L’actu des marchés du 29 avril 2022

L’actu des marchés du 29 avril 2022

Malgré une forte volatilité les marchés européens finissent la semaine, quasiment inchangés. Ces mouvements traduisent l’indécision des investisseurs. Les nouvelles en provenance du front ukrainien laissent penser que le conflit pourrait durer. Si la Russie est déterminée à conquérir l’est de l’Ukraine au plus vite, elle fait face à une armée soutenue par ses alliés qui lui déversent des tonnes de matériel militaire et d’aides en tout genre. Par conséquent, entre les menaces d’escalade et l’espoir de négociations, toute anticipation tiendrait de la clairvoyance.

Les mauvaises nouvelles sur le PIB américain auront donné un coup de boost temporaire (?) aux marchés. En effet, alors que nous tendons vers une situation de stagflation, les velléités de remontée agressives des taux pourraient être stoppées. Selon une première estimation, le PIB s’est contracté de 1,4% en rythme annualisé aux Etats-Unis lors du premier trimestre 2022, alors que le consensus attendait une hausse de 1,1%. Lors du quatrième trimestre 2021, l’économie américaine avait connu une croissance de 6,9%. La croissance est mise à rude épreuve avec notamment le spectre d’un nouveau confinement à Pékin. La Banque centrale Chinoise a d’ailleurs précisé dans un communiqué qu’elle « intensifiera le soutien de la politique monétaire prudente à l’économie réelle, en particulier pour les industries et les petites entreprises durement touchées par la pandémie ». Elle favorisera également un développement sain et stable des marchés financiers et maintiendra des liquidités raisonnablement suffisantes.

Les grands groupes du Nasdaq, même s’ils affichent des résultats supérieurs aux attentes, ne s’y trompent pas. Les prévisions prudentes d’Alphabet et Microsoft, accréditent la thèse d’un ralentissement à venir.

En zone euro, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2% au premier trimestre, selon l’estimation préliminaire publiée par Eurostat. Une évolution conforme aux attentes des économistes. Du côté des prix, le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 7,5% en avril, contre 7,4% en mars. Un niveau inédit sur le Vieux continent. L’inflation annuelle « core », qui exclut les éléments les plus volatiles, accélérerait en revanche davantage, à 3,5% après +2,9% en mars. Le consensus était positionné à +3,2%. De quoi accroître encore la pression sur la BCE, prise en tenailles entre une croissance qui s’essouffle et des prix qui s’envolent.

En regardant les données de plus près, il apparaît que l’économie française est à l’arrêt au premier trimestre. La consommation des ménages recule nettement (-1,3%, après +0,6) tandis que l’investissement ralentit légèrement (+0,2 % après +0,3 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue négativement, à hauteur de -0,6 point, à l’évolution du PIB après un impact positif de 0,5 point le trimestre précédent. La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est légèrement positive ce trimestre : +0,1 point, après avoir été nulle au trimestre précédent. Enfin, la contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est de nouveau positive ce trimestre. Elle s’élève à +0,4 point après +0,3 point au quatrième trimestre 2021.

En Allemagne, la hausse des prix à la consommation devrait atteindre 7,4 % en avril 2022, en rythme annuel, contre 7,3 % en mars, selon une estimation préliminaire du bureau fédéral des statistiques. Il s’agit du taux le plus élevé depuis 1981, celui-ci ressortant également au-dessus des attentes du marché (7,2 %).         Le climat des affaires s’est quant à lui amélioré de manière inattendue. En avril, l’indice IFO est ressorti à 91,8, contre 90,8 en mars et un consensus de 89,1.

Suite de la saga Elon Musk – Twitter. Le patron déluré  a réussi son pari, le réseau social ayant accepté son offre. Après s’est montré un temps menaçant pour se défendre, le conseil d’administration de Twitter a donc accepté lundi soir les 44 milliards de dollars proposés, soit un prix de 54,2$ par action. Alors que l’opération semblait incertaine la semaine dernière, l’homme le plus riche du monde a fait accélérer le dossier en rencontrant dimanche plusieurs dirigeants de « l’oiseau bleu », après avoir séduit de nombreux actionnaires du groupe et en dévoilant les détails financiers de son offre.

Du côté des valeurs, nous avons assisté cette semaine à une salve de résultats en France qui nous a valu de belles variations. Worldline a pris 6.95%, le groupe a confirmé ses objectifs malgré une baisse son activité au T1. Elle est suivie de Dassault Systemes, +5,87%, la société a présenté des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses objectifs 2022. La société prévoit une hausse de 9 à 10% de son CA en 2022 qui devrait plus que compenser les coûts liés à la suspension de ses activités en Russie, qui représentaient environ 0,5% de ses ventes.

Les baisses sont moins significatives, c’est surtout l’indice élargi qui apporte son lot de désolation avec Valneva qui dérouille de 19,73%. Le laboratoire espère toujours obtenir une autorisation de mise sur le marché de son candidat vaccin contre la Covid-19, alors que l’Agence Européenne des Médicaments lui demande des données supplémentaires. Solutions 30, -17,42%, ses marges déçoivent, contrebalançant son CA 2021 qui a cru de 6,7%. La société explique cette forte baisse de la rentabilité par différents facteurs et notamment une moindre absorption des charges fixes mais aussi un très fort absentéisme lié à la Covid (pas de télétravail pour les installations techniques) ainsi que des ruptures d’approvisionnement ayant pu masquer l’impact de la dynamique commerciale notamment à l’international.

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