L’actu des marchés du 25 février 2022

L’actu des marchés du 25 février 2022

La Russie envahie l’Ukraine ! Le titre fait peur et les marchés basculent dans le rouge vif mais il nous faut garder à l’esprit que cela fait près de 8 ans, que la guerre du Donbass oppose les séparatistes pro-russes et les forces ukrainiennes. Un tel conflit aux portes de l’Europe n’est pour autant pas rassurant et en évaluer l’escalade tient de la clairvoyance. Cela étant, le bilan hebdomadaire n’est pas catastrophique, notamment avec la séance de ce jour (+3,55%) qui permet d’effacer quasiment celle d’hier (-3,83%). Au plus bas de jeudi, depuis les plus hauts du 5 janvier le CAC 40 laissait jusqu’à 1000 points. Les plus optimistes (les plus liquides surtout !) y ont vu une occasion de faire des achats à bon compte, car malgré tout, les résultats solides s’enchaînent sur la place. L’évènement majeur à l’origine du rebond de ce vendredi, sont les prémices d’une éventuelle discussion entre la Russie et l’Ukraine. Vladimir Poutine serait en effet prêt à envoyer une délégation à Minsk, au Bélarus, pour des pourparlers avec l’Ukraine, selon les agences russes, chose systématiquement refusée par le Kremlin jusqu’ici. Le dirigeant russe a néanmoins appelé l’armée ukrainienne à « prendre le pouvoir » pour négocier avec lui.

Si le sujet de l’inflation est pour le moment éludé, la guerre en Ukraine entraîne une flambée inéluctable des matières premières. Brent et WTI ont franchi les 100$ jeudi pour la première fois depuis 2014. Ils sont depuis repassés sous ce seuil psychologique mais restent à des niveaux élevés. La dépendance des Etats européens au gaz russe pose un vrai problème, à l’heure où les sanctions économiques décidées et à venir à l’égard de l’exportateur sont légion relançant l’intérêt pour l’or noir. Le prix du baril n’est pas le seul à être impacté, la tonne de blé à Londres a atteint un record à 243,75 dollars. En une semaine, le prix de la céréale, qui évoluait déjà à un niveau historique, a bondi de 12%. Les investisseurs redoutent de graves difficultés d’approvisionnement, alors que la Russie et l’Ukraine concentrent à elle deux, 30 % du marché international du blé. En raison des bombardements, les exportations depuis les ports de Marioupol ou d’Odessa sont à l’arrêt. Plus globalement, c’est tout le trafic en mer Noire qui est interrompu pour une durée indéterminée.

En Allemagne, les prix à la production ont continué d’augmenter pour le 4ème mois consécutif en janvier, tirés par la hausse des prix de l’énergie. L’indice est ressorti en hausse de 25% en rythme annuel en janvier, après des augmentations de respectivement 18,4%, 19,2% et 24,2% en octobre, novembre et décembre. Sur un mois, la hausse s’établit à 2,2% en janvier, contre une augmentation record de 5% en décembre.           

En outre selon la Bundesbank, l’économie allemande marcherait encore au ralenti. Elle devrait accuser une nouvelle contraction, sur le trimestre en cours, avant un rebond prévu au printemps, en raison de la flambée des cas de contaminations par le coronavirus qui a pesé sur l’emploi. Le produit intérieur brut de la première économie d’Europe a reculé de -0,7% sur les trois derniers mois de 2021, selon Destatis, l’office fédéral de la statistique. La Banque fédérale d’Allemagne note cependant que le secteur de l’industrie fournit à l’économie « une impulsion positive », sous l’effet de l’atténuation des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que d’une forte demande, ce qui ouvre la voie à un rebond au printemps, en cas de ralentissement de la pandémie. Par ailleurs, l’indice Ifo du climat des affaires est ressorti à 98,9 en février alors qu’il était attendu à 96,5. Il s’était élevé à 95,7 en janvier.             

Aux Etats-Unis, la croissance annoncée à 6,9% en première estimation, a été révisée à 7% au quatrième trimestre, comme prévu. La croissance s’était élevée à 2,3% au troisième trimestre.    

L’indice de confiance du consommateur mesuré par le Conference Board est ressorti en février à 110,5 contre un consensus de 110 après 111,1 en janvier (chiffre révisé de 113,8).             

Enfin 232 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées la semaine dernière aux Etats-Unis, contre un consensus de 235 000 et 249 000 la semaine précédente, chiffre révisé de 248 000.

Avec une baisse de 2,56% sur la semaine, notre indice ne s’en sort pas trop mal même si les baisses restent majoritaires. Dans les plus mauvaises performances Renault -15,91% est en tête, elle est sans doute, l’entreprise française qui pourrait le plus pâtir des nouvelles sanctions internationales prises contre la Russie. En 2008, le groupe avait en effet acquis 25% du capital d’Avtovaz, le fabricant de la marque mythique Lada, avant d’en devenir actionnaire majoritaire en 2017. Suit le secteur bancaire dont les grands groupes ayant des filiales russes, sont malmenés. Les sanctions visant à interrompre les échanges financiers, inquiètent. Société Générale -12,09%, BnpParibas -8,35% et Crédit Agricole
-7,60%.

Peu de valeurs à la hausse mais une performance remarquable de Thalès +8,93%. La société profite d’une publicité sans égale alors que l’Europe se croyait à l’abri d’une guerre. Le conflit actuel pourrait remettre en question la réduction des dépenses militaires des Etats et le groupe d’électronique de défense serait bien placé pour en profiter.

Nos News