L’actu des marchés du 01 avril 2022

L’actu des marchés du 01 avril 2022

Vladimir Poutine tient les marchés financiers entre ses mains. Il n’y a guère plus que les avancées sur les pourparlers de paix qui intéressent les investisseurs. Ce qui nous donne des séances encore très volatiles qui évoluent au gré des annonces, des démentis et des fausses promesses des belligérants. Dans cette cacophonie il devient hasardeux de prendre les bonnes décisions.

Les dernières menaces de la Russie visant à interrompre les échanges de gaz s’ils ne se font pas en roubles, pourraient donner un coup de frein supplémentaire à l’économie mondiale. Et la combinaison avec le durcissement des politiques monétaires pourrait donner un cocktail explosif. Les taux ne s’y trompent pas, la courbe des rendements obligataires américains à cinq et trente ans s’est inversée ce lundi, pour la première fois en 16 ans, suggérant que certains acteurs anticipent un ralentissement profond de l’économie. Il faudra que cette tendance soit confirmée par les taux plus courts, à savoir les 2 et 10 ans, ce qui ne devrait pas tarder quand on sait combien les Banques centrales subissent la pression de l’inflation. Le président de la Fed estime toutefois que l’économie américaine est assez solide pour supporter un resserrement monétaire agressif.

Pour le reste de l’actualité, face à l’aggravation de la crise sanitaire, Pékin a décidé le week-end dernier, de confiner la ville de Shanghai pour 9 jours, faisant craindre un ralentissement plus prononcé que prévu de la 2ème économie mondiale, ainsi que de nouvelles perturbations dans les chaînes mondiales d’approvisionnement.

Les chiffres finaux du PIB américain pour le 4ème trimestre 2021 ont fait ressortir une croissance en rythme annualisé de 6,9%, après une lecture préliminaire de 7%. Le consensus FactSet était de 7%. L’indice des prix rattaché au PIB a grimpé au rythme de 7,1% contre 6,9% de consensus de marché. Les dépenses personnelles de consommation se sont appréciées quant à elles sur un rythme de 2,5%, contre 3,1% de consensus Bloomberg et 3,1% pour la lecture antérieure. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’économie américaine a progressé de 5,7%, sa plus forte expansion depuis 1984…

Les chiffres de l’emploi, révèlent que la « job machine » tourne toujours à plein régime. 455 000 emplois créés en mars 2022 dans le secteur privé.

Du côté de l’inflation, selon le dernier indicateur en date aux États-Unis, l’indice des Prix de Base de la Consommation des Particuliers (PCE), publié jeudi par le département du Commerce, ont continué leur escalade en mars en progressant de 6,4 % sur un an et 0,6 % sur un mois.

En Allemagne, l’inflation a dépassé les attentes en ressortant au plus haut depuis 1981, progressant de 7,3% en mars en rythme annuel, selon une première estimation de Destatis. Aux normes européennes, l’inflation est ressortie à 7,6% en rythme annuel alors qu’elle était attendue à 6,8%. En Espagne cette même inflation est à 9,8%, là aussi un sommet plus atteint depuis 1985. En Italie, elle a atteint 6,7%, au plus haut depuis 1991.

En France, elle bondit à 4,5% en mars, un niveau plus atteint depuis le mois de décembre 1985, mais reste loin des cimes européennes ou américaines en raison notamment des mesures d’aide du gouvernement.

Cette inflation mondiale nous la devons en grande partie à la flambée des matières premières et du pétrole en particulier. Et à évènement exceptionnel, mesures exceptionnelles, le président américain a décidé de puiser dans les réserves stratégiques. Pour rappel, ces réserves de pétrole ont été créées en 1975 pour contrecarrer les chocs pétroliers. Enfouies dans d’immenses cavernes de sel allant jusqu’à 800 mètres de profondeur, le long de la côte du Golfe du Mexique, elles peuvent emmagasiner jusqu’à 714 millions de barils d’or noir mais comptent actuellement 568 millions de barils.

L’administration américaine puise déjà de façon continue dans ces réserves stratégiques depuis l’automne, lorsque la hausse des prix du pétrole s’est installée. Joe Biden a ordonné jeudi de continuer  à le faire, à raison d’un million de barils par jour et ce, pendant six mois, une initiative sans précédent. Cette décision est bien plus radicale que celle des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par Riyad, et leurs dix alliés conduits par Moscou (OPEP+), qui ont convenu jeudi d’une nouvelle ouverture modeste de leurs vannes d’or noir. Elle sera de l’ordre de 432 000 barils par jour pour le mois de mai.

Pour l’heure la démarche semble efficace puisqu’elle a permis près de 14% de baisse du baril sur la semaine.

Du côté des valeurs, avec cette semaine haussière les baisses sont rares si ce n’est Thales qui corrige de 6,40%. La société évolue désormais à l’inverse du marché.

Dans les hausses, Veolia récupère 6,49%. La société va démarrer l’une des plus grandes unités de production de biométhane en Europe. L’unité permettra de produire 120 GWh de gaz renouvelable par an. Cela représente l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de 20 000 foyers ou 480 bus roulant au BioGNV et permettra d’éviter environ 25 000 tonnes de CO2 par an. Elle est suivie de Pernod Ricard +6,38% et Schneider +5,83%, la société accompagne PepsiCo afin de l’aider à accélérer l’adoption de l’électricité renouvelable et créer un système alimentaire plus résilient et économe en carbone dans le cadre de sa transformation pep+ (PepsiCo Positive).

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