L’actu des marchés du 25 septembre 2020

L’actu des marchés du 25 septembre 2020

La semaine a été particulièrement agitée sur les marchés financiers. Ces derniers ont été entrainés par l’expansion de la pandémie de COVID-19 dans le monde et son impact sur l’économie. Depuis plusieurs semaines, les indicateurs macroéconomiques stagnent et cherchent un second souffle.

En Europe, de nouvelles mesures de restrictions dues à la crise sanitaire ont été annoncées. Etant dans l’incapacité de freiner l’épidémie en France, le gouvernement a décidé de réduire l’activité dans les domaines générant un haut niveau d’interactions sociales (hôtellerie, restauration, événementiel, sports…) tout en appelant les ménages (sphère privée) et les entreprises (télétravail) à redoubler d’efforts pour limiter les risques de contagion. Bien que les indicateurs soient encore loin d’être aussi alarmants que durant le mois de mars, il ne reste que quelques semaines pour inverser la tendance et éviter de devoir recourir à un confinement strict localisé.

Pour la zone euro, le constat est identique. L’indice PMI services a chuté à 47,6 en septembre contre 50,5 en août. Le retour des contraintes sanitaires limite la capacité de rattrapage même si l’industrie demeure très dynamique (53,7 contre 51,7 en août). Cette accélération de la production manufacturière est particulièrement forte en Allemagne (56,6 soit un plus haut de 26 mois) avec une envolée des nouvelles commandes domestiques et étrangères. Le pays profite également du déploiement du plan de relance depuis le mois de juillet. Même si les contraintes sanitaires fixent une limite au rattrapage de certains secteurs, le soutien budgétaire viendra compenser le manque de croissance et ainsi le PIB allemand devrait continuer de croître au cours des derniers mois de l’année.

Aux Etats-Unis, les demandes d’allocations chômages ont une nouvelle fois augmentée à 870 000 cette semaine contre 845 000 la semaine passée. Ce chiffre ne s’améliore plus depuis un mois et fait écho aux négociations interminables entre Démocrates et Républicains concernant la prolongation des mesures de soutien aux ménages américains.

Face à ce constat, Jerome Powell et Steve Mnuchin ont tenté de convaincre les membres du Congrès de l’urgence d’un nouveau plan de relance alors que de nombreux républicains ne souhaitent pas accroître le déficit budgétaire plus que nécessaire. Les démocrates finalisent un nouveau plan de relance de 2200 MM$ pour pouvoir le voter dès la semaine prochaine. Ce montant est similaire à un précédent compromis proposé par Nancy Pelosi (chef de file des démocrates à la Chambre des représentants), qui tente ainsi de rejeter la faute d’absence d’avancée sur le camp républicain. Toutefois, le montant de nouveau proposé risque de poser problème alors que le groupe bipartisan n’était pas allé au-delà de 1500 MM$. Les incertitudes demeurent donc très fortes et le temps joue contre la croissance économique. Chaque jour qui passe s’accompagne d’une dégradation du pouvoir d’achat des ménages dont les revenus étaient dépendants des aides.

Les investisseurs se tournent également sur l’élection présidentielle qui voit une issue incertaine. Pour ajouter de la dramaturgie, Donald Trump a refusé de s’engager à un transfert pacifique du pouvoir à Joe Biden s’il n’est pas réélu. L’actuel Président préfère que la bataille électorale se termine à la Cour Suprême. Ceci confirme l’enjeu autour de la succession de la juge Ruth Bader Ginsburg. Donald Trump souhaite nommer rapidement un nouveau juge afin d’avoir une large majorité conservatrice qui pourrait trancher en sa faveur s’il contestait le résultat des élections, et notamment le décompte des votes par correspondance.

Dans ce contexte, le dollar a fortement progressé depuis le dernier discours de la FED, qui n’a pas modifié sa politique monétaire et surtout à un discours prudent de son Président. La devise monte de plus de 3.3% après ses plus bas atteint le 1er septembre 2020. L’euro s’échange aujourd’hui à 1.1616 dollars. Cette progression a entrainé le recul des matières premières Or et Argent qui enregistrent respectivement une baisse de 5.2% et de 15.52%.

Néanmoins, certaines sociétés osent se frotter aux marchés financiers. C’est le cas de Snowflake. La start-up américaine, spécialisée dans le stockage et l’analyse de données dans le cloud, a signé la plus grosse entrée en bourse sur la place de New York depuis le début de l’année. Elle a levé 3.36 milliards de dollars en quelques heures. Cette poussée spectaculaire du titre (de 120USD à l’introduction à 245 USD dans les premiers échanges) renforce les craintes des investisseurs concernant les valorisations des sociétés technologiques. Toutefois, cette progression fait envie puisque, au cours des prochaines semaines, deux dossiers vont attirer l’attention des investisseurs : Palantir, valorisé plus de 30 milliards de dollars et Ant, valorisé 225 milliards de dollars. Les deux sociétés vont respectivement être introduites à New York et à Shanghai et Hong Kong. Le premier est un spécialiste du Big Data et le second est un spécialiste du e-commerce chinois, émanation du géant Alibaba.

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