L’actu des marchés du 12 février 2021

L’actu des marchés du 12 février 2021

Une nouvelle fois, les marchés rythment une hausse dynamique : +5% pour l’Euro STOXX 50 et pour le S&P 500 depuis le début du mois. Les soutiens continuent d’affluer. En Italie, la sortie de crise politique semble en marche avec Draghi. Aux Etats-Unis, un peu plus de la moitié des entreprises composant le S&P 500 ont publié leurs résultats trimestriels T4 2020 : 80 % battent les attentes. En Europe, la saison des résultats est moins avancée mais la tendance est identique. Enfin, sur le front sanitaire, les campagnes de vaccination se poursuivent et les investisseurs misent sur un fort rebond de l’activité au second semestre.
Une surchauffe économique est le scénario principalement anticipé aux Etats-Unis pour le second semestre. Il se perçoit bien dans l’évolution des taux longs (souverains) américains : celui à 30 ans repasse le seuil des 2 % et celui à 10 ans le seuil de 1,15 %. La courbe des taux se pentifie : l’écart entre les taux longs et les taux courts grandit. Cela traduit fondamentalement l’anticipation d’un retour de l’inflation (2 % à 5 ans), sous-jacente au fort rebond de l’activité engendrée en partie par le plan de relance à venir aux Etats-Unis. Le raisonnement est simple : si les prix augmentent dans un avenir proche, placer aujourd’hui à un taux fixe bas sur 10-30 ans pourrait détruire de la valeur « nette d’inflation ».
Alors que la validation de la nouvelle enveloppe pour faire face à la crise de la Covid n’est pas encore validée (d’environ 1500 MM$ selon nous d’ici la mi-mars), Joe Biden entame déjà les discussions sur le volet suivant portant sur les infrastructures et le climat. C’est un sujet crucial quant aux perspectives de croissance, d’emploi et d’inflation pour les trimestres à venir avec donc un impact important pour la stratégie de la Fed. Une telle relance devrait être votée selon nous d’ici la fin de l’été (pour 2000 MM$). Nous rejoindrons alors le scénario de surchauffe expliqué ci-dessus.
En Europe, les anticipations diffèrent dans la mesure où les plans de relance sont bien plus modestes que ceux décidés sous Trump (2 000 milliards de dollars) et sûrement sous Biden (1 900 milliards), ce qui représente près de 20 % du PIB américain. En Europe, pour ne parler que de la situation française, l’exécutif juge suffisant son plan de 100 milliards d’euros, soit 4 % du PIB, malgré toutes les incitations à faire plus.
La Commission Européenne a mis à jour ses prévisions économiques hier (+3,8% en 2021 pour la zone euro vs +4,2% à l’automne) afin d’intégrer la dégradation de la situation sanitaire et le durcissement des restrictions mais aussi une année 2020 meilleure qu’attendu. Après une rechute anticipée au 1er trimestre, l’institution se montre toutefois confiante quant à la reprise de l’activité, dès le 2nd trimestre selon elle, avant de monter en puissance en 2ème partie d’année. Ce scénario nous semble trop optimiste car il table sur un assouplissement des contraintes sanitaires dès le 2ème trimestre alors que la propagation des nouveaux variants et le retard dans la vaccination pèseront d’ici l’été. Si nous maintenons l’hypothèse d’une accélération en fin d’année, le rebond de croissance à attendre en 2021 devrait être inférieur à 3% (soit plus faible que la Commission et que le consensus). C’est notamment le cas pour la France (croissance inférieure à +4% en 2021 vs +5,5% pour la Commission),
En 2020, les exportations allemandes ont chuté de 9,3 %, et les importations de 7,1 %. Résultat : l’excédent commercial allemand a atteint son plus bas niveau depuis 2011. Toutefois, l’Allemagne n’pas de quoi s’inquiéter ou rougir longtemps. D’une part, elle fait globalement mieux que ses voisins (baisse de 16 % des exportations pour la France par exemple). D’autre part, ses relations avec ses principaux partenaires commerciaux (Etats-Unis et Chine en tête) se détendent. De plus, les économies américaine et chinoise ont moins souffert en 2020 et devraient se porter mieux que la plupart des autres pays partenaires en 2021 : ce qui devrait être positif pour les exportations allemandes.

En Italie, carton plein pour Mario Draghi mais il doit tenir jusqu’à l’été. Après la Ligue en début de semaine, le futur chef de gouvernement italien est parvenu à obtenir le soutien du premier parti majoritaire au Parlement, le M5S, après un vote positif de ces militants hier (presque 60% favorables). Pour le M5S, il s’agit d’un tournant presque pro-européen selon les propos de Luigi Di Maio, mais aussi un constat que la base s’érode. Si certains élus de ce parti ont d’ailleurs annoncé qu’ils ne suivront pas la consigne, ce soutien permettra néanmoins à Mario Draghi de disposer d’un soutien très large au Parlement

Du coté des valeurs, le groupe BPCE souhaite sortir de la côte Natixis à 4€ l’action après une introduction à 19.5€ en 2006…
LVMH est devenue la plus grande société cotée d’Europe devant Nestlé. Grâce à la résistance de son business et surtout à la maîtrise de ses coûts durant la crise, le groupe capitalise 270 milliards d’€.
Total va changer de nom pour devenir Total Energies

Nos News