L’actu des marchés du 22 mai 2020

L’actu des marchés du 22 mai 2020

Les indices PMI provisoires de mai sont ressortis en hausse par rapport à mai sans pour autant remonter en territoire d’expansion (30,5 vs 13,6 en avril et 50 étant le zone d’expansion). Néanmoins, la réouverture prudente des économies porte ses fruits, notamment dans les services (28,7 vs 12), et constitue un signal encourageant en vue d’un rebond progressif de l’activité en 2ème partie d’année. La part des entreprises déclarant une baisse d’activité est donc en recul mais reste majoritaire. L’ensemble de la zone euro suit le même mouvement alors que les indices rebondissent en France et en Allemagne. Une amélioration sera toutefois très progressive et le maintien de certaines restrictions dans les services continuera de peser sur la demande interne. Nous espérons toujours une phase de reprise de l’activité au 3ème trimestre et dans une ampleur seulement graduelle.

Aux Etats-Unis, l’amélioration est similaire bien que l’indice reste très nettement en territoire de contraction (36,4 vs 27). Dans ce contexte, les demandes initiales d’allocations chômage hebdomadaires ressortent en ligne avec les attentes (2,4 M vs 2,7 M la semaine précédente) et témoignent d’un réamorçage progressif de l’appareil économique américain, qui restera dépendant en 2ème partie d’année non seulement du rythme de déconfinement mais également de la capacité de Washington à valider un nouveau plan d’aide budgétaire.

Initialement prévu en mars, le Congrès du Parti communiste a démarré ce matin avec le discours de Li Keqiang, le Premier ministre. Celui-ci a confirmé l’abandon de la cible de croissance pour 2020 alors que l’activité s’était effondrée au 1er trimestre (-6,8% en glissement annuel). La reprise restera progressive selon nous, comme en attestent les indicateurs de mars et avril (deux mois sans confinement sur le territoire) et nécessitera des efforts budgétaires supplémentaires. Si Li Keqiang a apporté quelques éléments de réponses en assurant notamment que le déficit se creuserait de -2,8% du PIB en 2019 à -3,6% en 2020 et que les dépenses des collectivités locales augmenteront, ces chiffres sont sans commune mesure avec ceux affichés dans les pays développés. Le pays fait face à un niveau de dette publique et privée toujours très important.  Certes la croissance et les recettes fiscales y chuteront moins, mais des mesures en faveur du pouvoir d’achat des ménages et de l’investissement restent nécessaires pour assurer des créations d’emplois.

La stabilité politique du pays passe par une reprise économique et une rechute du chômage. En plein cœur de la guerre commerciale en 2019 et face au repli de l’activité, des tensions sociales s’étaient manifestées sur le territoire nécessitant de trouver un accord avec les Etats-Unis. La relance budgétaire offre ainsi une double opportunité à la Chine pour d’une part stimuler l’économie et créer des emplois et d’autre part accélérer les importations de produits américains. Les pressions politiques en provenance de Washington se font croissantes et alimentent l’aversion au risque sur les marchés financiers, une menace qui devrait rester prégnante d’ici aux élections présidentielles de novembre, sans pour autant conduire à un nouvel accident. A cela, s’ajoute un vote hostile du Sénat américain hier, empêchant une entreprise étrangère, sous contrôle de son gouvernement, d’obtenir une cotation sur les marchés boursiers américains. Les entreprises comme Alibaba et Baidu sont directement visées.

A l’inverse, la situation avec Hong-Kong inquiète de nouveau. La proposition de loi de Pékin accroit son influence sur la presqu’île et les propos de Li Keqiang ce matin n’ont pas manqué de raviver les craintes, ce qui se traduit par une chute des indices asiatiques. Les tensions sociales ont largement été renforcées ces dernières semaines et la gestion de la crise sociale par le gouvernement centrale restera un élément au cœur des relations politiques internationales.

En début de semaine, la France et l’Allemagne ont présenté leur proposition de plan de solidarité de 500 milliards d’euros pour l’UE (environ 4 % de son PIB). Au début peu favorable à ce plan, soutenu par la France et les pays du Sud de l’Europe, et à l’idée des corona bonds, l’Allemagne s’est laissée séduire par la finalité d’un tel soutien : le financement de projets directs plutôt que le remplissage des caisses des Etats membres.

Du coté des valeurs, RENAULT a annoncé des fermetures de sites et d’usines notamment à Flins, l’Etat qui est actionnaire refuse, Renault a donc obtenu un prêt garanti par l’Etat de 5 milliards d’€.

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