L’actu des marchés du 17 avril 2020

L’actu des marchés du 17 avril 2020

La baisse actuelle des actions se justifie par le niveau de stress et l’incertitude relatifs à cette épidémie. Les multiples de résultats se sont effondrés mais s’appliquent à des prévisions qui ne reflètent pas encore le choc économique en cours. Rapidement, les marchés actions se tourneront vers les prévisions de résultats 2021 et devraient afficher un rebond très marqué. Les marchés vont dans les prochains jours et les prochaines semaines évoluer en fonction des nouvelles sur l’ampleur de l’épidémie et sur l’intensité de la crise économique, sans oublier les annonces de mesures de soutien. L’ampleur de la baisse dépendra moins de la violence de la contraction d’activité que de sa durée. L’essentiel pour les marchés est de retrouver une forme de visibilité sur le fait qu’à un horizon modérément éloigné, la crise sera derrière nous.

Notons cependant que, comme pour l’économie, il ne réside pas de raison structurelle qui pourrait justifier que les niveaux des marchés actions soient durablement inférieurs aux niveaux récents.
Les marchés du crédit se sont également fortement dégradés comme le montre la hausse des spreads sur des niveaux très élevés. Cette évolution porte en elle le risque d’effets de second tour négatifs sur l’activité si ce durcissement des conditions financières se prolonge. Là aussi, les mesures prises par les pouvoirs publics : baisse des taux, achat de titres par les banques centrales et garantie des emprunts par les Etats, sont de nature à soutenir le marché. Il sera important d’inverser rapidement le mouvement. Les banques centrales multiplient les mesures de soutien.

La banque centrale chinoise a de nouveau assoupli sa politique monétaire en baissant son taux de prêt à un an de 3,15% à 2,95%.

Le pétrole a baissé de 10% sur la séance de mercredi, ramenant le baril de WTI à 20 USD et celui de Brent à 22 USD.

Jeudi dernier, la FED annonçait une enveloppe de prêts supplémentaire de 2 300 milliards de dollars pour les entreprises, les collectivités locales et les Etats fédéraux. Le marché du crédit (obligataire) a eu également sa part d’oxygène : dans le cadre de son plan de rachat d’actifs, la Fed s’autorise désormais à acheter des obligations d’entreprises high yield pouvant aller jusqu’à BB- (notation Standard & Poor’s). Cette nouvelle a favorisé, en dollars comme en euros, la réduction des écarts (spreads) de taux entre ce type d’obligations et les obligations d’Etats.

Les premières données économiques américaines de mars ont confirmé le net arrêt de l’activé. La production manufacturière est en baisse de 6,3%. Les ventes au détail sont très disparates selon les postes de la demande. Le chiffre global baisse de 8,7%, notamment du fait de baisses de 26% des ventes dans les restaurants et bars, de 27,1% des ventes de voitures et de 50,5% des ventes de vêtements. A contrario, les ventes d’alimentation ont bondi de 26%. Le président américain pousse pour une reprise forte de l’économie, alors que près de 90% de la population américaine est confinée.

En avril, l’indice NAHB de confiance des constructeurs de maisons s’est effondré de 72 à 30, une baisse qui avait pris quinze mois en 2005-2006. Recalculé à la manière de l’ISM, l’enquête Empire sur l’activité dans le secteur manufacturier dans la région de New York passe de 49 ,6 à 31,2.

Bruno Le Maire a détaillé les mesures du projet de loi de finances rectificative d’un montant de 110 Mds EUR, portant le déficit à 9% du PIB avec une hypothèse de croissance de -8% :

  • 20 Mds EUR pour renflouer les grandes entreprises stratégiques en difficulté. Le Fonds de développement économique et social est porté à 1 Md pour les grosses PME et ETI.
  • 500m EUR pour prêter aux PME particulièrement fragiles et augmentation de la dotation du Fonds de solidarité pour les TPE, indépendants, professions libérales de 1 à 7 Mds EUR. Les conditions d’accès en sont assouplies.
  • Augmentation des mesures de trésorerie de 35 à 50 Mds EUR, principalement des reports de charges et des annulations pour les secteurs les plus touchés.
  • 8 Mds EUR pour les dépenses de santé exceptionnelles.
  • 1 Md EUR pour les personnes précaires dont le versement d’une aide de 150 EUR aux ménages au RSA et 100 EUR par enfant.
  • 24 MDS EUR pour le chômage partiel qui touche 8,7 millions de salariés.
  • Suspension de la dégressivité des indemnités chômage.

Du coté des actions, AMAZON profite grandement de cette crise et a pris près de 30% depuis le début de l’année.

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