L’actu des marchés du 1er octobre 2021

L’actu des marchés du 1er octobre 2021

Inflation ! Ce sujet qui semblait éludé revient sur le devant de la scène. Et c’est compréhensible, notamment si on s’en tient aux propos de Jerome Powell qui en début d’année jugeait cette inflation transitoire. Elle semble dorénavant plutôt actée et devrait précipiter le « tapering » tant redouté. Bien plus alarmant, cette inflation en grande partie due à la flambée des matières premières pourrait bien freiner le rebond post-Covid de l’économie. Si on rajoute à cela la pénurie de matières premières, les coupures d’électricité en Chine et la contraction de l’industrie chinoise pour la première fois depuis 2020, il y’a matière à rester prudent.

En détail, l’indice des directeurs d’achats (PMI), qui mesure l’activité des usines du pays, s’est établi à 49,6, contre 50,1 en août, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). L’indice PMI des services a en revanche rebondi (53,2 pour l’indice non-manufacturier CFLP) grâce à la levée des restrictions liées au Covid-19.

En France l’indice des Acheteurs PMI IHS Markit, conçu pour mesurer la performance globale de l’industrie manufacturière, s’est aussi replié de 57,5 en août à 55 (55,2 en estimation flash), affichant son plus faible niveau depuis janvier. Il continue néanmoins de signaler une forte amélioration de la conjoncture du secteur manufacturier.

Aux Etats-Unis, l’indice PMI manufacturier américain final du mois de septembre est ressorti à 60,7, contre 60,5 de consensus FactSet et 60,5 pour sa lecture préliminaire. Il traduit toujours une vive expansion de l’activité manufacturière nationale américaine. L’ISM manufacturier de septembre s’est établi à 61,1, contre 59,5 de consensus FactSet, ce qui reflète également une forte expansion et même une accélération en comparaison du mois antérieur (59,9 en août).

Dans l’actualité de ces dernières semaines il était aussi question du classique « shutdown » américain (fermeture des services fédéraux non essentiels). La secrétaire au Trésor Janet Yellen a prévenu que le pays aura épuisé le 18 octobre toutes les mesures exceptionnelles pour financer le budget du pays si le plafond de la dette n’était pas relevé.

Aux Etats-Unis, Démocrates et républicains sont donc toujours à couteaux tirés au sujet du budget fédéral et du vaste plan d’investissement soutenu par le président Joe Biden. Les deux partis ne parviennent pas à s’accorder, et les démocrates sont en outre déchirés par des querelles internes, faisant craindre aux marchés un accident de parcours. Hier soir le Congrès américain a voté in extremis un texte permettant aux administrations fédérales de fonctionner jusqu’au 3 décembre. En 2011, lors d’un précédent bras de fer sur la dette, qui avait amené les agences de notation financière à priver les Etats-Unis de sa note « Triple A », l’indice S&P 500 avait plongé de 17% ! En 2013 et en 2019, lors de « shutdowns » liés à de nouveaux affrontements politiques sur la dette, la Bourse avait aussi flanché, mais dans une moindre mesure.

Nous le disions en préambule, l’inflation refait surface.  Aux US, les commandes de biens durables sont ressorties bien plus fortes que prévu en août (+1,8% contre +0,6% attendus) et en hausse pour le sixième mois consécutif. Cette nouvelle a eu pour effet de propulser les rendements sur les obligations à 10 ans jusqu’à 1,51%, leur plus haut niveau depuis fin juin.

En zone euro le taux annuel de l’inflation est estimé à 3,4%, contre 3,0% en août selon Eurostat. Le consensus était positionné à 3,3%. L’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en septembre (17,4%, comparé à 15,4% en août), suivie des biens industriels hors énergie (2,1%, comparé à 2,6% en août), de l’alimentation, alcool & tabac (2,1%, comparé à 2,0% en août) et des services (1,7%, comparé à 1,1% en août). En séquentiel, les prix à la consommation afficheraient une hausse de 0,5% après +0,4% en août. L’inflation annuelle « core » ressortirait à 1,9% contre 1,6% le mois précédent. Du jamais vu depuis 2008 même si son évolution est conforme aux attentes des économistes.

Par ailleurs, Powell et Lagarde s’inquiètent de la durée des « goulets d’étranglement ». Les tensions obligataires ont refait surface après une nouvelle intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine. Lors d’un débat organisé par la BCE, il a jugé « frustrant » que les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement ne se résorbent pas à ce stade de la reprise économique, et il a ajouté s’attendre à ce que cette situation se prolonge en 2022.
Quant à Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, elle a estimé que ces tensions constituaient l’un des principaux risques pour les perspectives économiques de la zone euro. « Combien de temps faudra-t-il pour que ces goulets d’étranglement soient résorbés (…), c’est l’un des points d’interrogation », a-t-elle dit, avant d’évoquer les risques liés à la hausse des prix de l’énergie et ceux de nouvelles vagues de la pandémie de COVID-19.

Du côté des valeurs, avec un CAC qui laisse 1,82% cette semaine, les hausses sont rares. TotalEnergies prend 3,98% aidée par Oddo qui reste à « surperformance ». Dans les baisses, Eurofins, fraichement rentrée dans le CAC, perd 11,72% mais cela reste relatif au vu des 55% YTD. Elle est suivie de Dassault Systèmes -9,64%, suite aux propos défavorables de UBS et de Teleperformance -8,93%.

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