L’actu des marchés du 04 juin 2021

L’actu des marchés du 04 juin 2021

Semaine atone, encore marquée par les propos rassurants des banques centrales. Cette fois-ci, c’est au tour de Ignazio Visco, membre du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), d’assurer que cette dernière réagirait en cas de hausse injustifiée des taux de marché mais qu’il n’y avait rien d’urgent. Il a été relayé aux US dès le lendemain par la gouverneure de la Fed Lael Brainard, puis par un défilé « d’influenceurs » américains mercredi, en parallèle de la publication du Livre Beige.

Ces interventions pour rassurer sont légion ces dernières semaines, quelque-soit la région du monde. Et dès que les doutes se font trop pressants, ce sont les Présidents qui prennent la suite. Il est à noter que même si les signes d’une reprise sont bels et bien présents, ils le sont en comparaison avec une année 2020 qui a été marquée par un évènement sans précédent. En faisant fi de l’épisode Covid-19, notre marché domestique « réinvesti » s’est encore apprécié de plus de 11%, le tout dans un soutien économique sans limites qui n’a plus vocation à durer. Bref pour le moment les marchés n’en sont pas à tout remettre en question et personne n’aura vendu en mai…

D’après l’OCDE l’activité économique mondiale devrait progresser de 5,8% en 2021 après le recul de 3,5% en 2020. Pour 2022, on attend une croissance de 4,4% mais ces chiffres resteraient malgré tout inférieurs aux projections faites avant pandémie. Dans le détail l’Inde serait en tête avec 10% de croissance suivie de la Chine avec 8,5% et les Etats-Unis avec 7%. En Europe, le rythme serait plus mesuré avec 4,3% puis 4,4 en 2022. Pour la France ce sont 5,8% qui sont attendus cette année et 4% l’année prochaine.

Dans la zone euro, l’indice PMI manufacturier final est ressorti à un niveau record en mai à 63,1 contre 62,9 en avril et 62,8 pour l’estimation flash. Les Pays-Bas et l’Autriche ont mené la croissance. L’indice a également atteint des niveaux records en Irlande et en Italie, et des sommets de plusieurs années en Grèce, en France et en Espagne. L’Allemagne est le seul pays à avoir enregistré un ralentissement de sa croissance. Au Royaume-Uni, le PMI manufacturier britannique final a atteint 65,6 en mai. En chine, l’activité manufacturière est au plus haut depuis décembre 2020 et aux Etats-Unis, l’ISM manufacturier et le PMI des directeurs d’achat dans le secteur des services, sont ressortis meilleurs que prévu, mais il est fait état de pénurie de matériaux et de main d’œuvre, qui empêchent de satisfaire les nouvelles commandes de voitures, ordinateurs, meubles, électro-ménager…  

Aux US, cette amélioration se ressent au niveau de l’emploi où 385 000 chômeurs supplémentaires ont été comptabilisés au cours de la semaine du 22 mai 2021. Les marchés en attendaient 390 000, après 405 000 au cours de la semaine précédente. Les créations d’emplois dans le secteur privé en mai ont bondi à 978.000, bien au-delà également des estimations des analystes, selon l’enquête mensuelle de la firme ADP. Ces chiffres sont un peu contrebalancés par les créations de postes non-agricoles du mois de mai qui sont ressorties au nombre de 559.000, bien loin du consensus qui était de 650.000. Le taux de chômage du mois de mai est moins important que prévu à 5,8%, contre 5,9% de consensus et 6,1% un mois avant.

Cette accélération de l’activité s’accompagne d’une hausse des prix. Si elle atteint des records aux Etats-Unis, en zone euro, l’indice des prix à la conso a augmenté de 2% en mai sur un an, son plus haut niveau depuis octobre 2018. En Allemagne, il est en progression de 2,4% sur un an, sa plus forte croissance depuis fin 2018.

Du côté du pétrole, les membres de l’Opep+ ont décidé mardi de se conformer à la politique d’augmentation progressive de la production d’or noir d’ici juillet, sans inonder le marché, ce qui a eu pour effet de porter le prix du baril. WTI comme Brent prennent près de 4% cette semaine. Les valeurs du secteur en profitent. Ainsi dans le SBF 120 TechnipFMC, CGG, Vallourec, Rubis et Technip Energies caracolent en tête avec des hausses comprises entre 5 et 21%. TotalEnergies n’est pas loin, +4%.

Il n’y a guère que Saint-Gobain pour coller au peloton de tête avec 5,7% de hausse. La société prévoit un résultat d’exploitation record au premier semestre.

En bas du classement, ironie du sort, on retrouve Neoen, le producteur indépendant d’énergie renouvelable, qui laisse 6,2%. On ne s’attardera pas sur Solutions 30 qui reperd 13%, le dossier devrait rester volatile jusqu’à ce que tous les doutes soient levés ou pas…

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