L’actu des marchés du 14 janvier 2022

L’actu des marchés du 14 janvier 2022

Les marchés se remettent doucement des dernières déclarations de Jerome Powell sur l’accélération du « tapering » en cas de nécessité. C’est encore ce dernier qui les a aidés à se reprendre en précisant notamment que la Fed « utilisera ses outils pour soutenir l’économie, un marché du travail solide et pour empêcher l’inflation de s’enraciner ». Le patron de l’institution espère cette année « un retour à la normale des conditions de la chaîne d’approvisionnement », une des principales causes de l’inflation. En outre, il affirme que relever les taux ne devrait pas avoir d’impact négatif sur le marché de l’emploi alors que l’économie « se remet incroyablement rapidement » de la crise provoquée par la pandémie.

Le sujet de l’inflation reste donc omniprésent, alors qu’elle atteint même son plus haut niveau depuis février 1982. Les prix à la consommation ont progressé de 0,5% en décembre, contre un consensus de +0,4%, après +0,8% en novembre. Sur un an, les prix grimpent de 7% conformément aux attentes, après +6,8% en novembre. A noter que certains analystes estiment à présent que cette inflation n’est plus transitoire et s’installe sur de nombreux secteurs.

Par ailleurs, les demandes de chômage ont augmenté de manière inattendue pour une deuxième semaine consécutive, probablement en raison de l’impact de la propagation du variant Omicron, Du 2 au 8 janvier, 230 000 personnes se sont inscrites au chômage pour recevoir une allocation, soit 23 000 de plus que la semaine précédente. Cependant, les demandes en glissement sur un mois restent dans une tendance à la baisse, démontrant que le marché de l’emploi demeure tendu, un facteur supplémentaire qui pourrait encore peser sur l’inflation à l’avenir.

Les ventes au détail ont baissé de 1,9 % en décembre, alors que le consensus tablait sur une stabilité.

En France, sur un an, l’Insee a confirmé que les prix à la consommation avaient augmenté de 2,8% en décembre 2021, comme le mois précédent. Sur un mois, ils ont progressé de 0,2%, après +0,4% en novembre. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisés ont augmenté de 3,4%, comme en novembre. Sur un mois, il a augmenté de 0,2%, après +0,4% le mois précédent.

En zone euro, on enregistre le premier déficit commercial depuis janvier 2014 ! Selon les premières estimations d’Eurostat, la région a enregistré en novembre un déficit de son commerce de biens avec le reste du monde de 1,5 milliard d’euros, contre un excédent de 25 Mds d’euros un an plus tôt. Les exportations se sont établies à 225,1 Mds d’euros, en hausse de 14,4% sur un an, pendant que les importations ont atteint 226,6 Mds d’euros, en forte augmentation de 32%. Une hausse due principalement à la progression de la valeur des importations d’énergie. Le commerce intra-zone euro a atteint 204,3 Mds euros, en hausse de 22,1% par rapport à novembre 2020.

Globalement, le bilan de l’ensemble de ces indicateurs est décevant. Il contraste néanmoins avec la relative solidité des places, ce qui laisse à penser que le potentiel de hausse n’est pas encore épuisé. Rien qu’en France, la baisse de 1,06% sur la semaine pour le CAC 40 n’a rien d’alarmant d’autant plus que le secteur du luxe supporte à lui seul cette contre-performance.  

Et les valeurs du luxe ont pesé ! On les retrouve en tête des plus fortes baisses. Hermès -10,16%, Kering -7,37%, L’Oréal (le tiers de son CA est sur ce segment) -7,36% et LVMH -5,55%. Dans l’indice élargi, les baisses sont beaucoup plus douloureuses, Atos -18,79% suite à un « warning » sur ses résultats financiers, EDF -12,26%, la société annonce réviser son estimation de production nucléaire 2022 à 300 – 330 TWh, contre 330 – 360 TWh. Cette révision résulte du prolongement de la durée d’arrêt de 5 réacteurs du parc nucléaire français d’EDF. En outre, le gouvernement français a annoncé jeudi soir un relèvement du volume d’électricité nucléaire vendu à prix réduit par EDF à ses concurrents, afin de limiter la hausse des tarifs réglementés de l’électricité (TRV) à 4% au 1er février. Dans un communiqué, EDF a précisé que l’impact de ces mesures sur son résultat opérationnel (Ebitda) 2022 était estimé à environ 8,4 Milliards d’euros sur la base des prix de marché au 31 décembre 2021, à 7,7 milliards au 12 janvier 2022.

Du côté des hausses TotalEnergies s’adjuge 6,62% suite à des partenariats dans le recyclage chimique en Espagne et en renforçant sa position de leader du marché du solaire sur bâtiment en France. Elle est suivie d’Orange et Stellantis, respectivement +5,71% et 5,48%.

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