L’actu des marchés du 27 mai 2022

L’actu des marchés du 27 mai 2022

Cette semaine, une éclaircie est enfin venue soulager les marchés. Sans surprise, celle-ci provient de la banque centrale américaine qui a publié ses « Minutes ». Le rapport de la dernière réunion des membres de la FED indique qu’une pause dans le resserrement de la politique monétaire est possible.   

En effet, la priorité de la Réserve Fédéral est à la lutte contre l’inflation, de manière unanime entre les membres. Toutefois, ils n’évoquent pas une hausse des taux directeurs à hauteur de 75 pb à l’issue de la prochaine réunion du 15 juin. Les membres préfèrent accélérer à court terme la remontée de ces taux directeurs afin d’avoir l’option de ralentir plus tard, en fonction de l’évolution du contexte économique. Le fait d’envisager de ralentir pourrait même aller jusqu’à ne pas passer par le stade d’une politique monétaire restrictive. Une option encore conditionnelle à ce jour.

Les marchés ont bien pris la nouvelle avec un rebond des actifs risqués et une détente des taux. Cette tendance a été consolidée par les statistiques macroéconomiques de vendredi qui annoncent un ralentissement de l’inflation. Dans l’après-midi, l’indice des prix PCE, le plus suivi par la FED, est ressorti en hausse de 6,3% sur le mois d’avril contre 6,6% en mars. De plus, l’indice CORE, sans matières premières énergétiques, a affiché une progression de 4,9% contre 5,2% en mars.

Parallèlement, les dépenses de consommation, qui représentent plus des deux tiers de l’activité économique aux États-Unis, ont continué de progresser de 0,9% le mois dernier après un bond de 1,4% (révisé de 1,1%) le mois précédent.

Le gouvernement britannique a également annoncé des mesures de relance qui sont particulièrement bienvenues. Le ministre des Finances britannique, Rishi Sunak, a annoncé hier des mesures de relance additionnelles majeures à destination des ménages en raison de la hausse des prix de l’énergie. Ces mesures visent en particulier à financer une partie de la facture énergétique des ménages, à hauteur de 400 £ par foyer et davantage pour les ménages les plus modestes qui recevront d’autres versements. Ce plan de soutien aux particuliers devrait en partie être financé par une taxe exceptionnelle sur les profits des producteurs de pétrole et de gaz, lesquels seront taxés à hauteur de 25% au cours des douze prochains mois pour une recette attendue de 5 MM£. Il est à noter toutefois que cette taxe pourra être réduite si les producteurs engagent des dépenses d’investissement.

D’un point de vue microéconomique, les entreprises qui ont un exercice décalé ont pris la suite des publications de résultats pour le premier trimestre. Ces groupes ont, pour la plupart, clos leurs résultats annuels au mois de février. Les investisseurs ont pu commencer à mesurer l’impact de la guerre en Ukraine, de l’inflation galopante et des problèmes d’approvisionnement causé par les confinements chinois. Et ce n’est pas encourageant.

Tout d’abord, SNAP a déçu et les investisseurs le lui ont bien rendu… Les actions de Snap Inc. ont chuté de plus de 40 % et ont déclenché un effondrement du secteur mardi, après qu’un avertissement sur les bénéfices de la société mère de Snapchat ait annoncé des temps difficiles pour le secteur de la publicité numérique, autrefois en plein essor. Snap a déclaré lundi qu’elle s’attendait à manquer les objectifs trimestriels de revenus et de bénéfices fixés à peine un mois plus tôt et qu’elle devrait ralentir les embauches et réduire les dépenses.

La société a perdu 15 milliards de dollars de capitalisation boursière, tandis que les actions des principaux annonceurs en ligne et des entreprises de médias sociaux devaient perdre une valeur combinée de 200 milliards de dollars à cause de la déroute, soit la capitalisation de Nestlé.

Les actions de Snap ont clôturé à 12,79 $, en dessous de leur prix d’introduction en bourse de 17 $ en 2017. Meta Platforms, Pinterest, Twitter et Alphabet, la société mère de Google, ont chuté entre 5 % et 24 %.

Des comptes de Nvidia, les investisseurs ont retenu les prévisions décevantes de revenus. Au premier trimestre, clos début mai, le spécialiste des processeurs et cartes graphiques a vu son bénéfice net reculer de 15% à 1,62 milliard de dollars, soit 64 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 1,36 dollar, soit 7 cents de mieux que le consensus. Les revenus ont bondi de 46% pour atteindre le niveau de 8,29 milliards de dollars, dépassant les attentes : 8,1 milliards de dollars. Ses produits pour les centres de données ont représenté un chiffre d’affaires record de 3,75 milliards de dollars, en progression de 83%. Les revenus des produits dédiés aux jeux ont progressé de 31% à 3,62 milliards de dollars, également un plus haut historique.

La déception est venue des perspectives. Sur le trimestre en cours, Nvidia cible en moyenne des revenus de 8,1 milliards de dollars, plus ou moins 2%. Cette prévision est inférieure aux projections de Wall Street de 8,45 milliards de dollars. La Russie et le confinement en Chine ont amputé cette prévision de 500 millions de dollars.

Enfin, Maisons du Monde chute de plus de 22% à 15,8 euros, lourdement pénalisé par la révision à la baisse de ses objectifs annuels… Trois semaines après les avoir dévoilés. Maisons du Monde a revu à la baisse ses objectifs annuels, dévoilés début mai, en raison de la dégradation de l’environnement macroéconomique et des conditions d’approvisionnement. Le spécialiste d’articles de décoration et de mobilier pour la maison a pris acte de l’inflation qui pèse sur la demande et de la pandémie en Chine qui génère d’importants goulets d’étranglement. Il intègre également des coûts du fret, des matières premières et de l’énergie qui devraient rester très élevés. Ces coûts vont pénaliser provisoirement le modèle de marge brute.

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