Les analystes s’attendaient à une semaine animée, avec les chiffres de l’inflation américaine et les réactions des banques centrales. Au final, l’inflation s’est avérée supérieure aux attentes et la BCE se réserve même la possibilité d’accélérer son programme de rachat d’actifs, de quoi prendre à contre-pied les marchés.
En mai, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont accéléré à 5% sur un an, au plus haut depuis 13 ans, selon l’indice CPI publié jeudi. Sur le mois, il s’est établi à +0,6%, un peu plus que les prévisions de +0,4% des analystes, mais moins que le mois précédent (+0,8%).
Malgré cette accélération des prix à la consommation, qui d’ordinaire provoque une vente des obligations, ce qui fait monter leurs taux, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se sont repliés au plus bas depuis début mars, vers 1,44 % jeudi. Et les actions se sont redressées.
Les investisseurs estiment en effet que le mois de mai devrait représenter le pic de l’inflation, alors que la FED martèle que l’accélération de l’inflation devrait être temporaire. L’institution tiendra une réunion monétaire la semaine prochaine.
La BCE n’a pas annoncé de changement dans la conduite de sa politique monétaire et semble avoir reporté les discussions difficiles à la réunion de septembre. L’institution de Francfort prévoit une hausse plus forte du produit intérieur brut et de l’inflation dans la zone euro en 2021 et 2022 en raison d’un rebond de l’économie plus rapide qu’attendu avec la décrue de la pandémie. Mais elle répète qu’elle ne croit pas à un dérapage durable des prix.
La production industrielle de l’Allemagne, ayant baissé plus que prévu, de 1% contre -0,5% de consensus, a certainement joué un rôle dans cette tempérance. Relayé par l’indice ZEW allemand de confiance des investisseurs qui a chuté en juin à 79,8 points après 84,4 en mai, alors que le consensus attendait 86.
Nous retrouvons cette inflation dans les autres régions du monde avec la chine dont les prix à la consommation ont progressé de 1,3% en mai, hors ajustements saisonniers et en glissement annuel, contre 9% (!) d’augmentation pour l’indice des prix à la production. Les consensus FactSet étaient respectivement de 1,6% et 8,4%… Notons enfin que les prix à la consommation au Mexique et au Brésil ont augmenté un peu plus que prévu.
Nous avons pris connaissance également des PIB japonais et européens.
Le PIB japonais final du premier trimestre s’est contracté un peu moins que prévu, en retrait de 1% contre -1,3% de consensus (-3,9% en rythme annuel).
Le PIB de la zone euro qui lui aussi a baissé moins que prévu au 1er trimestre, à -0,3% en lecture finale contre -0,6% dévoilé précédemment. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB affiche un recul de 1,3% contre -1,8% annoncé auparavant.
Et pour les statistiques moins fondamentales cette semaine, le déficit commercial des biens et services aux États-Unis pour le mois d’avril est ressorti à 68,9 milliards de dollars, en ligne ou presque avec le consensus de marché, contre -75 milliards de dollars rapporté pour le mois de mars. La lecture antérieure du mois de mars était de -74,4 milliards. Puis les ouvertures de postes aux US pour le mois d’avril au niveau national ressorties au nombre de 9,286 millions, contre un consensus de marché de 8,18 millions et un niveau révisé (en légère hausse) à 8,29 millions pour le mois de mars 2021.
Sur 5 jours, Renault caracole en tête, malgré l’annonce mardi de sa mise en examen en France dans l’enquête sur la fraude aux contrôles antipollution des anciennes générations de moteurs diesel. Elle monte de 8%. Peugeot et Citroën lui ont emboité le pas en étant mise en examen jeudi dans le scandale du « Dieselgate ». Stellantis est « flat » sur la semaine.
Les baisses sont de leur côté insignifiantes et élargir l’indice de référence ne permet pas d’étoffer cette liste. Bref, un bel optimisme sur les marchés le tout dans un volume assez faible, il faut en effet revenir à la dernière semaine de décembre avec des demies-séances pour retrouver cette mollesse !
