Regain des tensions entre Chine et Etats-Unis cette semaine. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a effectué une tournée diplomatique en Asie et s’est arrêté à Taïwan afin de rencontrer la présidente Tsai Ing-wen. Cette visite, qui est la première de ce rang depuis 1997, intervient dans un contexte déjà fortement dégradé entre les deux pays, avec des tensions autour de Taiwan qui n’ont cessé de se renforcer ces derniers mois. Pour Pékin, il s’agit d’une nouvelle provocation et le président Xi Jinping n’a pas attendu pour mettre en garde Washington de représailles dans le but de sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale. Des manœuvres militaires ont été effectuées sur le continent, à 150 km de l’île, et les américains ont rapproché leurs porte-avions au cours de cette visite. Nancy Pelosi est toutefois repartie sans encombre de Taiwan en direction du Japon. Les restrictions économiques ainsi que les droits de douanes appliqués sur les produits importés entre les deux pays ne devraient donc pas être allégés prochainement….
Néanmoins, les marchés ont réalisé une belle semaine. Le CAC 40 progresse de 0,32%, le S&P 500 de 0,37%, même l’indice de Hong-Kong, le Hang-Seng, progresse de 0.22%. Les investisseurs ont continué de voir le verre à moitié plein sous l’impulsion des résultats d’entreprises et de l’espoir des politiques moins restrictives des banques centrales.
Ces dernières conservent, toutefois, une vive volonté de contrer l’inflation par la hausse des taux. Trois membres de la Fed ont pris la parole, mardi, afin de renforcer le message quant à la nécessité de poursuivre le resserrement monétaire. Un vif rebond des taux courts et longs américains a été observé suite à ces déclarations. Ceci témoigne de la sensibilité des investisseurs à la question du niveau final des taux directeurs auquel s’arrêtera la banque centrale.
De plus, les Etats-Unis ont créé 528.000 emplois nets en juillet, dépassant nettement le consensus, qui était de 258.000. Ce nombre marque une accélération après les 398.000 nouveaux postes du mois de juin, selon des chiffres révisés à la hausse. Le chômage est par ailleurs tombé à un nouveau point bas historique de 3,5%, contre 3,6% en juin. La vigueur du marché de l’emploi fait redouter une nouvelle hausse marquée des taux directeurs de la Fed en septembre, après deux relèvements exceptionnels de 75 points de base en juin et en juillet. Alors que la banque centrale cherche à ralentir l’économie américaine pour faire redescendre une inflation au plus haut depuis 41 ans, le dynamisme du marché de l’emploi laisse penser que la hausse des taux de ces derniers mois tarde à freiner la demande.
La Banque d’Angleterre (BoE) a accéléré, jeudi, le rythme de ses hausses de taux en augmentant de 50 points de base son taux directeur à 1,75%. Ce relèvement est le sixième depuis que l’institution a initié son cycle de resserrement monétaire en décembre 2021. Cette hausse est la plus importante depuis 27 ans et était largement attendu par les économistes, alors que le Royaume-Uni doit affronter une forte inflation (9,4% en juin). La banque centrale estime que le produit intérieur brut (PIB) britannique devrait se contracter de 2,1%, entre le quatrième trimestre 2022 et la fin 2023. Ce serait la période, de contraction de l’économie, la plus longue depuis la crise financière de 2008 et similaire en niveau à celle des années 1990. La BoE anticipe désormais un pic d’inflation de 13% en octobre, soit 2 points de plus que sa précédente prévision en juin. La hausse des prix de l’énergie est la principale cause de cette flambée avec, en octobre, une augmentation massive de la facture d’électricité d’environ 70% après l’application de la formule de plafonnement de tarifs. L’inflation devrait être élevée jusqu’en 2024.
Enfin, d’importants mouvements capitalistiques font leurs retours dans les marchés. Le fabricant italien de chaussures de luxe Tod’s gagne plus de 20% mercredi à la Bourse de Milan, après que la famille fondatrice et principal actionnaire du groupe a annoncé une offre publique d’achat (OPA) afin de retirer le groupe de la cote. Dans un communiqué publié mercredi matin, la famille du président-directeur général Diego Della Valle, petit-fils du fondateur de la société, a indiqué qu’elle offrait 40 euros par action pour acheter 25,55% des actions de la société, ce qui porterait sa participation à 90%. La famille entend ensuite retirer la société de la cote.
Le groupe de cybersécurité britannique Avast a vu son titre progresser de 40% mercredi. L’autorité britannique de la concurrence a finalement autorisé le rachat de la société par NortonLifeLock pour un montant de 6 Mds£.
Ubisoft a également progressé de plus de 10% suite à l’annonce de la volonté du géant chinois Tencent de renforcer sa participation au capital de l’éditeur de jeux vidéos. Reuters suggère que Tencent, qui a acheté une participation de 5% dans Ubisoft en 2018, a contacté la famille Guillemot et souhaiterait devenir le plus gros actionnaire d’Ubisoft. Tencent envisagerait d’acheter une partie de la participation supplémentaire dans Ubisoft à la famille Guillemot, qui détient 15% de l’entreprise. Le groupe chinois serait prêt à payer jusqu’à 100€ l’action.
