L’actu des marchés du 06 mai 2022

L’actu des marchés du 06 mai 2022

Une semaine qui ressemble à s’y méprendre à la précédente, à savoir sans avancées majeures sur les dossiers qui préoccupent les investisseurs. C’est probablement la raison de ce décrochage hebdomadaire de 4,57% en Europe. Car si la Fed s’est voulue plus mesurée dans ses grandes ambitions de resserrement monétaire, c’est en réponse à l’environnement économique qui se dégrade.

En Chine, l’activité manufacturière s’est contractée en avril au rythme le plus rapide en 26 mois, à cause des confinements.

Aux Etats-Unis, les PMI et ISM manufacturiers sont ressortis inférieurs aux attentes. L’ISM des services d’avril a aussi signalé un ralentissement de l’expansion de l’activité.

L’Europe prend toutefois le contre-pied, l’indice du secteur français des services et celui de l’industrie manufacturière ont augmenté comme en Italie et en Espagne, où la croissance du secteur des services est à son plus haut niveau depuis novembre. Même constat en Allemagne malgré des exportations vers la Russie qui plongent de 62,3%.

Mercredi, lors d’une conférence de presse après la publication de la décision du Comité, Jerome Powell a donc indiqué qu’une hausse des taux de 0,75 point de pourcentage « n’est pas fermement envisagée ». Le bilan de la Fed va par ailleurs commencer à être réduit, au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois, à partir du 1er juin et à hauteur de 90 milliards après trois mois, une autre façon de renchérir le coût du crédit pour tempérer la demande et les hausses de prix. Même s’il a entériné un relèvement des taux directeurs de 50 points de base comme s’y attendaient les marchés (ce qui est une première depuis plus de vingt ans), le Comité monétaire (FOMC) semble plus circonspect sur l’éventualité d’un resserrement plus sévère de 75 points de base, ce qui était craint par les investisseurs.

L’inflation est présente bien plus que jamais, remettant en question les bonnes statistiques européennes pour les mois à venir. Les entreprises françaises anticipent déjà de nouvelles hausses de prix et des problèmes d’approvisionnement. Nous avons déjà des exemples de catastrophes inflationnistes avec la Turquie notamment, dont les prix se sont envolés de 70% sur un an en avril. Le président Erdogan aura fort à faire s’il souhaite sauver un nouveau mandat en 2023.

En zone euro, les prix à la production ont augmenté de 5,3% en mars, en rythme mensuel. C’est plus que les 5% attendus par le consensus, et largement en hausse par rapport au taux de 1,1% enregistré en février.     

Petit point sur l’emploi, les inscriptions au chômage sont ressorties à 200 000 la semaine dernière aux Etats-Unis contre un consensus de 184 000 et 181 000, la semaine précédente, chiffre révisé de 180 000. Le taux de chômage est resté stable à 3,6% alors qu’il était anticipé à 3,5%. En zone euro, le taux de chômage a atteint 6,8% au mois de mars, en baisse par rapport aux 6,9% de février (révisé). Les analystes visaient quant à eux 6,7%. En Allemagne le taux de chômage est resté inchangé à 5% au mois d’avril, comme s’y attendaient les investisseurs.

Un mot sur l’or noir en hausse de plus de 6% sur la semaine pour le WTI et de 3% pour le brent, mardi, la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a présenté aux eurodéputés le sixième paquet de sanctions, qui comprend notamment « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné, transporté par mer et oléoduc », un embargo qui serait progressif, d’ici à la fin de l’année 2022. Mais depuis mercredi, les négociations pour un accord unanime des 27 pays de l’Union européenne, requis pour adopter les sanctions, achoppent sur les prérequis de plusieurs pays, dont la Hongrie de Viktor Orban, mais aussi de la Slovaquie, ou encore de la République Tchèque. Pour la Hongrie dont 65% de son pétrole vient de la Russie, les délais sont trop courts pour trouver une alternative.  

Du côté des valeurs TotalEnergies s’en sort avec 7,15% de hausse. Le titre continue de surfer sur son excellent T1 dont le bénéfice net a été de 4,9 milliards de dollars, et son programme de rachat d’actions de 1,5 milliards de dollars. Elle est suivie d’Alstom +5,73% qui continue de se redresser. Jusqu’alors, la société a beaucoup souffert de son exposition à la Russie.

Dans les baisses, c’est un véritable jeu de massacre pour le luxe. Hermès -12,18%, Kering -10,76, L’Oréal -9,43 et LVMH -9,30. Les investisseurs continuent de se désengager du secteur phare de 2021.

Un aparté pour le Nasdaq qui subit la volatilité de retour sur les marchés. Après une hausse de 3,19% mercredi, il s’est effondré de 4,99% jeudi, sa troisième plus forte baisse de son histoire.

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