L’actu des marchés du 30 juillet 2021

L’actu des marchés du 30 juillet 2021

La semaine fut chargée pour les investisseurs. Une avalanche de publications de résultats d’entreprises s’est déclenchée, augmentant la volatilité des indices.

Globalement, les résultats ont révélé une bonne tenue de la reprise économique. Les sociétés ont, pour la plupart, battu les attentes du consensus, voire, ont révisé à la hausse leurs prévisions pour le second semestre 2021. Néanmoins, les médaillés restent des valeurs bien connues.

La médaille d’or revient à la maison mère de Google. Alphabet enregistre un chiffre d’affaires de 61,8 Mds$ au titre du 2e trimestre, soit une croissance de 57% à taux de change constant, par rapport à la même période un an plus tôt. L’EBIT trimestriel a plus que triplé entre le 2e trimestre 2020 et le 2e trimestre 2021, passant de 6,4 à 19,3 Mds$. Au final, Alphabet enregistre un bénéfice net de 18,5 Mds$ au 2e trimestre, contre 6,9 Mds$ un an plus tôt (+166%), le BPA passe ainsi de 10,13 à 27,26 $. Le titre a enregistré une hausse de 3.18 % le lendemain des annonces, portant sa performance près de 55% en 2021.

La médaille d’argent revient au secteur du luxe. LVMH a publié des résultats portés par Louis Vuitton et Christian Dior. Les ventes du groupe, en données organiques, ont bondi de 84% entre avril et juin, à 14,7 milliards d’euros et le bénéfice opérationnel avait plus que quadruplé au premier semestre par rapport à la même période l’année dernière.

Kering a fait état mardi d’un chiffre d’affaires, en comparable, de 4,16 milliards d’euros entre avril et juin, en hausse de 95% par rapport à la même période l’année dernière et de 11% par rapport aux niveaux pré-pandémie, en 2019. Le groupe de luxe français a bénéficié de la forte reprise de l’activité en Amérique du Nord, où ses ventes au détail ont bondi de 260%.

Le chiffre d’affaires consolidé d’Hermès a bondi de 77% à taux de changes constants sur un an, à 4,235 milliards d’euros et le résultat opérationnel courant s’est établi à 1,722 milliard contre 535 millions un an plus tôt, donnant une marge opérationnelle courante de 41% contre 22% fin juin 2020. Sur le seul deuxième trimestre, les ventes se sont envolées de 127% à changes constants contre une hausse de 44% au premier trimestre.

La médaille de Bronze revient à la société ArcelorMittal qui progresse de 9% sur la semaine. Le sidérurgiste a enregistré, au deuxième trimestre, un bénéfice net part du groupe de 4 milliards de dollars, contre une perte de 559 millions l’année dernière. L’Ebitda a suivi le même chemin, passant de 707 millions de dollars à 5,05 milliards de dollars. Ce dernier est supérieur de 8% au consensus Reuters. Ces résultats sont portés par le bond 76,2% du chiffre d’affaires à 19,343 milliards de dollars. Le groupe a également dévoilé un nouveau programme de rachat d’actions de 2,2 milliards de dollars.

A noter, en outre, les mouvements capitalistiques opérés sur des titres en difficultés. Le groupe Adecco va racheter les participations majoritaires de la famille Ricci et de CNP (59,92% du capital) dans Akka Technologies à 49 euros par action. Quelques minutes après la reprise de sa cotation, l’action du groupe de R&D et d’ingénierie bondit de 87,40% à 46,10 euros.

De plus, Iliad sera prochainement sorti de la cote. Xavier Niel, actionnaire de contrôle, lance une OPA simplifiée sur les actions iliad au prix de 182 euros par action, représentant une prime de 61% sur le cours de clôture du 29 juillet et de 52,7% par rapport à la moyenne des cours de bourse pondérée par les volumes sur le mois précédent.

D’un point de vue macroéconomique, la FED a annoncé un maintien des taux directeurs à un niveau situé entre 0% et 0.25% ainsi qu’un maintien des achats des titres du Trésor pour au moins 80 milliards de dollars par mois et des titres adossés à des créances hypothécaires d’agences pour au moins 40 milliards de dollars par mois. Jerome Powell confirme un environnement toujours très favorable malgré la propagation du variant Delta. Toutefois, le début de la réduction des achats d’actifs par la Banque Centrale n’est pas acté. A ce stade, la Fed attend encore de constater : des créations d’emploi qui restent très soutenues, un taux de chômage en baisse surtout chez les minorités, un taux de participation se redressant de ses points bas récents et enfin une progression des salaires. Ces éléments sont en cours de matérialisation mais la Fed se montre volontairement prudente pour le moment tout en affichant un discours très confiant sur le fait que les conditions seront rapidement réunies. Concernant le taux d’inflation, l’autre cible du mandat, la situation n’inquiète toujours pas l’institution qui insiste toujours sur le caractère transitoire de la hausse des prix.

Le PIB américain dépasse son niveau d’avant crise mais la reprise économique se poursuit à un rythme inférieur à ce qui était attendu par le consensus. La croissance a été de +6,5% en variation séquentielle annualisée pour le T2 2021 contre +8,5% attendu et +6,3% au T1-2021. Ce résultat confirme le questionnement de la nécessité d’un resserrement monétaire de la FED. Les taux 10 ans américains ont d’ailleurs progressé de 3 points de base sur la nouvelle restant toutefois à des niveaux historiquement bas de 1.26%

Enfin, les indices chinois continuent de souffrir en raison d’une volonté de reprise en main du secteur Tech par Pékin. La Chine a dévoilé une refonte en profondeur de son secteur des technologies de l’éducation de 100 milliards de dollars, interdisant aux entreprises qui enseignent le programme scolaire de faire des bénéfices, de lever des capitaux ou de devenir publiques. Après Alibaba, les autorités chinoises de régulation ont également annoncé lundi le lancement d’une enquête pour pratiques anti-concurrentielles contre le spécialiste chinois de la livraison de repas à domicile Meituan. Le titre de ce groupe a perdu 15% sur la nouvelle, puis 14% le lendemain. Les sociétés du secteur technologique qui récoltent des données personnelles devront, à partir du mois de septembre, transmettre des rapports mensuels au gouvernement concernant l’exploitation de celles-ci. La société Tencent a, de ce fait, bloqué les nouvelles inscriptions à son application de messagerie WeChat pour se mettre à jour règlementairement.

Nos News