L’actu des marchés du 22 avril 2022

L’actu des marchés du 22 avril 2022

Deuxième semaine d’affilée écourtée en raison du lundi de Pâques. Alors que la guerre en Ukraine semble désormais se concentrer sur les deux régions disputées depuis 8 ans, la Banque mondiale a réduit de près d’un point de pourcentage sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,2% contre 4,1%. De son côté le FMI, qui vieille à la stabilité du système monétaire dans le monde, a tiré la sonnette d’alarme en raison des « ondes sismiques » provoquées par la guerre en Ukraine et a prévenu que l’inflation était amenée à durer. L’institution a fortement abaissé sa projection de croissance mondiale pour 2022. Celle-ci devrait s’élever à 3,6% cette année, soit une baisse de 0,8 point de pourcentage comparé à ses projections de janvier. S’agissant de l’inflation, le Fonds table désormais sur 5,7% cette année pour les pays avancés (+1,8 point) et 8,7% (+2,8 points) pour les économies émergentes et en développement.

La salve de résultats en France comme aux Etats-Unis a redonné confiance aux investisseurs même si la FED aura jeté un froid en fin de semaine. Dans un premier temps, la publication du Livre Beige de la Fed sur la santé de l’économie américaine aura été sans surprise, la Réserve Fédérale confirmant que les entreprises restaient confrontées à une inflation élevée et à des pénuries de main d’œuvre.
Mais alors que les analystes s’attendaient à des tours de vis de 50 points de base des taux lors de la réunion de mai et de juin, les commentaires agressifs du président de la Fed Jerome Powell, auront coupé l’élan des marchés internationaux. Lors d’une table ronde organisée jeudi en marge des assemblées de printemps du Fonds monétaire international, ce dernier a déclaré qu’une hausse de taux d’un demi-point de pourcentage « (serait) sur la table lors de la réunion de mai » (les 3 et 4).

Christine Lagarde a elle affirmé jeudi soir que la Banque centrale européenne décidera lors de sa réunion du 9 juin, du calendrier précis pour mettre fin à son programme d’achat d’actifs, dont dépend la remontée des taux directeurs. Lors d’un débat consacré à l’économie mondiale organisé par le FMI, la présidente de la BCE s’est montrée plus prudente que son homologue américain concernant le resserrement de la politique monétaire.

En zone euro, la croissance s’est accélérée en avril, le regain d’activité dans le secteur des services, favorisé par un nouvel assouplissement des restrictions sanitaires, aura permis de compenser une quasi-stagnation de la production dans le secteur manufacturier. Selon son estimation flash, l’indice PMI composite S&P Global de la zone euro s’est redressé de 54,9 en mars à 55,8 en avril, indiquant ainsi la plus forte croissance de la zone euro depuis septembre 2021. Le consensus était positionné à 53,9. L’indice PMI flash de l’activité de services ressort pour sa part à 57,7 (55,6 en mars), au plus haut de 8 mois, alors que l’indice PMI flash de l’industrie manufacturière se replie à 55,3 (56,5 en mars), sur un plus bas de 15 mois.

Beau rebond de la production industrielle européenne en février. Selon les données d’Eurostat, la production industrielle, corrigée des variations saisonnières, a augmenté de 0,7% sur la période après une baisse de 0,7% le mois précédent. En glissement annuel, la production affiche une hausse de 2% après un repli de 1,5% en janvier. Le consensus tablait respectivement sur une augmentation de 0,2% et 0,8%.

L’indice PMI manufacturier « flash » de la France au mois d’avril ressort à 55,4. Les économistes tablaient sur 53 après 54,7 en mars. L’indice PMI composite « flash » s’établit à 57,5. Le consensus le donnait à 55 après 56,3 en mars. L’indice PMI des services « flash » atteint 58,8 contre un consensus de 56,5 après 57,4 en mars.   

Concernant l’emploi, très légère baisse des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine passée qui se maintiennent au plus bas depuis les années 1960. Le Département américain au Travail vient en effet d’annoncer, pour la semaine close au 16 avril, que les inscriptions au chômage ont atteint 184 000, en repli de 2 000 par rapport à la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 180 000.

Du côté des valeurs, aux Etats-Unis, Netflix s’est écrasée de façon spectaculaire mercredi, perdant 35,12% à 226,19 dollars. Le titre du pionner du streaming a annoncé un bénéfice en retrait au premier trimestre, et surtout la fuite de 200 000 abonnés là où elle espérait en gagner 2,5 millions. Elle le doit notamment à la suspension de son service en Russie et à la vive concurrence. Le groupe songe désormais à faire appel à des financements publicitaires.

A l’inverse, Tesla s’est jouée des problèmes d’approvisionnement et des confinements en Chine, au point que le directeur général Elon Musk a estimé possible de finir l’année sur une croissance de 60% de la production. Le constructeur a publié un bénéfice net record de 3,3 milliards de dollars au premier trimestre, soit bien mieux que les 2,2 milliards attendus.

Chez nous, la publication des T1 a bien commencé, Saint-Gobain s’affiche en tête du classement hebdomadaire +6,92%, elle est suivie de Société Générale +5,18%. Le secteur bancaire s’est bien repris cette semaine, bien aidé par les remontées de taux et les conséquences positives sur les profits à venir. Dans les baisses Eurofins cède 6,83%, malgré le relèvement de ses objectifs financiers, Stellantis -3,97%, là encore malgré un T1 supérieur aux attentes. La société semble encore sous le coup d’une dégradation d’Invest Securities. L’analyste s’inquiète du T2 en raison notamment du regain de la pandémie en Chine.

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