchés obligataires, les taux se sont envolés pour la 2ème séance consécutive dans l’anticipation de plusieurs hausses de taux directeurs d’un demi-point par la Fed, afin de juguler l’inflation. Le rendement du T-Bond a bondi de plus de 15 points de base cette semaine à 2,98%. Dans la zone euro, même constat pour le Bund allemand à 10 ans qui a atteint 1,24%.

Outre les hausses de taux attendues de la Fed, qui pourrait porter le taux des « fed funds » au-dessus de 2,5% fin 2021, les marchés financiers s’ajustent à la deuxième mesure de resserrement monétaire mise en œuvre par la Fed, à savoir la réduction de son bilan, qui frôle les 9 000 milliards de dollars suite à ses programmes massifs de « QE » (achats d’actifs) lors de la crise du Covid-19. Comme annoncé lors de sa réunion d’avril, la banque centrale a entamé ce mercredi 1er juin la réduction de ce bilan, à un rythme qui atteindra 95 milliards de dollars par mois à partir d’août.

Les créations de postes non-agricoles aux États-Unis pour le mois de mai 2022 sont ressorties au nombre de 390 000, largement supérieures au consensus qui se situait à 323 000. Le taux de chômage s’est établi à 3,6% selon le Département au Travail, contre 3,5% de consensus et 3,6% un mois avant. Les créations de postes dans le privé sont ressorties au nombre de 333 000, contre 302 000 de consensus.

Pour l’heure, l’ambiance est à l’accalmie, à l’image de Microsoft qui a continué son rebond malgré l’abaissement de ses prévisions de bénéfice et de chiffre d’affaires pour le 4ème trimestre en raison de la vigueur du dollar.

Du côté des valeurs, dans les plus fortes hausses Euroapi s’adjuge 7,49%. La société renforce son partenariat avec Sanofi. Elle est suivie de Kering +6,38% qui a finalisé la cession de sa participation dans Sowind Group SA (manufactures horlogères).

Dans les baisses, Cap Gemini abandonne 4,10%, le mastodonte américain de la gestion d’actifs BlackRock est passé sous les 5%. Worldline cède 3,56%.

En marge du festival de Cannes, Le blockbuster « Top Gun : Maverick » de Paramount a effectué des débuts tonitruants au box-office américain ce week-end et en Europe. Le film qui a déjà rapporté plus de 300 millions de dollars connait le meilleur démarrage au cinéma US, et français entre autres, en 2022. Quand on connait le budget de 170 millions de dollars, le succès financier promet d’être colossal. Dans le même temps le cours de bourse de la société a lâché près de 10% cette semaine…

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