L’actu des marchés du 15 octobre 2021

L’actu des marchés du 15 octobre 2021

Cette semaine marque une certaine rupture car l’inflation qui a été l’argument phare des « bearish » jusqu’à présent, semble ne plus avoir d’incidence sur les marchés.

Le taux d’inflation aux Etats-Unis a atteint 5,4% au mois de septembre en rythme annualisé, très légèrement supérieur au consensus de 5,3%. L’inflation dite « core », c’est-à-dire ajustée des éléments les plus volatils (alimentation, énergies…), qui sert de référence pour la Fed, s’est établie à 4%, stable par rapport au mois d’août et parfaitement conforme au consensus des analystes. Les prix à la production ont augmenté de 0,5% en septembre, à comparer avec un consensus de +0,6% et +0,7% en août. Hors les éléments volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, ils ont progressé de 0,2%, là où les économistes anticipaient +0,5% après+0,6% en août.

En Allemagne, les prix de gros ont bondi de 13,2% en septembre en rythme annuel, soit sa plus forte hausse depuis 1974 ; l’inflation a elle atteint 4,1%.

L’accélération de cette inflation, nous le savons désormais tous, plaide pour une normalisation des politiques monétaires de la Fed et de la BCE. Les « Minutes » de la Fed, publiées mercredi soir, ont confirmé dans l’ensemble les attentes des marchés en matière de « tapering ». Selon le rapport de la dernière réunion de la Fed, les 21 et 22 septembre, les responsables de la banque centrale américaine ont étudié une réduction des achats d’actifs de 15 milliards de dollars par mois, soit à partir de la mi-novembre, soit à partir de la mi-décembre prochain. L’idée d’une réduction plus importante de ce rythme a toutefois été abordée par plusieurs responsables de la banque centrale en raison d’une inflation qui pourrait « s’avérer plus durable qu’attendu ». Le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard (membre non-votant), a ainsi déclaré mercredi à la chaîne « CNBC » qu’il plaiderait pour un achèvement du « tapering » d’ici à la fin du premier trimestre 2022, afin d’être en mesure de réagir aux risques potentiels concernant l’inflation l’année prochaine.

Le FMI a également jeté de l’huile sur le feu (c’est dire si les marchés sont solides !) en contribuant à la prudence. Elle a estimé mardi, dans son dernier rapport sur la stabilité financière que les marchés d’actions étaient surévalués et en mettant en garde contre les excès des cryptomonnaies. « En dépit des récentes turbulences sur les marchés, les cours des actions ont, dans l’ensemble, encore progressé, portés par les politiques monétaires accommodantes et de solides bénéfices », a souligné le fonds monétaire international. « Toutefois, les cours de Bourse demeurent considérablement décalés par rapport aux valorisations basées sur les fondamentaux, sur la plupart des marchés ».

Par ailleurs, l’indice manufacturier Empire State de la Fed de New York pour le mois d’octobre 2021 n’ pas non plus arrangé les choses, il est ressorti à 19,8, contre un consensus de place de 25 et un niveau de 34,3 un mois auparavant, ce qui signale donc un net ralentissement de l’expansion de l’activité manufacturière dans la région considérée.

Bonne surprise en revanche du côté de l’emploi US, 293 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées lors de la semaine du 9 octobre, soit moins que le consensus Reuters s’élevant à 319 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé de 326 000 à 329 000. Ces bons chiffres finissent de dissiper les doutes des investisseurs en fin de semaine.

A noter qu’en Allemagne l’indice ZEW du sentiment des investisseurs allemands sur les perspectives économiques continue de se dégrader. Il est ressorti à 22,3 en octobre, à comparer avec un consensus s’élevant à 24 et 26,5 en septembre. On observe la même dynamique aux US pour le sentiment des consommateurs avec un indice préliminaire mesuré par l’Université du Michigan pour le mois d’octobre 2021 ressorti à 71,4, contre un consensus de 74 et un niveau déjà déprimé de 72,8 en septembre.

Du côté des valeurs, le luxe reprend des couleurs notamment en raison du T3 de LVMH légèrement supérieur aux attentes. Elle reprend 5,91%, Kering et Hermès s’adjugent respectivement 6,67% et 6,35%. Bonne performance aussi pour les valeurs technologiques qui profitent de la révision à la hausse des objectifs de SAP, l’entreprise allemande spécialiste des logiciels. Cap Gemini prend 6,52%.

En bas du tableau, on retrouve de rares valeurs notamment Carrefour qui continue de se dégrader depuis le refus de la proposition de rapprochement avec Auchan. Elle laisse 3,34% sur la semaine.

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