L’actu des marchés du 27 novembre 2020

L’actu des marchés du 27 novembre 2020

Le gouvernement français a présenté un nouveau paquet de mesures de soutien à destination des pans de l’économie très lourdement impactés par le confinement et les contraintes sanitaires qui seront maintenues. L’objectif est de préserver le tissu économique en limitant la vague de faillites et de licenciements à venir et en protégeant le pouvoir d’achat des ménages afin de permettre à la croissance de repartir lorsque la situation sanitaire se sera améliorée. Outre le renforcement du fonds de solidarité à destination des entreprises encore fermées administrativement ou dont l’activité a fortement chuté (aide forfaitaire mensuelle représentant 20% du chiffre d’affaires du même mois de l’année 2019, plafonnée à 10000 €), pour un coût de 3,5 MM€ par mois.
Par ces mesures, le gouvernement souhaite protéger la capacité des ménages à consommer, alors que ces derniers sont de plus en plus inquiets concernant leur avenir comme en atteste la rechute de l’indice de confiance de l’Insee en novembre (90,2 vs 93,5 en octobre). Cette tendance s’observe aussi dans les autres pays européens (rechute de l’indice de confiance allemand, publication de l’indice de la zone euro ce matin) or la consommation était au cœur du rebond de l’économie au troisième trimestre. Les dirigeants resteront donc durablement en soutien des ménages, via leur pouvoir d’achat et l’emploi, avec à la clé des mesures qui alourdiront fortement la facture budgétaire, nécessitant des conditions de financement extrêmement favorables et pour longtemps.
Le compte rendu des minutes de la réunion de fin octobre a confirmé ce qui avait été dit par C. Lagarde lors de la conférence quant au renforcement à venir des outils PEPP (enveloppe d’achats d’actifs) et TLTRO (prêts avantageux aux banques). Le terrain a depuis été encore plus préparé par les autres membres. L’assouplissement monétaire à venir doit donc contenir le potentiel de hausse de la monnaie unique mais aussi et surtout celui des taux souverains. L’institution ne se dit pas prête pour autant à faire un « chèque en blanc » aux gouvernements, de manière à ne pas se lier les mains par le stock de dette à refinancer après la crise.
Malgré des voix politiques qui s’élèvent en faveur d’un effacement de la dette détenue par la banque centrale (en France et en Italie), cette porte reste fermée à double tour par l’institution comme l’a de nouveau confirmé le gouverneur François Villeroy de Galhau ce matin. L’objectif premier de la BCE reste à ce stade d’accompagner les émissions de dette des Etats et celles de la Commission européenne ces prochains mois afin d’assurer dans les durée des conditions financières extrêmement favorable et permettre une mise en œuvre des plans de relance visant à accompagner la reprise en 2ème partie 2021 et au-delà.
Incontestablement, le secteur technologique est un des grands « bénéficiaires » de la crise et la consommation en ligne n’a jamais été aussi florissante. Ainsi, alors que les ventes au détail ont déçu en octobre aux Etats-Unis en ne progressant que de 0,3% (0,6% attendus), les ventes en ligne ont bondi de 3,1%. Sur un an, elles progressent de 29%, tandis que le total des ventes au détail n’augmente que de 5,7%. Il ne s’agit là que de l’accélération d’une tendance longue. Depuis début 2000, les ventes au détail ont été multipliées par un peu plus de deux. Les ventes en ligne ont pour leur part été multipliées par plus de six. Ainsi, alors qu’elles représentaient à peine 8% du total au début des années 2 000, elles représentent aujourd’hui 23%. En comparaison, les ventes dans les grandes et moyennes surfaces de ville et épiceries représentaient plus de 18% en 2 000 et 16% aujourd’hui. Les deux courbes n’ont pas attendu la crise Covid pour se croiser : cela a eu lieu au dernier trimestre 2018.

Et pourtant, le Dow Jones Industrial Average, l’indice des 30 valeurs industrielles phares de la cote américaine, a clôturé au-dessus des 30 000 points, un record. Ce mois-ci, il devrait signer sa plus forte progression mensuelle depuis 1987. C’est une illustration du rattrapage des valeurs dites value, rendement sur les valeurs dites growth, croissance.

Même logique sur le front des grands équilibres mondiaux. Pourtant foyer de l’épidémie, l’Asie, la Chine en particulier, ressort comme le « grand vainqueur » de la crise. La gestion exemplaire de la pandémie par de nombreux pays asiatiques a réduit le nombre de morts et leur a permis de moins souffrir économiquement que les zones du globe ayant dû mettre en place des mesures plus drastiques. Avec comme point d’orgue, l’accord commercial signé récemment entre quinze pays d’Asie-Pacifique, pour former le plus grand bloc de libre-échange mondial. Mené par la Chine, il regroupe les 10 pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette nouvelle zone de libre-échange représentera 30% de l’économie mondiale et concernera 2,2 milliards de consommateurs et peut être bien plus l’Inde rejoint le projet.

Du côté des valeurs, l’envolée des marchés a donné le coup de pouce qu’il manquait aux actions LVMH pour atteindre un nouveau sommet historique. En progression d’environ +20% depuis le début de l’année, la capitalisation de LVMH atteint 250 milliards d’euros. LVMH représente 14 % du CAC 40.
Crédit Agricole annonce une OPA sur Credito Valtellinese (Creval), la dixième banque d’Italie.

Un vaccin de plus : AstraZeneca, associé à l’université Oxford, revendique 70 % d’efficacité et une grande facilité à le produire et le conserver.

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