Cette semaine aura été bien volatile pour ne pas dire indécise. Il aura encore été question d’inflation et de plafond de la dette américaine. Sur l’inflation, la poussée continue des WTI et Brent, n’arrange pas les choses mais les marchés s’en accommodent. Les ministres de l’Opep et ses alliés, dont la Russie, ont décidé de s’en tenir juste au relèvement de leur production de 400 000 barils par jour pour novembre. Ce statu quo était anticipé par la plupart des observateurs, mais certains espéraient une plus importante intervention de l’Opep+ compte tenu de la récente flambée des prix, qui pourrait menacer la reprise mondiale si elle durait. En zone euro, les prix à la production industrielle ont continué d’augmenter de 1,1% en août après avoir déjà progressé de 2,5% le mois précédent. En glissement annuel, les prix affichent un bond de 13,4%. Le consensus attendait respectivement +1,3% et +13,5%.
Pour le plafond de la dette, l’échéance a été repoussée, les républicains et démocrates ayant trouvé un compromis du moins jusqu’au 3 décembre.
Les tensions sino-américaines ont aussi refait surface. La représentante des Etats-Unis pour les questions commerciales internationales (USTR), Katherine Tai, a indiqué que l’administration Biden allait lancer « dans les prochains jours des discussions franches » sur le commerce avec Pékin, estimant que le géant asiatique n’a pas respecté ses engagements pris dans le cadre de l’accord dit de « phase 1 » signé début 2020.
Sur le front économique outre-Atlantique, les statistiques sont toutes meilleures qu’attendues mais sans excès. Que ce soient les commandes industrielles du mois d’août, l’indice des directeurs d’achat (ISM) pour le secteur des services du mois d’août, ou le PMI composite final du mois de septembre. Par contre douche froide pour les créations de postes non-agricoles ressorties au nombre de 194 000 le mois dernier, contre un consensus de marché de 500 000 ! Les créations d’emplois dans le privé se sont établies à 317 000, contre 455 000 de consensus.
En zone euro, la croissance du secteur privé a ralenti en septembre, mais reste à un niveau très élevé. L’indice PMI composite, qui regroupe les secteurs manufacturiers et des services, a ainsi reculé à 56,2 le mois dernier, contre 59 en août et une estimation « flash » de 56,1. Les ventes au détail rebondissent moins qu’anticipé. Plus 0,3% en août après une baisse de 2,6% le mois précédent. En glissement annuel, les ventes restent stables. Le consensus tablait respectivement sur des hausses de 0,8% et 0,4%.
En Allemagne, les commandes à l’industrie chutent lourdement. Bien que toujours volatiles, les données de l’Office fédéral de la statistique montrent une baisse de 7,7% des commandes en août après une hausse revue à +4,9% le mois précédent. Le consensus tablait sur un recul limité à 2,2%. En glissement annuel, les commandes affichent une augmentation de 11,7% après un gain de 26,1% en juillet, et contre une hausse de 16,4% attendue par le marché. La production industrielle a reculé nettement plus que prévu en août, alors que les perturbations des chaînes d’approvisionnement ralentissent la reprise de la première économie de la zone euro et frappent particulièrement le secteur automobile.
En France, la production industrielle, corrigée des variations saisonnières et des effets calendaires, a progressé de 1% en août, poursuivant sur sa lancée, après un gain de 0,5% le mois précédent. Le consensus tablait sur une hausse de seulement 0,4%. La tendance est la même pour l’industrie manufacturière (+1,1% après +0,7%). Par rapport à février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), la production reste en retrait dans l’industrie manufacturière (-4,5%) ainsi que dans l’ensemble de l’industrie (-3,9%), précise l’Insee.
Du côté des valeurs, avec la probabilité grandissante d’une remontée des taux, les bancaires tiennent le haut du pavé. Ainsi, Crédit Agricole monte de 8,95%, Société Générale 4,56% et BnpParibas 4,14%. Dans le top 3 des meilleures performances on retrouve Saint-Gobain qui s’adjuge de 6,23%, après la présentation de son nouveau plan stratégique et la révision à la hausse de ses objectifs financiers. Elle est suivie de près par TotalEnergies, +5,49% qui profite de l’accélération de l’or noir, très proche des 80$ (pour le WTI), un niveau plus vu depuis 2014.
Il y’a finalement trop peu de baisses pour qu’on s’y attarde. Hors CAC, le groupe français Orpea (cliniques privées et maisons de retraite) est visé par une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF) portant sur la cession d’une maison de retraite en 2008 et son siège a été perquisitionné. Le titre a chuté de 8,21% après avoir dégringolé de quasiment 10% en cours de séance mardi.
