L’actu des marchés du 28 octobre 2022

L’actu des marchés du 28 octobre 2022

Des mauvais PMI comme s’il en pleuvait.

La semaine aura donc démarré sur les chapeaux de roues avec des PMI Composite (PMI regroupant les secteurs manufacturiers et des services) tous dégradés que ce soit en Allemagne, en France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis et même désormais négatifs, témoignant d’un recul de l’activité. Ni plus ni moins la condition sine qua non pour que l’inflation ralentisse et que les Banques centrales commencent à imaginer l’idée que leurs politiques de remontée des taux portent leurs fruits. La Banque du Canada qui n’a d’ailleurs remonté son taux directeur que de 0,50% contre les 0,75% attendus, a contribué à pérenniser l’élan de ce début de semaine.

De son côté, la BCE a été moins radicale et sans surprise, en décidant d’augmenter ses trois taux d’intérêt directeurs de 75 points de base à compter du 2 novembre 2022. Son taux de refinancement passe à 2%. Le taux de rémunération de dépôt passe de 0,75% à 1,50%, tandis que le taux de prêt marginal est porté à 2,25%. « Le Conseil des gouverneurs prévoit de continuer à relever les taux d’intérêt directeurs, pour assurer le retour au plus tôt de l’inflation vers son objectif de 2% à moyen terme » a indiqué l’institution.

Aux États-Unis l’inflation s’est avérée en ligne. La semaine a été davantage chahutée par la publication des Gafam, particulièrement attendues… et décevantes ! Alphabet (Google) a décroché de 9,63% sur la seule séance d’hier, en raison la croissance de ses revenus la plus faible depuis 2013 (hors pandémie), des ventes en dessous des prévisions et par conséquent un bénéfice net largement inférieur aux attentes, même s’il est ressorti à 14 milliards ! Youtube y est pour beaucoup, le média social subit sa première baisse de revenus publicitaires.

Meta (Facebook) s’est écroulée de 24,56% jeudi, suite à l’annonce du second recul d’affilée de son chiffre d’affaires trimestriel (-4%). Le réseau social pâtit du ralentissement du marché de la publicité, dont son modèle dépend quasi-intégralement, et de la concurrence d’autres plateformes comme TikTok.

Le géant du e-commerce Amazon dérouille également ce jour de 13% pour le moment, alors que la société s’attend à ce que ses charges affectent ses bénéfices au cours du quatrième trimestre, en raison des dépenses de marketing engendrées par les fêtes de fin d’année et des coûts de livraison.

Microsoft clôture ce tour de table cauchemardesque en subissant l’effet de contagion du Nasdaq malgré des ventes et un résultat trimestriel un peu supérieurs aux attentes. Le groupe de software américain a surtout déçu du fait des prévisions de croissance pour le service cloud Azure. Ainsi, Microsoft s’attend à ce que le rythme de croissance de cette activité ralentisse de 5 points de pourcentage sur le trimestre en cours, en comparaison de la période antérieure. Sur la semaine, à cet instant, la valeur amortit quelque peu le choc en ne perdant que 7%.

En France, au rang des catastrophes, nous avons pu compter une fois de plus sur Orpea. Le leader européen de la prise en charge globale de la dépendance a encore décroché de 55% sur une semaine ramenée à 3 jours, le ayant été suspendu jusqu’à mercredi. La situation se complique encore pour le groupe qui annonce l’ouverture d’une procédure amiable de conciliation, visant à la renégociation de sa dette avec ses créanciers financiers. Le groupe anticipe des dépréciations d’actifs au 31 décembre 2022 liées à la revue stratégique en cours et estimées, à date, entre 2,1 et 2,5 milliards d’euros avant imposition. Orpea donne par ailleurs rendez-vous le 15 novembre pour la présentation du plan de transformation. Avant cela, le chiffre d’affaires du troisième trimestre sera annoncé le 8 novembre après la clôture du marché.

Dans les plus fortes hausses de notre indice, Michelin monte de 10,34% suivie d’Air Liquide qui rebondit enfin +9,39%. La société a publié un chiffre d’affaires en hausse de 8,3%. Thalès fait un peu moins bien avec un CA sur 9 mois en hausse de 6,4% ce qui lui vaut une semaine à +9,11%.

En reprenant entre 4 et 5% cette semaine, Dow Jones et Eurostoxx démontrent que la débandade décrite ci-avant, cible des secteurs jusqu’alors surévalués, pour lesquels la moindre déception est sans appel. Ce « krach ciblé » permet d’éclater les différentes bulles nées de la période Covid. Il est à noter que ce sont toutefois des facteurs exogènes qui auront permis cet assainissement. Crise des composants, guerre en Ukraine, lutte contre l’inflation, autant d’éléments avec lesquels les acteurs économiques doivent encore se battre pour rétablir une certaine stabilité et qui promettent des semaines encore agitées.

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