L’actu des marchés du 24 juin 2022

L’actu des marchés du 24 juin 2022

Des marchés qui doivent leur belle hausse hebdomadaire à ce vendredi, +2,82% pour l’Euro Stoxx 50 et +3,23% pour le CAC 40 !

En France, la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale de notre Président, sera passée inaperçue face à l’inflation qui attire encore et toujours tous les projecteurs.

Sans surprise, Christine Lagarde et Jerom Powell ont confirmé, lors d’auditions avec différentes instances financières, leur intention de continuer à relever les taux. Ce dernier semble d’accord avec avec Janet Yellen, à qui il succède et désormais secrétaire au Trésor américain, sur le caractère évitable d’une récession en raison de la solidité de l’économie. Il reste toutefois conscient que même si l’objectif recherché est l’atterrissage en douceur, la manœuvre devra se faire avec finesse.

Aux Etats-Unis, le PMI composite, qui représente à la fois le secteur manufacturier et celui des services, pondéré par le poids respectif de ces derniers,  signale un ralentissement de l’expansion de l’activité. Il est ressorti à 51,2, contre un consensus FactSet de 52,7 et un niveau de 53,6 pour le mois antérieur.

Les inscriptions au chômage ont légèrement moins reculé que prévu la semaine passée. Pour la semaine close au 18 juin, le Département américain au Travail en a annoncé 226 000, en repli de 2 000 par rapport à la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 229 000.

En zone euro, selon l’enquête de S&P Global, la croissance de l’activité économique a nettement ralenti en juin, les consommateurs différant leurs achats et réduisant leurs dépenses de loisirs face à l’envolée des prix. L’indice PMI « flash » composite, considéré comme un bon baromètre de l’évolution globale de l’activité économique, est en baisse à 51,9 après 54,8 en mai alors que le consensus Reuters tablait sur une baisse minime, à 54,0. Il tombe ainsi à son plus bas niveau depuis février 2021.

En France, la croissance du secteur privé a fortement marqué le pas en fin de deuxième trimestre 2022. Le taux d’expansion de l’activité globale s’est replié à son plus faible niveau depuis janvier, soit pendant la vague de perturbations engendrée par l’émergence du variant Omicron. Si l’on exclut ce tassement de début d’année, l’expansion de l’activité observée en juin est la plus faible enregistrée depuis avril 2021.

L’indicateur de l’Insee qui synthétise le climat des affaires, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd deux points en juin. À 104, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100) mais un cran sous le consensus (105). Cette dégradation résulte notamment du recul des soldes d’opinion prospectifs dans les services et dans le commerce de détail.

En Allemagne, les prix à la production du mois de mai, hors ajustements saisonniers, ont augmenté plus que prévu (+1,6% par rapport au mois antérieur et +33,6% sur un an).  Autre indicateur, l’indice Ifo du climat des affaires s’est dégradé plus que prévu en juin.

L’inflation britannique a également accéléré en mai pour atteindre son niveau le plus élevé depuis mars 1982 avec la flambée des prix alimentaires. D’après l’ONS, l’indice britannique des prix à la consommation a augmenté de 9,1% sur un an le mois dernier, en ligne avec les attentes, contre 9% en avril. Il s’agit pour l’heure du taux le plus élevé pour un pays membre du G7. La BoE voit cette inflation culminer à plus de 11% en octobre.

Face à la vigueur de l’inflation, la Norges Bank, Banque centrale de la Norvège, a rehaussé son taux directeur de 50 points de base, deux fois la hausse attendue, pour le porter à 1,25%. C’est la première fois en plus de 20 ans que la Banque de Norvège effectue un tel resserrement monétaire. La gouverneure Ida Wolden Bache s’attend à une hausse supplémentaire de 0,25% en août.

Toutefois, et nous le notions la semaine dernière, un retournement des marchés n’est pas à exclure tant les investisseurs ont fait de l’inflation une condition sine qua non. En effet, tout mécanisme prévu ou non qui apaiserait les tensions sur les prix, aurait un effet immédiat. A fortiori s’il n’impacte pas la consommation. Nous serons également sensibles aux publications des T2-S1 qui, s’ils devaient déjouer les pronostics les plus sombres, donneraient également un nouvel élan.

Cette semaine marque le retour en grâce du secteur du luxe et des technologiques aidées en cela par un relatif apaisement sur les taux. Le fait que les bancaires soient dans le top 10 des plus fortes baisses renforce cette hypothèse.

Worldline +11,01%, Hermes +9,62, L’Oréal +9,49%, Dassault Système +8,56% et LVMH +7,84%. A l’inverse, Carrefour -6,62%, Michelin -5,64%, Vivendi -5,63% et Saint-Gobain -5,60%.

Dans l’indice élargi on notera la fantastique performance de Valneva, +59,36% avec l’entrée au capital de Pfizer, à laquelle s’est ajouté un avis positif de l’Europe pour son candidat vaccin contre le Covid-19. Sans le dégonflement de cette hausse cet après-midi, la valeur aurait pris jusqu’à 90%. Outre atlantique on notera le vif rebond des technologiques. Le Nasdaq reprend 6,5%.

Nos News