L’actu des marchés du 6 novembre 2020

L’actu des marchés du 6 novembre 2020

La publication des prévisions d’automne de la Commission Européenne est venue confirmer le lourd impact économique de la seconde vague épidémique en Europe. La dégradation sanitaire rapide et la mise en œuvre de restrictions fortes, comme en Grèce où un nouveau confinement débutera samedi, retarderont encore davantage le rattrapage de la croissance européenne vers son niveau d’avant-crise. Cela ne devrait pas avoir lieu avant la fin de l’année 2022 selon l’institution qui table désormais sur une récession à -7,8% en 2020 avant un rebond à +4,2% en 2021 pour la zone euro.
Mentionnons que l’institution a arrêté ses prévisions au 22 octobre, et n’avait donc pas connaissance du reconfinement en France, mais elle intègre des hypothèses prudentes :

  • renforcement partiel des restrictions au T4 dont certaines dureront jusqu’en 2022,
  • pas d’accord concernant le Brexit et retour aux droits de douanes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et
  • en revanche, intégration très limitée des plans de relance nationaux car la plupart des pays n’ont pas encore envoyé leurs propositions (ce qu’ils pouvaient faire à partir du 15 octobre).

Aux Etats-Unis, le décompte des voix se poursuit dans les Etats les plus disputés entretenant les incertitudes autour du résultat des élections. Selon les derniers décomptes, Joe Biden a poursuivi sa remontée en Géorgie et en Pennsylvanie mais reste derrière Donald Trump. En parallèle, il a conservé son avance au Nevada et en Arizona, ce qui lui permet de toujours faire figure de favori dans la course à la présidence. Mais la Maison-Blanche n’est pas la seule à ignorer sa future couleur, le Sénat est également dans l’expectative. Pour l’instant, les deux partis sont à égalité avec 48 sièges chacun, mais les Républicains devraient remporter largement le poste en Alaska et conservent une avance raisonnable en Caroline du Nord (+2%) où les bulletins de vote sont acceptés jusqu’au 12 novembre. C’est donc en Géorgie où tout devrait se décider. Dans cet Etat, les deux sièges de sénateurs étaient en jeu et il est nécessaire d’avoir 50% des voix pour être élu. Aucun des candidats n’y étant parvenu, il y aura un second tour le 5 janvier. Il faudra donc attendre cette date pour connaître le rapport de force au sein de la chambre haute et l’enjeu pourrait être considérable. En effet, si Joe Biden emporte la présidence, un Sénat républicain serait le principal obstacle au déploiement de son programme économique.
Une nouvelle fois, les résultats trimestriels des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) ont été insolents. A eux seuls, ils ont généré 228 milliards de dollars de recettes et 38 milliards de dollars de bénéfices. Amazon a vu ses revenus augmenter de 37 % au troisième trimestre (T3). Ses bénéfices ont triplé. Alphabet (dont Google et YouTube) et Facebook (dont Instagram, Messenger et WhatsApp) ont peu souffert des récents boycotts publicitaires sur leurs plateformes. Au T3, leur chiffre d’affaires a grossi de 32 % pour le premier et de 22 % pour le second avec des bénéfices toujours pharamineux. Apple temporise. Ses revenus n’ont grimpé que de 1 % sur la période, à cause d’un recul de 20 % des ventes de ses iPhones.
Au deuxième trimestre, les dividendes versés par les groupes cotés américains ont chuté de 42 milliards de dollars par rapport à la norme. La crise du coronavirus est passée par là. Parallèlement, les nouveaux programmes de rachats d’actions tombent à leur plus bas niveau depuis 2012. Seuls les éternels GAFAM ne suivent pas la tendance. Ils ont augmenté leurs rachats d’actions quand la moyenne du S&P 500 les a divisés par plus de deux au premier semestre.
La Fed a laissé inchangé l’ensemble de ses outils et ses principaux axes de communication à l’issue de sa réunion de politique monétaire. Habituellement prévue les mercredis, celle-ci avait été décalée au jeudi soir pour être en mesure de réagir si les résultats des élections américaines avaient nécessité de stabiliser les marchés financiers. Ceci ne s’est pas avéré et a permis à la Fed de passer son tour et de se consacrer à l’étude des options si un nouveau soutien devait s’avérer nécessaire, notamment pour deux raisons selon nous :

  • dans l’attente de l’évolution de la situation sanitaire,
  • pour mettre la balle dans le camp des élus en faveur d’une relance budgétaire

L’activité chinoise continue de flamber. L’indice des directeurs d’achats (PMI) du secteur manufacturier a atteint un record depuis janvier 2011. L’activité s’est constamment redressée depuis l’effondrement du début d’année. Et elle a encore des réserves de croissance, notamment du côté des exportations qui subissent l’impact de la seconde vague sur la plupart des partenaires commerciaux du pays.

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