L’actu des marchés du 21 janvier 2022

L’actu des marchés du 21 janvier 2022

L’envolée des contaminations par la Covid-19 aura révélé une relative innocuité du virus. Plus de quoi inquiéter les investisseurs qui se seront concentrés sur le sujet phare de ce début d’année, l’inflation. Considérée un temps comme provisoire, l’accélération de la hausse des prix dure plus longtemps qu’escompté, renforcée en cela par la hausse des prix du pétrole, qui ont atteint mardi leur plus haut niveau depuis plus de sept ans. Les tensions géopolitiques, autour du dossier ukrainien principalement, n’arrangent en rien cette valorisation de l’or noir.

En zone euro, l’inflation s’est établie à 5,0% en décembre 2021, contre 4,9% en novembre, a confirmé Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Un an auparavant, il était de -0,3%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 5,3% en décembre 2021, contre 5,2% en novembre. Un an auparavant, il était de 0,3%.

Les intérêts pour l’emprunt français à 10 ans sont désormais de 0,33%, alors qu’ils étaient retombés en négatif mi-décembre. Ils n’ont plus été aussi hauts depuis le deuxième trimestre 2019. Le Bund allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, est désormais tout proche de repasser en positif (-0,06%) tandis que le taux américain à même échéance est désormais à 1,83%. Le rendement des Treasuries à deux ans, le plus soumis à l’influence des anticipations de taux, poursuit sa hausse à 1,06%, son plus haut niveau depuis février 2020.

Bref, rien de bon pour les marchés quand on sait qu’une hausse des taux obligataires pénalise généralement les actions car elle améliore la rentabilité des obligations, des actifs considérés comme moins risqués par les investisseurs.

La présidente de la Banque centrale européenne s’est voulue cependant rassurante. Elle s’attend à ce que l’inflation se stabilise puis ralentisse progressivement au cours de l’année 2022. Elle diminuera moins que prévu il y a un an, « mais elle diminuera », a-t-elle confié sur France Inter. « La baisse se poursuivra en 2023 et 2024 car les prix de l’énergie ne continueront pas d’augmenter éternellement et les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement finiront par être résolus », selon Christine Lagarde.

En Allemagne, l’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH), a été confirmé en hausse de 5,7% sur un an en décembre.

En Chine, la croissance du PIB atteint 8,1% en 2021 et est au plus haut depuis une décennie. Toutefois, les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, ont augmenté en décembre de 1,7% seulement sur un an, leur plus faible progression depuis l’été 2020. Autre fait marquant, la Banque centrale chinoise a abaissé lundi un de ses taux d’intérêt de référence pour la première fois depuis avril 2020. La mesure a pour objectif de soutenir son économie dans un contexte d’essoufflement de la reprise, en raison notamment des tensions sur les chaînes d’approvisionnement.   

Aux Etats-Unis, l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie est ressorti à 23,2 en janvier, contre 20 pour le consensus et 15,4 en décembre. Par ailleurs, 286 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées lors de la semaine du 15 janvier, à comparer avec un consensus Reuters de 220 000 et 231 000 la semaine précédente, chiffre révisé de 230 000.

On notera la chute du Nasdaq de plus de 10% depuis le début de l’année. La moitié de cette baisse a été enregistrée sur les 5 derniers jours. A titre d’exemple Netflix s’effondre de près de 25% sur la semaine. Si les résultats présentés hier soir ressortent globalement en ligne avec les attentes sur le plan financier, le nombre de nouveaux abonnés a lourdement déçu les attentes, avec « seulement » 2,5 millions de nouveaux abonnés quand le consensus tablait sur 5,9 millions. Mais il s’agirait là plutôt d’une excuse, quand on sait que la société qui génère plus de 2 Milliards de résultat net chaque année, capitalise près de 200 milliards USD. Le marché reviendrait-il à des niveaux de valorisation raisonnables ? On se donnera l’année pour y répondre.

Enfin, le Bictoin subit lui aussi le manque d’appétit pour le risque des investisseurs. La cryptomonnaie chute lourdement cette semaine pour retrouver des niveaux plus vus depuis août. Depuis le 1er janvier son recul est de près de 16% et de plus de 40% depuis son plus haut historique atteint en novembre.

Pour les valeurs, les hausses sont rares eu égard au bilan hebdomadaire des indices phares. On retrouve le luxe dont le mauvais parcours depuis le début de l’année nécessitait un rebond. Hermès récupère 5,04% suivie de LVMH +3,23%.

Du côté des baisses le choix est plus varié, mais révèle surtout une pause salutaire dans l’ascension des indices. Ainsi tous les secteurs sont représentés, Alstom perd 6,61%, le groupe a confirmé ses perspectives pour 2024-25, BNPParibas décroche de 6,21% et STMicro laisse 5,41%.

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