Nouveau record ce vendredi pour le marché parisien, tout comme vendredi dernier alors que la pilule de Pfizer faisait ses effets. Cette semaine, au terme de 4 jours de « récupération » particulièrement atones avec des volumes plutôt moyens, le CAC 40 profite de sa dernière séance pour finir sur un nouveau record. Et la news du jour n’était pourtant pas engageante, l’indice des consommateurs américains en novembre s’affichant à son plus bas niveau en dix ans.
Pour les plus optimistes, on aurait pu penser que l’adoption par le Congrès aux US du plan de rénovation des infrastructures aurait pu donner une nouvelle impulsion dès lundi, mais l’évènement dont on parle depuis près d’un an semble ne plus avoir d’effet.
Pour les pessimistes, le fait que certains gouverneurs de la Fed évoquent un relèvement anticipé des taux en 2022, en raison de l’amélioration de l’économie, aurait pu dessiner un début de correction mais eux non plus n’auront pas trouvé satisfaction. L’inflation chinoise inédite depuis 26 ans sera aussi passée inaperçu. Finalement une semaine durant laquelle « bulls » et « bears », se seront scrutés, sans prendre d’initiatives même s’il finit par un léger coup de corne dans le flanc des ursidés !
Pour les « chartistes », il n’y a pas à douter, les marchés sont surachetés et ce, quelque-soit l’horizon de temps. Une correction serait salutaire pour pérenniser cette hausse mais rien n’est moins sûr et malheureusement personne n’est suffisamment clairvoyant pour prédire les séances à venir.
Du côté des certitudes l’inflation américaine est bien présente. Elle a bondi de 0,9% le mois dernier. Sur un an, elle flambe de 6,2%, au-dessus des anticipations de 5,8% et bien loin de l’objectif de 2% de la Fed. Il s’agit aussi de son plus haut niveau depuis novembre 1990. Joe Biden s’est d’ailleurs prononcé sur le sujet, faisant de l’inversion de cette tendance une priorité absolue. Mais à part un resserrement monétaire, les leviers sont limités. Et ce levier n’appartient qu’à la Fed qui persiste à dire que cette inflation est transitoire. Détail ou pas, l’or en profite pour afficher un bilan hebdomadaire de 2,45%.
En Europe, selon la Commission Européenne, l’économie de l’UE devrait croître de 5% en 2021, de 4,3% en 2022 et de 2,5% en 2023. Pour l’année en cours, l’institution supranationale a donc relevé ses prévisions de 0,2 point de pourcentage par rapport à son dernier rapport cet été, et ceci, malgré les difficultés rencontrées au niveau mondial (hausse des prix de l’énergie, problèmes logistiques, pénuries…). « Les ménages ont réagi à l’amélioration de la situation épidémiologique et à l’assouplissement progressif des mesures de confinement par une frénésie de dépenses qui a propulsé la croissance de la consommation privée de l’UE à 3,3% en glissement trimestriel (3,5 % dans la zone euro) au deuxième trimestre 2021 », explique la Commission.
Dans cette bonne dynamique en zone euro, on retrouve la production industrielle qui a progressé de 5,2% en rythme annuel au mois de septembre, soit bien au-dessus des 4,1% attendus des économistes. En août, elle avait été de 4,9% (révisé).
On fait un point également sur la période des T3 qui touchent à leur fin, aux Etats-Unis notamment où les bénéfices du S&P 500 ont bondi de 39,1% par rapport à la même période de 2020, alors que les marchés s’attendaient à une hausse de 27,4% le 30 septembre, avant la vague de publications. La totalité des 11 sous-secteurs du S&P 500 ont vu leurs profits grimper au 3ème trimestre sur un an, à commencer par les plus cycliques que sont l’énergie, les matériaux de base et l’industrie.
Du côté des valeurs, outre atlantique, Rivian fait une entrée en bourse en fanfare. Le fabricant de véhicules électriques qui n’en a pas encore vendu un seul, a déjà pris 70% à l’heure où nous écrivons ces lignes. Cette poussée valorise la société à plus de 100 milliards faisant du constructeur, le 2ème mondial ! Il est précédé par Tesla, le leader incontesté qui capitalise plus de 1300 Mds$. Elon Musk en a d’ailleurs vendu quelques-unes (5 Mds$ !) pour payer ses impôts.
Chez nous l’actualité est plus calme, à l’image du bilan hebdomadaire du CAC 40. L’une des meilleures performances revient aussi à un constructeur automobile, Renault, qui rattrape quelque peu son retard. Elle récupère 5,62% sur la semaine.
Du côté des baisses, Worldine reteste un support qui avait fait office de garde-fou en début de semaine dernière. La valeur corrige de 8%. Le titre ne se remet pas de ses résultats décevants du 3ème trimestre. Le titre est au coude à coude avec Bouygues qui lâche 8,26%, les investisseurs ayant du mal à apprécier les négociations en cours avec Engie pour le rachat de sa filiale Equans.
