L’actu des marchés du 30 avril 2020

L’actu des marchés du 30 avril 2020

Dernière semaine d’avril en dents de scie sur les marchés.

En attendant la publication du PIB de l’ensemble de la zone euro et de l’Espagne aujourd’hui, les données françaises donnent un avant-goût de l’ampleur du coup d’arrêt de l’économie. Le PIB a chuté de 5,8% au cours du premier trimestre par rapport au précédent. Alors qu’il ne contenait que deux semaines de confinement total, cela laisse présager d’un chiffre encore plus catastrophique lors du deuxième trimestre. Les données publiées par l’Insee confortent l’hypothèse d’une chute de l’activité de l’ordre de 35% durant les semaines de confinement. Dans le détail, la consommation des ménages a reculé de 6,1% durant le 1er trimestre mais le choc a été nettement plus puissant sur l’investissement qui chute de 11,8%. Le commerce extérieur n’a pas permis d’améliorer la situation puisque la baisse des exportations (-6,5%) a été encore plus rapide que celle des importations (-5,9%). Ces données renforcent le scénario d’une baisse du PIB en France qui pourrait avoisiner 10% durant l’ensemble de l’année 2020 bien que le résultat final reste aujourd’hui totalement dépendant de la manière dont se déroulera le dé-confinement.

Après un fort regain d’optimisme, la réalité de la crise économique se fait finalement ressentir au travers de l’effondrement des cours du pétrole. La chute de la demande et l’insuffisance des capacités de stockage conduit les cours du pétrole brut sur des plus bas historiques, l’échéance de mai du future WTI allant jusqu’à afficher des prix négatif lundi soir dernier, chose qui n’était encore jamais arrivée.

L’espoir persiste sur les marchés, avec des éléments intéressants dévoilés hier par Gilead dans le traitement du Covid-19. Le déconfinement progressif devrait pour sa part avoir un impact économique positif à court terme. Enfin, les banques centrales restent en embuscade et fournissent aux marchés les liquidités suffisantes dans ce contexte exceptionnel. Mercredi, la Fed n’a pour sa part pas surpris en maintenant ses taux proches de zéro et en confirmant son engagement, alors qu’était par ailleurs annoncée une forte contraction du PIB américain au premier trimestre.

Statu quo de la Banque centrale européenne sur ses taux. Sans surprise, la BCE a décidé que le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront inchangés, à respectivement 0,00%, 0,25% et -0,50%. Le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu’à ce qu’il ait constaté que les perspectives d’inflation convergent durablement vers 2%.

Sur le front économique aux USA ce jour, les inscriptions au chômage pour la semaine close au 25 avril sont de 3,8 millions soit 30 millions en quelques semaines. Les revenus et dépenses des ménages pour le mois de mars seront connus à la même heure (consensus -1,1% sur les revenus en comparaison du mois antérieur, -4,5% sur les dépenses personnelles de consommation, -0,1% pour l’indice des prix core-PCE).

Alors que les Etats-Unis sont engagés sur la voie du déconfinement progressif et de la levée des mesures restrictives, l’épidémie du nouveau coronavirus a fait désormais plus de 60.000 morts outre-Atlantique. Selon Reuters, la pandémie est ainsi déjà plus meurtrière aux USA que toute autre grippe depuis 1967. Les Etats-Unis affichent une triste moyenne de 2.000 décès par jour en avril. Plus d’un million de cas ont été détectés outre-Atlantique. La priorité demeure donc toujours la relance de l’économie selon Donal Trump.

Du coté des valeurs, TESLA a publié mercredi un bénéfice pour le troisième trimestre consécutif, contrairement aux attentes des analystes, grâce à une production quasi ininterrompue de ses véhicules au cours des trois premiers mois de l’année malgré la pandémie de coronavirus. Le constructeur automobile prend 8,4% en avant-Bourse.

MICROSOFT a publié mercredi des résultats supérieurs aux attentes de Wall Street au titre du troisième trimestre de son exercice fiscal, le recours massif au télétravail pour cause de coronavirus ayant favorisé la demande pour certains de ses produits, comme Teams ou Windows. L’action gagne 2,5% dans les échanges en avant-Bourse et plusieurs analystes ont relevé leur objectif de cours.

ALPHABET a aussi publié de très bons résultats du T1 2020, supérieurs aux attentes de Wall Street avec un  bénéfice net par action de $9,87, tout à fait correct compte tenu de la conjoncture. Par ailleurs, la plateforme YouTube, qui s’est avérée être une acquisition extrêmement rentable pour Alphabet, a également poursuivi sa croissance, avec 4 milliards de dollars de recettes publicitaires trimestrielles.

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