L’actu des marchés du 25 mars 2022

L’actu des marchés du 25 mars 2022

Les deux dernières semaines, en effaçant la moitié de leur baisse depuis le début de la guerre en Ukraine, les marchés européens semblaient anticiper une fin du conflit, alors que les négociations allaient bon train. Depuis lundi, la donne semble avoir changé avec l’enlisement de l’armée russe voire même son recul dans certaines régions. Ce scénario d’incertitude pourrait de nouveau peser et évaluer les débordements n’est pas une mince affaire. Vladimir Poutine pourrait vouloir mettre un terme à cette guerre qui s’annonce sans fin, en engageant des moyens peu orthodoxes et qui pourraient justifier l’entrée de l’OTAN dans le conflit. Dès lors, retrouver les abîmes n’est pas à exclure. Le deuxième problème qui se pose est l’accélération de la remontée des taux que pourrait entraîner l’inflation, exacerbée par la flambée des matières premières.

C’est déjà le cas aux Etats-Unis où, lundi, lors d’une conférence sur l’économie à Washington, le président de la banque centrale américaine est apparu encore plus déterminé à relever les taux rapidement pour contrer l’inflation. « L’inflation est beaucoup trop forte », a lancé le dirigeant et la Fed « prendra les mesures nécessaires pour un retour à la stabilité des prix ». Et la bonne santé de l’économie américaine joue en la faveur de ce scénario.

En effet, l’indice d’activité PMI aux États-Unis est ressorti à son plus haut niveau depuis huit mois en mars, une performance plus élevée que prévue par les économistes. Le bond a été enregistré à la fois dans les services et l’industrie. L’indice d’activité manufacturière régionale de la Fed de Richmond pour le mois de mars 2022 est ressorti à 13, largement supérieur au consensus qui n’ambitionnait que l’équilibre, contre 1 un mois avant. L’indice PMI composite américain préliminaire du mois de mars s’est établi à 58,5, contre 55,4 de consensus de place et 55,9 un mois avant. L’indicateur manufacturier a été de 58,5, contre 56,5 de consensus. L’indice des services s’est élevé à 58,9, contre 56 de consensus de marché.

L’emploi également est très bien orienté, les inscriptions au chômage pour la semaine close au 19 mars sont ressorties à un très bas niveau de 187 000, contre un consensus de 210 000 et une lecture révisée à 215 000 pour la précédente semaine. Il s’agit du plus bas niveau des inscriptions hebdomadaires américaines au chômage depuis début septembre… 1969, si l’on en croit les données du Département US au Travail.

Les commandes nouvelles en biens durables aux USA pour le mois de février 2022 ternissent toutefois le tableau. Elles  sont ressorties en forte baisse de 2,2% en comparaison du mois antérieur, contre -0,5% de consensus. Hors transport, ces commandes ont décliné de 0,6% en février, contre +0,5% de consensus de marché.

Les Banques centrales doivent rester toutefois très attentives car les perspectives de croissance du PIB mondial se sont considérablement détériorées, en raison de l’inflation qui s’intensifie et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui menace les approvisionnements énergétiques mondiaux, prévient Fitch Ratings. L’agence de notation a réduit de 0,7 point à 3,5% son estimation d’expansion de l’économie mondiale cette année. Ses prévisions sont abaissées de 1,5 point à 3% pour la zone euro et de 0,2 point à 3,5% pour les Etats-Unis.

En zone euro, les indices PMI Flash se replient. L’indice flash composite S&P Global de l’activité globale ressort toutefois à 54,5 (55,5 en février), supérieur au niveau de 53,8 attendu par le marché. Il signale le deuxième plus fort taux d’expansion depuis novembre et un rythme de croissance toujours supérieur à la moyenne de long terme enregistrée avant le début de la pandémie. L’indice PMI Flash de l’activité de services recule sur un mois de 55,5 à 54,8 (54,3 de consensus) tandis que l’indice PMI flash de l’industrie manufacturière tombe à 57 (58,2 en février et 56 de consensus), sur un plancher de 14 mois.

En Allemagne, l’indice de confiance des milieux d’affaires compilé par l’Institut Ifo tombe à 90,8 en mars, contre 98,5 le mois précédent et 94,2 de consensus. La composante évaluation actuelle atteint 97 points contre 98,6 en février (96,5 de consensus) et la composante des attentes s’établit à 85,1 points contre 98,4 un mois avant (92 de consensus).

En France, le climat des affaires en mars est en net repli. L’indicateur qui le synthétise, calculé par l’Insee à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd six points. À 107, il se situe toutefois bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires tient principalement au recul des soldes prospectifs dans l’industrie et à la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de gros. Le consensus tablait sur une baisse limitée à 110.

Le bilan hebdomadaire des marchés européens est orienté en baisse mais sans excès. Les volumes restent contenus, ce qui se ressent sur les valeurs. Dans les plus fortes hausses on retrouve Thales +7,12% bien soutenue par les annonces de remilitarisation partout en Europe. Elle est suivie de Total +4,6%, UBS confirmant sa recommandation d’achat alors que le titre accélère dans la transition énergétique. Enfin, Carrefour +4,25% qui confirme sa bonne orientation depuis le 1er janvier avec une performance de 17,79% alors que le CAC en laisse 8,30.

Peu de baisses significatives, on retrouve notamment les banques, BNPParibas -6,28%, Société Générale -3% et Crédit Agricole -2%.

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